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Critique de LaBiblidOnee


Russie, 1918. Un médecin se fait réveiller pendant sa garde à l'hôpital, pour tenter de sauver l'un de ses collègues qui vient de se faire sauter la cervelle… Mais pourquoi donc ? Quel mal incurable le rongeait ? Avec son dernier soupir, celui-ci lui lègue un cahier qu'il a tenu, une anamnèse, dans lequel notre narrateur trouvera les réponses à ses questions.
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Le titre nous dit déjà tout de l'addiction dont il sera question, mais seule la lecture du cahier restitué par le narrateur nous décrira par quelles épreuves le morphinomane est passé : d'une simple injection pour soigner une douleur ponctuelle, il trouve agréable l'apaisement physique qui en découle mais aussi mental, qui lui permet d'oublier une rupture récente, ainsi encore que l'efficacité de son cerveau débarrassé de toute douleur physique et mentale.
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Ne pouvant plus se passer de cette sensation, il devient vite accro : désagréable avec son infirmière qui s'en rend compte et le met en garde, roublard avec les pharmacies qu'il dévalise pour s'injecter sa dose quotidienne de plus en plus importante, inconscient avec sa propre santé physique (des infections apparaissent aux endroits des piqûres) et mentale (des hallucinations pourraient le mettre en danger ou ses patients). Mais il n'en a cure et refuse de se faire interner, car déjà il ne peut plus s'en passer.
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En seulement 40 pages, on a un bon aperçu de la rapidité de la descente aux enfers alors même qu'il s'agissait d'une personne avertie. En seulement 40 pages, l'ensemble reste pourtant assez léger finalement, trop pour que je me sente réellement à la place du personnage, à trembler avec lui. Surtout lorsqu'on sait que l'expérience était autobiographique, ce que je n'aurais jamais deviné si je ne l'avais lu dans la biographie de l'auteur.
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J'espérais, en l'ouvrant, que le sujet pouvait donner matière à divers effet de plume qui permettrait de vivre ce qui était décrit (comme l'a fait par exemple Benjamin DIERSTEN avec son personnage de flic sous médicament dans La Cour des mirages entre autre, ou dans un autre style Tom Wolfe décrivant les parties d'Acid test de Ken Kesey, etc…), ce qui n'a pas été mon cas.
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Peut-être le plus intéressant aurait été ces fameuses « pages arrachées » du cahier, sans doute les plus accablantes. Celles qui restent et qu'on nous livre sont cependant révélatrices des stades, paliers et ravages de la dépendance. Un témoignage somme toute assez factuel.
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« Mais il suffit d'un instant et la cocaïne dans mon sang, en vertu de quelque loi mystérieuse dont aucune pharmacologie ne donne de description, devient quelque chose d'autre. Je sais bien quoi : c'est le diable qui se mêle à mon sang. »
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