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Critique de Tophoven


J'ai lu la critique de Yuyine hier, et j'ai relu des passages du livre de Marie-Jo, amie et voisine. Je me suis dit que le mieux serait de publier une autre critique, fouillée. Il faut replacer dans le contexte des travaux sur la résistance et sur l'homosexualité, la première rencontre avec Violette Morris, et là une seonde exploration, difficile. C'est un ouvrage d'historienne mais aussi une interrogation sur l'amour entre femmes, mais le contexte est délicat, et elle prend des précautions, il faut lire entre les lignes. A mon sens, Yuyine n'a pas fait le travail de replacer dans le contexte, elle survole, mais c'est son droit. Si on se place sur le terrain historique pur, on peut reprocher au livre sa structure, et si on se place sur le terrain de la psychologie, il est peut-être trop historique. L'ouvrage est entre les deux, tu aborde un terrain nouveau pour l'histoire, comme avec ta thèse de Marie-Jo, à l'époque.
Elle énonce que les camps ne sont pas seulement un lieu de déshumanisation, mais de ré-humanisation au travers de l'amour entre les femmes, qu'il soit sexualisé ou non. Yuyine est-il un homme ou une femme ? Pourquoi un nom non sexué ? Il/elle a le droit, mais associé à ce survol de mauvaise humeur... Pour moi, il s'agit d'un homme. Mais c'est pas sûr. Pourquoi se rebelle-t-il quand tu évoques les hommes, l'homosexualité ? Ce n'est pas hors sujet mais c'est comme si Marie-Jo n'était pas habilitée à en parler. La référence à Primo Levi.. de mon côté, il m'est arrivé de faire des petites recherches et j'ai été frappé par la présence côté masculin de la problématique homosexuelle dans les camps.
L'ouvrage de Marie-Jo Bonnet n'est pas un ouvrage à la gloire des héros de la résistance, opportuniste par rapport à la panthéonisation. C'est un travail d'historienne qui s'appuie sur des sources et en même temps interroge quelque chose de subtil mais fondamental et entre dans un domaine nouveau, si tant est que je ne me trompe pas. A ma connaissance, selon mes souvenirs, Marie-Jo ne s'appuie guère sur des recherches antérieures, le sujet comme tel n'a pas été abordé, n'est-ce pas ?
Il reste une contradiction : survivre passe par un endurcissement et survivre passe aussi par l'amour, c'est difficile à concilier, c'est vrai que parfois on est un peu perdu, on ne sait plus à quoi s'en tenir, elle se met trop en retrait, par retenue. Mais c'est pas vrai, ce que je dis, c'est parce que je n'ai pas tout lu de façon linéaire, moi aussi, j'ai survolé, et je me suis concentré sur les pages autour de 100, quand il est question de la sexualité. Maintenant je relis d'autres passages, notamment sur l'antisémitisme des résistantes déportées... Un livre qui dérange et qui a attendu 70 ans pour être publiable. Les pages consacrées à Elisabeth Rivet. On ne peut pas balayer ce travail, cette recherche, cet hommage du revers de la main, et d'ailleurs, le public est en train de plébisciter cet ouvrage, les ventes étaient fortes dès le premier jour.
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