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Critique de sylviedoc


Je dédie cette lecture à mon amie Onee, parce que, même si ce n'est pas vraiment une romance de Noël, il y a au moins deux romances dans ces pages, et une bonne partie de l'histoire se déroule pendant la période de Noël. Ne pouvant pas me déplacer à la médiathèque, ni piocher au CDI actuellement, pour cause de clouage à la maison, j'ai fouillé dans mes rayonnages et j'y ai trouvé ce roman injustement délaissé jusqu'à aujourd'hui.
Les plus âgés d'entre nous se souviennent certainement de cette série des années 70-80, "L'esprit de famille", déclinée en six romans et adaptée à la télévision. C'est l'une des rares séries que j'ai lue et regardée avec beaucoup de plaisir à l'époque. Et, selon l'auteure, nombreux étaient les lecteurs nostalgiques à lui réclamer une suite. Difficile, 40 ans plus tard... Elle a donc choisi d'actualiser les personnages de l'époque, et d'écrire un "condensé" se déroulant en 2017-2018 en gardant les principaux éléments de l'histoire, notamment la maison ("La Marette", à Jouy-le-Moutier dans le Val-d'Oise), et ses habitants, la famille Moreau.

Comme l'indique le titre (clin d'oeil assumé aux Quatre filles du Docteur March, de Louisa May Alcott), outre la mère qui tient une boutique de décoration à Paris et le père médecin, on a là quatre filles aux caractères bien différents : Claire, 22 ans, dont le rêve est de devenir mannequin et qui penche dangereusement vers l'anorexie ; Bernadette, 20 ans, qu'on comparera facilement à la Jo du roman précédemment cité, avec ses convictions inébranlables et sa passion pour les arbres qu'elle défend avec vigueur contre les promoteurs et tous ceux qui oseraient s'attaquer à leur intégrité ; Cécile, 12 ans, la cadette surnommée "La poison" dont les remarques acerbes piquent bien souvent là où il faut, et pour laquelle j'ai éprouvé beaucoup de sympathie ; et enfin la narratrice, Pauline, 18 ans, qui se trouve "moyenne en tout", mais cherche à exister par l'écriture tout en préparant son bac. (Petite remarque en passant sur une erreur de Janine Boissard : en 2018, l'épreuve de français et les TPE, Travaux Personnels Encadrés aujourd'hui disparus, se passaient en 1ère de manière anticipée, et non en terminale comme elle l'écrit).

Une famille bourgeoise somme toute assez banale, dont on découvre une tranche de vie de quelques mois sans grandes surprises, juste émaillée de quelques évènements marquants ou touchants, comme cette période de Noël pas tout-à-fait pareille à celle des années précédentes. Les premiers émois amoureux de Pauline, racontés avec beaucoup de pudeur, la croisade de Bernadette pour sauver un chêne "qui a connu Napoléon", les aléas de la vie de future mannequin pour Claire, et Cécile qui met son grain de sel partout, avec plus ou moins de bonheur. Ne cherchez pas de suspense, d'intrigue ou d'adrénaline, ce n'est pas à 'La Marette" que vous trouverez ces ingrédients-là. Mais si vous avez envie d'une lecture tout en douceur, qui vous tirera de temps à autre un sourire ou une petite larme (même à moi, j'avoue !), vous êtes au bon endroit.

Je n'ai pas retrouvé le charme de ma lecture d'autrefois, le condensé plus ou moins remis à la mode est bien fade par rapport à l'original, et le manque de développement peut frustrer. Et on sent que l'auteure a parfois eu du mal à restituer le comportement de jeunes filles d'aujourd'hui, les doter de portables et les rendre accros aux réseaux sociaux comme Cécile ne suffit pas. Mais j'ai quand même apprécié ce court moment de nostalgie, et je remercie Onee qui par une réponse m'a poussée à sortir ce roman de l'oubli où je l'avais injustement laissé.
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