Le silence fait naître le doute, qui reste tendu vers l'espoir, car à chaque fois l'espoir subsiste. L'espoir de le rompre.
J'étais de mon côté trop sûr de savoir marcher, j'ai perdu pied, un soir de fin d'hiver, un moment où l'on souffre de partout, avec possibilité d'agonie.
Mon ombre a chuté, il ne restait plus que le fond de mon cœur.
J'étais dans la bouillasse, ça colle, ça poisse et ça peut tuer. Lancinant.
Des réveils avec cette sensation âpre de n'être qu'une plaie. Ouvrir les yeux avec un goût de sang dans la bouche, au fond de la bouche.
Avec un putain de sniper en face. Un insistant, un qui ne vous lâche pas, nuit et jour, pendant des mois. Puis la peur d'aller trop loin... la nuit plus noire que la nuit, le fond de l'être.
J'ai dû nettoyer l'intérieur, karcherer la bouche, le fond de la bouche et renaître pour me sentir de nouveau fort, être propre.
Chacun de nous traîne son propre mouroir, sa propre douleur, ses propres souffrances.
La mémoire est une chienne à la race incertaine ; je veille sur elle, en échange elle me lèche...