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Critique de Renod


Endiablade est une nouvelle de Mikhaïl Boulgakov publiée en février 1924 dans le périodique Niedra.

Le camarade Korotkov est un homme ordinaire qui occupe le poste de chef de bureau dans une fabrique d'allumettes. Cette existence stable va être bouleversée le jour où son salaire va lui être réglé non pas en roubles, mais avec les produits de la firme, des allumettes de mauvaise qualité. le soir, il s'acharne à craquer l'ensemble de son revenu, puis s'endort dans une épaisse odeur de souffre et fait un rêve terrible.
Ce qui suivra au réveil le sera d'autant plus. Tout se mêle : le rêve, le fantastique, la folie... Des jumeaux diaboliques apparaissent soudainement, les Kalsoner. L'un d'eux devient le supérieur de Korotkov et le renvoie aussitôt. le malheureux licencié va s'empresser de convaincre son responsable de changer d'avis, mais ne connaissant pas l'existence du frère, reste perplexe devant ces apparitions successives des Kalsoner dans les locaux de l'administration. Il se fait voler ses papiers d'identité au cours du trajet et court au sein de divers bureaux de l'administration pour obtenir une attestation. La situation va devenir inextricable et Korotkov (le lecteur aussi) va entrer dans la plus grande confusion. Il n'a plus d'emploi, plus d'identité, plus d'argent, plus de notion du temps... Tout va progressivement dégénérer.

Comme dans les oeuvres qui vont suivre, ce récit fantastique permet à Boulgakov de dresser une critique acerbe de la société soviétique naissante. Production de mauvaise qualité, administration délirante, goût prononcé de ces administrations pour les acronymes...
La nouvelle s'étire un peu sur la fin, il y a un ou deux chapitres en trop. Néanmoins, elle est d'une grande qualité et laisse présager le futur chef d'oeuvre de Boulgakov, le Maître et Marguerite, dont la rédaction débutera quelques années plus tard.
A noter que le titre a été modifié. le "Diablerie" de l'édition précédente s'est transformé en "Endiablade", néologisme plus proche du sens du texte.
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