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Critique de nadejda


«A présent je suis une mère et aussi une femme mariée, mais il n'y a pas longtemps j'ai été une délinquante. Mon frère et moi on s'étaient retrouvés orphelins. D'une certaine manière, ça justifiait tout. On n'avait personne. Et tout était arrivé du jour au lendemain.»
Ainsi débute ce récit, récit d'une succession d'événements qui vont survenir après la mort accidentelle des parents de Bianca, la narratrice, et de son frère. Ils étaient alors deux lycéens et vont brusquement se retrouver livrés à eux-mêmes. Dans un premier temps ils continuent à aller au lycée le matin, à vivre dans l'appartement qu'ils occupaient et subviennent à leurs besoins grâce à la pension qui leur est versée, elle travaille dans un salon de coiffure et lui dans une salle de sport où il va s'adonner au culturisme.
Petit à petit ils vont délaisser le lycée puis leur travail, le frère va ramener chez eux deux hommes rencontrés à la salle de sport, le Bolognais et le Libyen. Ils vont alors lentement dériver.

Pourtant je n'ai pas trouvé que ce soit un roman noir. le ton est détaché, doux, sans jugement et la narratrice garde une distance et une grande part d'innocence.
Ce que je retiens avant tout de ce texte c'est le jeu de lumière et d'ombre.

De l'aveuglante clarté du début du récit après l'enterrement des parents :
« A partir de ce moment-là, les journées ont changé. Je veux dire, le cours des journées. Je veux dire, ce qui unit et en même temps marque la frontière entre un jour et l'autre. D'un coup, la nuit a cessé d'exister et il n'y a plus eu que soleil et lumière, sans interruption. Au début, j'ai pensé que c'était dû à la fatigue, au choc produit par la disparition soudaine de nos parents, mais lorsque j'en ai parlé à mon frère, il m'a répondu que la même chose lui arrivait. Soleil et lumière et explosion de fenêtres.» p 12

en passant par une diminution progressive de la lumière, les contours de leur vie devenant plus flous pour aboutir à la nuit obscure de l'ultime rencontre de la narratrice avec un ancien Mister Univers, acteur dans des peplum des années soixante où il interprétait Maciste, dont le véritable nom est Giovanni Della Croce.
Elle dit, alors qu'elle est laissée seule chez cet homme par les deux amis du frère : «Puis je me suis retrouvée plongée, pour le première fois depuis très longtemps, dans l'obscurité totale.» p 59

Je n'ajouterais rien de plus car ce serait enlever tout intérêt à ces 100 pages sobres et belles qui sont plus nuancées et complexes qu'elles en ont l'air au prime abord.
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