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Critique de jovidalens


Récit plus puissant qu'il n'en a l'air : c'est un conte de notre époque.
M. Cyril Bonnin nous raconte une aventure imaginaire à fortes résonnances émotionnelles, mais pas que...

Vouloir s'isoler des autres, ce n'est pas nouveau. Actuellement c'est si facile : rester derrière son écran, pour travailler, s'approvisionner ; plus besoin d'entrer en contact avec ses contemporains. Mais plus on s'isole, plus il devient difficile (même pas d'aller vers l'autre puisqu'on en a de moins en moins envie) de croiser l'autre. Et on croit se suffire à soi-même.

Le personnage a organisé sa vie pour se complaire (?) dans sa solitude. Sa passion pour le cinéma, pas l'actuel, les grands films américains de l'après-guerre, (ce qui est aussi un décrochage par rapport à sa temporalité) le font tout de même sortir de sa tanière pour le plaisir des salles obscures. Et se sera sa chance. Sinon, il ne se serait pas rendu compte qu'il devenait...un ectoplasme. Passion salvatrice, qui lui fera inverser le phénomène en réveillant une jeune actrice, qui, sans lui, aurait subit le même sort.

Le trait, comme le récit est élégant et léger avec une palette réduite aux ocres, verts et gris-bleus, utilisée avec maestria. Les rais de lumière, les faisceaux sont ceux du cinéma. Et quel passion pour ce cinéma !

L'auteur, au fond, parle de lui et donc de nous, quand nous nous laissons immerger dans ces univers de rêve.

Ce récit m'a évoqué le très beau film de Visconti "Violence et passion" : un vieux professeur isolé dans sa maison entre ses livres d'art et sa musique, se retrouve envahit par une famille turbulente, dérangeante, qui lui fera reprendre contact avec la vie, mais un peu tard pour lui.

Encore une belle BD à offrir, à faire circuler, puisque les contes, en douceur, nous permettent de réfléchir à notre existence, au lieu de la laisser s'écouler, comme de l'eau, du sable qui file entre les doigts
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