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Critique de Terraque


Borges a un talent fou pour nous emmener dans l'imaginaire, tout en veillant à donner un semblant de réalisme. Son style direct, presque parlé, est très facile à lire. Ses nouvelles très courtes troussent avec intensité une dramaturgie qui nous plonge dans les interstices spatio-temporelles, dans l'ère du doute, du fantastique et de l'onirisme, avec le plus souvent une perte des repères spatio-temporels et de l'identité même des personnages. Une confusion parfaitement maîtrisée, d'une intelligence rare, que j'ai trouvée proprement jubilatoire ! Il nous mène par le bout du nez, sans jamais nous perdre. Il joue avec les apparences, dans des jeux de masques à la Pirandello. Il se met en scène, de manière autobiographique, ou parfaitement irréelle tel ce double imaginaire de la première nouvelle »L'autre ».

« Personne ne s'intéresse maintenant aux faits. Ce ne sont que de simples points de départ pour l'invention et le travail de l'esprit. Dans nos écoles, on nous enseigne le doute et l'art d'oublier », écrit-il dans la nouvelle « Utopie d'un homme qui est fatigué ». Ce doute, il l'instille, avec un sens du décalage inouï et une réelle audace. Il est capable de conclure une nouvelle, en l'occurrence Avelino Arredondo par : « Ainsi ont dû se passer les choses, quoique de façon plus complexe ; ainsi puis-je rêver qu'elles se passèrent ».
Ce « livre de sable » est aussi le nom de la dernière nouvelle du recueil. C'est ce livre qui n'a ni fin, ni commencement...

Bibliothécaire, professeur de littérature, l'écrivain argentin distille de nombreuses références dans ses nouvelles, relevant du conte, du merveilleux, du fantastique ou même de la saga nordique. Ainsi parmi ses ouvrages clefs, on trouve : « Les Contes des mille et une nuits », Lovecraft, qu'il apprécie beaucoup, ou encore Kafka, source d'inspiration - précise-t-il lui-même dans l'épilogue - de la nouvelle le Congrès
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