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Critique de BazaR


BazaR
11 novembre 2015
Un début intéressant !

Gilles Chaillet a imaginé une série au long cours retraçant l'histoire de la ville de Rome à travers les âges, en l'appuyant sur une malédiction qui pèse sur elle. Ce premier tome du premier cycle dit « antique » s'enfonce dans la légende. Il nous conte l'origine de cette malédiction, proférée longtemps avant la naissance de la ville, alors que Troie défendait âprement sa peau de pierre et de chair contre les Achéens. La malédiction apparaît liée à la statue sacrée de Pallas Athénée dite Palladion, qui selon la tradition romaine fut emportée par Énée lors de la chute des troyens et placée plus tard à Rome dans le temple de Vesta.

Les auteurs réécrivent l'histoire de la guerre de Troie dans laquelle les Dieux de l'Olympe sont effacés et les héros Achéens et Troyens (exception faite de Cassandre et d'Énée) maintenus au second plan. Au niveau divin, c'est Nyx, la Nuit, qui gère. Vue son origine qui confine à la Création, pas étonnant que les autres dieux la laisse faire ce qu'elle veut. Et elle ne rigole pas. Ce récit est sombre et aucun des trois grands tragédiens grecs ne l'aurait renié. Les éléments légendaires de la construction de Rome lus chez Tite-Live ou Virgile sont là, réinterprétés. La revisite de la guerre de Troie interfère cependant avec la « légende officielle » contée par ce porte-drapeau littéraire qu'est l'Iliade. J'ai eu un peu de mal à l'avaler, et puis j'ai haussé les épaules et je me suis laissé porter.

Le dessin de Régis Penet m'a bien plu, même s'il se révèle trop statique dans les scènes d'action. J'ai cependant été surpris par le design des guerriers achéens. Bon, probablement qu'à tort je m'attends à voir des phalanges d'hoplites se rentrer dans le lard (choix de Nicolas Jarry dans sa BD Troie ou des films hollywoodiens), mais de là à imaginer des casques munis de cornes « à la viking »…

Quelle que soit la force de cette malédiction qui va peser sur Rome, elle ne s'oppose pas à l'impact que cette ville aura sur les hommes de tout horizon à travers les âges. Peut-être même va-t-elle la favoriser. de même que dans la Genèse, une malédiction est force de création.

Une nouvelle fois, je remercie tchouk-tchouk-nougat et Alfaric pour cette découverte.
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