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Critique de capharnaum_livresque


4,5/5. Je remercie Babelio et Hachette pour l'envoi de ce roman graphique à l'occasion d'une masse critique privilégiée.
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Cet ouvrage me faisait extrêmement de l'oeil depuis que j'en avais entendu parler lors d'un webinaire présentant la nouvelle collection Romans Graphiques d'Hachette. Les éditrices ne tarissaient pas d'éloges sur cet ouvrage, premier titre de cette collection créée pour mettre en avant ce genre particulier après l'énorme succès d'Heartstopper. Ainsi, j'avais prévu de me le procurer rapidement. Quand j'ai reçu cette proposition de masse critique j'ai donc sauté sur l'occasion !
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Et ça a été une très chouette découverte qui tient toutes ses promesses. le début de ce roman graphique s'ouvre avec la découverte par Vi de son nouveau lycée : Arden High. En même temps qu'elle, le lecteur appréhende cet environnement nouveau où fées et humains cohabitent. Si la touche fantastique (uniquement représentée par cette présence de fées qui semblent contrôler le lycée et par la forêt enchantée qui entoure le lieu - ce qui paraît assez improbable) peut déstabiliser - et je sais, au vu des autres chroniques que ça a souvent été le cas - j'ai, au contraire, personnellement bien aimé cet aspect.
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En effet, les autrices de ce livre sont des fans inconditionnelles de Shakespeare et cet ouvrage s'inspire largement (presque comme une réécriture moderne) du Songe d'une nuit d'été. Ayant étudié cette pièce de théâtre en cours lors de ma licence de lettres modernes, j'ai été ravie de voir tous les clins d'oeil et références à cette oeuvre dans ce roman graphique et je me suis amusée à faire des parallèles entre différentes situations ou personnages (exemple : La Tanya d'Arden High correspond à la Titania de Shakespeare etc etc). Ce roman graphique est aussi une réécriture libre d'une autre pièce de Shakespeare, La nuit des rois, que je n'ai pas lue. J'ai néanmoins très envie de la découvrir maintenant !
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Évidemment, Arden High aborde aussi un grand nombre de problématiques contemporaines. Tout d'abord, grâce à ce nouveau départ dans un autre lycée, Vi n'est plus obligée de porter un uniforme (et la jupe qui va avec). Elle peut s'épanouir pleinement et laisser s'exprimer son style : ce sera donc bonnet, pantalon et grosse veste. Mais on considère alors que la jeune fille n'est pas assez féminine… Cela va lui jouer des tours puisque ses nouveaux amis vont supposer qu'elle est attirée par les filles, alors qu'en fait c'est le poète ténébreux Orsino qui fait battre son coeur.
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Ainsi, le lecteur s'interroge sur la pertinence de présupposer de la sexualité ou du genre de quelqu'un selon sa manière de s'habiller (spoiler : à ne pas faire!). Il y a aussi un grand nombre de représentations queer dans ce roman graphique avec par exemple des personnages lesbiens ou encore bisexuels (ce que j'ai adoré). Cette diversité va d'ailleurs contribuer au quiproquo concernant l'orientation sexuelle De Vi.
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En effet, alors qu'elle craque pour Orsino celui-ci va lui avouer être sous le charme de la belle et populaire Olivia… mais celle-ci est attirée par Vi. le lecteur se retrouve alors avec une configuration de triangle amoureux qui est vraiment un triangle (pas deux garçons qui craquent pour la même fille et la fille qui hésite entre les deux, ça forme pas un triangle ça désolée 🤣). Toutes ces incompréhensions et présupposés vont donner lieu à une scène finale - au bal de la Nuit des rois et des reines - très sympathique avec forces de quiproquos et malentendus. Ça m'a bien fait sourire !
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J'ai aussi particulièrement aimé cet ouvrage grâce aux différents protagonistes qu'on y rencontre. Vio(la) est évidemment très attachante et j'ai beaucoup apprécié sa relation fusionnelle (mais compliquée) avec son frère jumeau. Leurs interactions m'ont beaucoup touchées et j'ai même eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises lorsqu'il a été question de leur papa (et donc de leur manière de faire leur deuil).
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Les différents clubs auxquels participent Vi (organisation du bal + comité de rédaction du journal du lycée / club d'écriture) lui permettent de se faire des amis. Évidemment, dans un premier tome - court - de roman graphique, il n'est pas possible de dépeindre avec énormément de détails les personnages secondaires mais ils ont tous leurs caractéristiques et personnalités. le groupe qu'ils vont ensuite former tous ensemble est sympathique et ils m'ont même fait sourire à plusieurs reprises. J'ai aussi particulièrement apprécié qu'Olivia, la jeune fille belle et populaire dont tout le monde (ou presque) est amoureux, casse les codes. En effet, j'avais peur que ce personnage soit un cliché ambulant mais les autrices ont réussi à lui donner une véritable profondeur.
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J'ai aussi aimé la présence des arts (musique, poésie, écriture) dans ce roman graphique. C'est un ouvrage plein de belles valeurs et de beaux messages, doudou et léger tout en abordant des thématiques plus sérieuses et dures (comme le deuil).
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Enfin, j'ai été particulièrement réceptive aux graphismes de cet ouvrage, que je trouve magnifiques. J'aime beaucoup le style de l'illustrateurice, les couleurs utilisées ainsi que la façon de représenter les actions ou les émotions des personnages.
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En bref, j'ai vraiment passé un super moment avec ce roman graphique et il me tarde de pouvoir découvrir la suite. Si les thématiques mentionnées précédemment ainsi que l'aspect revisite de Shakespeare vous intrigue, je vous conseille fortement cette oeuvre !
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