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Gabi a 12 ans lorsqu'il part en camp de vacances. Perdu entre l'enfance et la pré adolescence, il vacille entre son monde imaginaire habité par un frère et le monde réel.
Pendant ce camp, il se rapproche des plus grands et va expérimenter le dépassement des limites avec eux. Si tout semble classique jusque-là, c'est parce que Gabi ne raconte pas ce qu'il subit la nuit…
Enfouir le pire au fond de son cerveau est un moyen de survie, mais le passé rattrapera le « Gabi adulte »…

Ce roman très court est construit de phrases courtes qui donnent le rythme et cognent quand il le faut. Les descriptions sont suggestives, suffisamment pour laisser comprendre ce qu'il se passe réellement et créer un malaise issu de la bouleversante réalité.

Les sujets sont l'abus, le déni ou l'amnésie, les liens familiaux, la dépression, la culpabilité et cette mémoire qui ressurgit sans prévenir.

A découvrir pour mieux comprendre comment notre cerveau peut nous protéger puis nous lâcher vingt ans plus tard et surtout pour vivre avec Gabi le choc de ces horribles souvenirs qui viennent obscurcir son chemin!
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Une lecture qui partait bien mais qui m'a laissé sur ma faim.

Gabriel, douze ans, est seul à la maison et en profite pour s'empiffrer de glace devant le Tour de France. Quand quelqu'un sonne, il décide s'ouvrir. C'est son mono de sa dernière colo. Mais Gabriel ne le fait pas entrer et referme la porte. Vingt ans plus tard, alors qu'il est à Tonnerre pour aider son grand-père à vider sa maison, Gabriel a tout oublié de cet épisode. Alors qu'il sonde le passé de son grand-père, c'est sa propre mémoire qui va remonter à la surface.

Ce roman aborde un sujet tabou et difficile, la pédophilie. La première partie est bouleversante, dans laquelle l'auteur revient sur les événements de l'été où tout a basculé pour Gabriel. Âgé d'une dizaine d'année, il ne comprend pas ce qui se passe, si c'est normal ou non. Alors il se tait, ne dit rien à personne. Ni à ses parents, ni à la directrice de la colo.

Dans les parties suivantes nous retrouvons Gabriel âgé d'une trentaine d'année, qui a tout oublié de l'épisode. On assiste au réveil de sa mémoire lors du séjour chez son grand-père, puis comment, après, il doit vivre avec ce traumatisme.

On découvre la complexité de la mémoire, qui occulte dans un premier temps les événements traumatisants. Les souvenirs reviennent ensuite sous forme de flash-back, mais les images du passé restent floues.

La plume de l'auteur s'est adaptée à l'âge de son narrateur. Cela rend la première partie bouleversante. Par la suite, certaines questions que je me suis posée sont restées sans réponses, j'ai donc été un peu déçue.
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Très beau livre avec des mots si justes. J'ai aimé cette lecture. J'ai aimé ce témoignage poignant.
Merci Adrien et je vais continuer à vous lire.
pour les 250 caractère ......................................................................................................................................

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Ma première lecture d'Adrien Borne dont j'ai attrapé le livre un peu par hasard à la bibliothèque.
Un style d'écriture nerveux et à formules qui fait sans doute écho au métier de journaliste de l'auteur et qui restitue aussi l'état d'anxiété du personnage de Gabriel.
Une sorte d'agitation permanente de l'esprit et du corps, celle des traces laissées par un épisode traumatique de l'enfance.
Certains passages m'ont paru un peu longs mais j'ai trouvé fidèle et universel le récit de cette réparation personnelle, ou plutôt de cette traversée de la vie en y étant à moitié présent malgré les efforts pour échapper à ce passé. Les mots sont justes et tout à fait vrais.
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C'est un roman en trois parties, écrit à la première personne du singulier, ce qui nous permet de vivre chaque étape au plus près du protagoniste. Tout d'abord, on se retrouve avec Gabriel à l'âge de douze ans, un âge tendre où l'enfance garde sa part d'innocence, sa naïveté. Gabriel ne comprend pas trop ce qui se passe, est-ce normal ? Peut-il refuser ? Il veut être comme les autres, se mêler au groupe, mais comment savoir si la même chose arrive aussi aux autres enfants de cette colonie de vacances sans en parler ? Et ce risque, il ne le prend pas.
Devant cette incertitude, entre doute et soumission, il va subir la pire des choses pour un enfant, un abus sexuel. Pour se protéger, il va occulter cette partie de sa vie, cette parenthèse de quelques jours. Il n'est pas très proche de ses parents, qui sont peu bavards. Alors il garde tout au fond de lui, il met tout dans une case et il continue sa vie d'enfant.
On le retrouve 18 ans plus tard chez son grand-père, Lucien. Il semblerait que lui aussi cache un secret et Gabriel qui paraît être le seul de la famille à entretenir une relation particulière avec ce grand-père qui se dévoile peu, va faire en sorte de découvrir ce secret bien gardé. Pris dans les préparatifs pour le déménagement en Ehpad, il finit par savoir ce qui se cache derrière cet objet auquel Lucien tient tant. Lucien finit par lui raconter son histoire.
Est-ce qu'un secret dévoilé peut être ce déclencheur des réminiscences ? Un traumatisme peut-il créer des douleurs physiques qu'il ne comprend pas ? Soudain, le flou de son passé s'éclaire. S'il décide de tout révéler, c'est plus parce qu'il parvient à mettre des mots sur ces maux que pour en faire un scandale. Mais il a besoin de s'exprimer.
Dans cette troisième partie, on voit les difficultés qu'il peut avoir suite à cette révélation. Aurait-il dû continuer à garder le secret ? Après tout ce temps, cette vérité semble difficile à croire par son entourage, sa famille, qui ne comprend pas ce long silence et pourrait douter de la réalité des faits. Quoi qu'il en soit, il doit maintenant apprendre à vivre avec ce traumatisme. Des séances chez le psy, un périple en Amazonie, il va tout faire pour comprendre et trouver le chemin qui lui permettra de s'apaiser.
Je découvre cet auteur Adrien Borne avec ce livre. Une écriture d'un style assez particulier, j'ai eu parfois un peu de mal à m'y retrouver. Mais je suis tout de même rentrée dans l'histoire et j'avais besoin de comprendre et savoir si malgré tout, Gabriel allait finir par trouver sa voie.
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Un livre qui parle d'une grande violence faite à l'auteur avec beaucoup de pudeur, de délicatesse. Un récit qui parait décousu à l'image de la mémoire de la victime. Les fragments de souvenirs se mettent en place et nous révèle le traumatisme terrible avec lequel il vit depuis des années.
Un livre choc.
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Pendant les vacances d'été, Gabi, 12 ans est seul chez lui à regarder le Tour de France à la télé quand on sonne à la porte. Il l'ouvre et se retrouve devant le mono au jogging rouge de la colonie de vacances dont il revient. Il referme aussitôt la porte et c'est comme s'il n'était jamais venu, comme ce qu'il s'était passé durant cette colonie avec ce mono n'avait jamais eu lieu…
20 ans plus tard, Gabriel a la trentaine et va passer quelques jours chez son grand-père pour l'aider à déménager. Mais en découvrant un secret sur la vie de son grand-père, sa mémoire va commencer à se réveiller. Mais comment réagir quand la mémoire se libère sur l'horreur vécue. Est-ce la vie qui commence ?
Le récit explore la complexité de la mémoire, quand un vécu traumatisant durant l'enfance s'enfouit jusqu'à disparaître dans les méandres du cerveau et qu'une fois adulte, il ressurgit sans crier garde alors que faire de cette difficile réalité.
Sans voyeurisme, ni pathos, tout en retenue et sensibilité #adrienborne questionne le cheminement personnel et psychologique de se (re)construire avec le statut de victime et se demande comment et à qui en parler, et montre surtout comment s'autoriser à s'accepter et continuer de vivre sans forcément qu'une justice puisse être rendue.
Avec pudeur et délicatesse, Adrien Borne signe, à travers une fiction, un témoignage touchant et bouleversant tristement et malheureusement inspiré de ce qu'il a vécu.
Un très beau livre !
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Un livre touchant dans lequel l'auteur dévoile une partie de son existence malheureuse. lui aussi victime de cet acte immonde qu'est la pédophilie. Une existence bouleversée à jamais qui se répare difficilement de cette abjection. Un sujet brûlant qui est évoquée avec beaucoup de pudeur sans être évité, tout un exercice pour cet auteur en espérant que cela puisse lui servir de soulagement thérapeutique.
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Quelle belle écriture, encore ! Pour l'exercice, je commence par ce bémol qui en réalité n'en est pas un : l'aspect décousu de l'histoire au départ m'a un peu perdu, mais, mais, mais... ça nécessite une reconstruction une vérité qui éclate, un souvenir douloureux qui sort d'un abyme pour éclabousser de sa violence : il faut oser recoudre les morceaux épars. C'est en déménageant son grand-père, et parce que celui-ci lui fait une confidence, que Gabriel va voir ressurgir ce qu'il avait enfoui pendant 20 ans. Pour la deuxième fois, j'aime cette écriture d'une exactitude déconcertante, cette beauté dans laquelle on s'abandonne : je l'ai écrit déjà ? J'aime. Il y a tant à dire sur ce roman. Sur cette montre arrêtée à 6h47, et le pourquoi de cet arrêt : qu'est-ce qui s'en passe des choses à 6h47 quand les aiguilles n'avancent plus mais que le monde continue sa ronde. Quand il sera toujours 6h47 face à la vacuité du monde. Les personnages de ce roman sont magnifiques, Pauline, hors norme, et Lucien le grand-père. Et puis cette directrice qui l'accueille encore mais autrement :
" - Vous le fermez jamais, ce portail.
- le soir uniquement. Ça permet à qui veut de rentrer. J'ai envie de croire qu'il y a plus de bonnes surprises à saisir que l'inverse."

On découvre la fosse de Tonnerre dans l'Yonne. Un mystère que je vous laisse découvrir, et ce dernier record en 2019 :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/tonnerre-plongeur-reprend-exploration-mysterieuse-fosse-dionne-1549156.html
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Gabriel, alors qu'il est en colonie de vacances avec son frère aîné, voit une nuit le moniteur, Yannick se faufiler dans son lit, dans la chambre verte, après une journée de sport. Il ne comprend pas ce qui se passe et alors que le scenario se répète nuit après nuit, il décide de se taire, même lorsque la directrice lui pose des questions. Il choisit de ne rien dire non plus à ses parents, comme s'il était peut-être coupable de quelque chose.

" Je ne sais pas si Yannick m'a choisi parce qu'il avait senti que j'avais ça en moi. Pas au point de raconter tout d'un coup, patatras. Je sais toujours pas pourquoi il m'a choisi mais là, ça ne compte pas, tout de suite, là. Si ?"

Vingt ans plus tard alors qu'il aide son grand-père à débarrasser sa maison, à Tonnerre (coup de tonnerre dans un ciel serein!) pour aller vivre en EHPAD les souvenirs enfouis remontent…

Adrien Borne a choisi de découper son texte qui est un roman, non un témoignage, en trois parties, donc, pour mettre en évidence l'enfouissement des souvenirs liés au traumatisme, pour arriver à la période actuelle, et les souffrances de Gabi qui évoluent avec le temps. Ce laps de temps est nécessaire mais dérange en même temps par son côté trop abrupt. La troisième partie est surprenante…

Il m'a donc fallu un certain temps pour rédiger ma chronique, une fois le roman refermé. J'ai été touchée par cet adolescent de douze ans, victime d'un moniteur pédophile, compris sa décision de garder le silence. L'enfouissement et la brutale remontée des souvenirs, des années plus tard également.

Par contre, j'ai moins compris son désir de ne pas vouloir de « réparation », car on ne peut pas lui rendre ces années volées, certes, mais la condamnation de l'agresseur est importante à mes yeux. le style de narration, un peu trop heurté, comme pour tenir le lecteur à distance m'a également laissée désemparée, même si je comprenais la pudeur de Gabriel.

Un livre touchant, qui fait réfléchir en abordant une thématique dure, une vie d'enfant brisée par un criminel, qui tente de s'en sortir malgré tout.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattès qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont le précédent livre « Mémoire de soie » dort hélas encore dans ma liseuse, faute de temps comme toujours… il serait temps de l'en sortir !

#Laviequicommence #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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