Quand j’avance sur mon trottoir, le matin, avec mes chaussures à trois sous et mon mini sac à dos, je me sens légère et heureuse. Je constate avec bonheur que je n’ai besoin de rien de plus. Plus que tout, c’est ce sentiment de dénuement qui me plaît : allégée des fardeaux, je peux enfin m’ouvrir au monde et à moi-même. Et ce que je découvre alors, c’est le bonheur d’être là, le cadeau de l’instant, la communion avec la ville.
Pour l'instant, j'avançais seule sur la rive et je voyais défiler, un peu au dessus, tous ces beaux monuments, là pour se donner au monde entier, familiers à mon regard, mais restés jusqu'alors distants malgré tout, comme des personnes toujours sur leur quant à soi...Et voila que ce jour-là, miraculeusement, ils étaient devenus mes amis, mes potes de longue date, mes complices. On se voyait depuis si longtemps!