Rose hocha la tête. En cet instant, elle avait envie de croire tout ce qu'il disait.
Et qu'adviendra-t-il de Maggie ? objecta-t-elle. De tout ton entourage, c'est elle qui souffrira le plus.
Maggie mérite une autre sorte d'homme, crois moi. Je suis beaucoup trop friand d'aventure pour elle, je m'en suis bine aperçu ici, à Sumatra. Tandis que je me passionne pour tout ce que je vois, elle est épouvantée par les autochtones. Elle ferait bien mieux d'épouser un homme qui restera à Londres avec elle, qui la sortira, la présentera à ses amis et veillera à ce qu'elle soit toujours entourée de femmes avec lesquelles elle pourra mener des conversations futiles sur la mode et le personnel.
Moi, en revanche, je serai bien plus heureux aux côtés d'une femme qui ne craint ni l'aventure ni la jungle et ce qui est capable d'adopter au pied levé le rôle de fiancée factice.
Sur ces paroles, il attrapa sa main et ne la lâcha pas. Le coeur de Rose était sur le point d'exploser. Paul avait chassé ses derniers doutes.
L’important, peu importe les problèmes que l’on rencontre, c’est de ne pas perdre espoir et de trouver un moyen de se libérer de ce qui ne nous fait pas de bien.
Et voilà qu’Helen se retrouvait là. S’agissait-il d'une punition pour avoir trahi son amie secrète ? Peut-être qu’elle était une de ces fées dont on parlait dans les contes ? Mais sa vengeance pouvait-elle être aussi terrible, alors qu’elle lui avait fait un si beau cadeau ?
Mademoiselle Rose Gallway est une étoile montante dans le firmament musical. Le monde entier acclame ses prouesses au violon. Je suis plus qu’honoré qu’elle ait accepté mon invitation et qu’elle joue pour nous ce soir. D’un geste large, il invita la violoniste à entrer en scène. L’ensemble des invités se pressèrent devant la scène, si bien que Paul n’arriva pas à la voir.
Le parc que Maggie et lui traversèrent en calèche avait des allures de Caraïbes, avec ses hauts palmiers et ses figuiers. En étudiant de plus près la végétation, Paul découvrit du jasmin, des orchidées, des frangipaniers et, au loin, d’autres buissons qu’il ne parvenait pas à identifier. Toutes ces fleurs remplissaient l’air d’un parfum merveilleux que relevait une légère touche épicée.
Le morceau s’afficha note après note devant ses paupières closes et elle s’imagina l’orchestre qui l’accompagnerait. Elle n’aurait rien de tel aujourd’hui, mais quand elle jouait seule, elle avait pour habitude de faire jouer un orchestre dans sa tête. Elle s’imagina quelles parties elle allait pouvoir enjoliver de quelque effet. Cet exercice l’aida enfin a retrouver son calme, et quand quelques coups discrets retentirent à sa porte pour lui signaler que son heure était venue, elle se leva, emplie d’une joie silencieuse.