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Critique de Gwen21


Faut que j'arrête les relectures. Sans rire, avec une PAL de plus de 200 livres qui m'empêchent presque de descendre de mon lit, faut que je sois sérieuse deux secondes. Et pourtant... Je voulais vraiment retenter le coup avec le ci-devant roman. Lu à quinze ans - âge auquel je considérais comme de bons romans uniquement ceux dans lesquels le héros finirait par embrasser l'héroïne - j'en avais gardé le souvenir d'une grande frustration tant le contexte m'avait semblé propice à un grand moment d'aventure romanesque et tant le style m'avait paru aride.

Et bien, verdict, vingt ans plus tard, même combat ! Sauf, qu'aujourd'hui, j'ai plus de billes pour analyser mon ressenti et j'attends plus qu'un baiser du récit (quoique, le baiser, y a intérêt à ce que je l'ai !).

Georges Bordonove est un bon historien vulgarisateur, il suffit pour s'en convaincre de se plonger dans sa série "Les rois qui ont fait la France" mais après la relecture des "Armes à la main" qui dressent la chronique minutieuse de la tragique guerre de Vendée qui opposa les Blancs (royalistes catholiques) aux Bleus (Républicains) entre l'An I et l'An IV (non, je ne vous convertirai pas les dates, na !), j'en conclus que ce statut ne fait pas forcément de lui un grand écrivain. L'érudition est là, c'est incontestable ; la documentation, idem ; mais l'ÂME, p***** de b***** !, l'ÂME ! celle qui souffle le romanesque et l'héroïsme et qui donne vie à un roman historique, qui sublime L Histoire, qui enveloppe de magie le lecteur... et ben, tu peux te brosser, rien, nada, nothing, niente, nichts, ничего !

Mais quel dommage, vraiment. L'idée de départ est pourtant louable : une jeune femme élevée dans les idées de la Révolution s'éprend d'un des officiers menant au combat les paysans vendéens, et relate dans son journal destiné à leur fils les combats, les violences, la politique, bref, toute la guerre. Et l'auteur nous trousse ça à la hussarde, en 200 pages avares, en suivant fidèlement la chronologie, ne donnant à la plume de sa narratrice aucune sensibilité - j'aurais même admis de la sensiblerie de la part de cette jeune bourgeoise plongée dans l'horreur -, aucun charme, aucune nuance, aucune poésie. Mais pourquoi avoir choisi de parler à travers une femme ? Un journal de campagne aurait été plus franc du collier. Là, les sentiments sont plats, on fait effort pour y croire, on s'y accroche, on fait tout le boulot alors, fatalement, arrive le désintérêt, bientôt suivi par l'ennui et couronné par la déception.

Bref, c'est bien gentil, ça ravira sans doute tous les amoureux de la période mais autant lire Yves Gras ; et pour vous, les irréductibles du roman, demandez Balzac, en toute simplicité.
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