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Critique de MarcelineBodier


Le Stefan Zweig de la confusion des sentiments réinventé ! Bien sûr, avec un tel début, vous attendez mes arguments... Avec plaisir !

Eh bien tout d'abord, je ne fais pas la comparaison sur le thème, et d'ailleurs, sur le thème, je m'arrête là : Dans la chair des anges est un roman dont on ne peut que très peu parler de l'intrigue sous peine de gâcher le plaisir du lecteur. Je ne fais pas non plus de comparaison sur le style, même si Cathy Borie écrit d'une manière tout aussi captivante que le Maître viennois. En revanche, je fais la comparaison sur la structure : un court roman, qui reste pourtant avec nous longtemps après l'avoir lu car l'auteur(e) met chaque mot à profit pour nous faire entrer toujours un peu plus au coeur des drames intimes de ses personnages. Un (futur) classique, disons-le.

J'ai dit "Stefan Zweig", mais j'ai aussi dit "réinventé". La confusion des sentiments est entièrement psychologie ; Dans la chair des anges est plus complexe : on ne sait pas si on doit souligner en priorité la profondeur des personnages ou la prouesse dans la construction. D'ordinaire, c'est soit l'un, soit l'autre... alors que là, l'auteure s'est immergée dans la psychologie de ses personnages, tout en développant une construction étonnante que j'ai d'ailleurs le sentiment de découvrir pour la première fois : on lit en ayant l'impression de comprendre, du moins de suivre ; puis on comprend le fin mot de l'affaire et on se dit qu'en fait, on n'avait rien compris ; et pourtant, en réfléchissant un peu plus, on se dit qu'on aurait dû comprendre, qu'on s'était laissé embarquer et aveugler alors qu'on avait tout sous les yeux. Le tout, alors que le roman n'est en rien un polar et qu'on ne ressent pas non plus l'urgence du suspense (sauf rétrospectivement) : c'est un peu comme s'il y avait une lecture tranquille sur le moment, et une deuxième lecture après coup, en son for intérieur, qui donne une dimension de plus à l'histoire.

Une découverte vraiment saisissante... que je recommande à tous les inconsolables de Stefan Zweig.
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