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Critique de tolbiac


Impossible à résumer.
De toutes les façons j'aime pas résumer les bouquins. C'est comme raconter la fin d'un film à un gars qui est dans la file d'attente du cinoche. Vaut mieux passer dans son dos, les mains dans les poches, le sourire au coin des lèvres et se réjouir pour lui du plaisir à venir.
Là c'est un peu pareil. C'est du grand n'importe quoi écrit avec talent.
Le premier chapitre, la scène avec le verre de bourbon, la goutte dessus qui tarde à couler, le silence dans le dos du buveur, le duel en attente, semble être sorti d'un film de Sergio Leone.
Après on part en roue libre. Tarantino n'a qu'à bien se tenir.
Très bien écrit, autant de talent dédié à une histoire si saugrenue, j'dis chapeau bas. On pourrait penser quel gâchis. Parce que le gars, il sait magner la syntaxe, il trempe sa plume dans le sang de ses victimes, il doit jubiler à voir ses personnages de bd prendre vie. Parce qu'il s'agit de ça. Une grosse et grasse BD pour adultes, à tendance pop corn. Une seconde, je me suis demandé ce qu'une telle écriture dédiée à un roman moins excentrique donnerait. J'dis bien une seconde. Parce qu'après, on se laisse embarquer par la furie jubilatoire qui remplisse les pages.
C'est un peu comme si Mickey avait pris de l'acide et que Mini venait se faire un rail. On rit, on se marre, on se transforme, on est dans un autre univers, parallèle et putain, les gros mots, deviennent des caresses. Les massacres des ballets rythmés par le rift d'un morceau d'AC/DC.
On est spectateur d'une quête improbable.
Et on devient un putain d'arracheur de dents dans un far west de contrebande. Et alors on se met à entendre les rafales de balles, à surveiller ses arrières, à regarder son voisin avec méfiance.
J'raconterais rien sur le ressort de l'histoire, j'crache par terre, j'bouffe un morceau de barbaque en fumant un gros cigare, j'me gratte une barbe de trois jours, j'ai le regard en embuscade derrière mon stetson, j'ai les chicos bouffés par le temps, j'ai les orteils en éventails dans mes bottes en cuir de lézard, je deviens un citoyen de Santa Mondega.
J'ai le flingue dans le holter, j'suis près à dégainer si tu m'emmerdes un peu trop. J'suis du genre nerveux, tu vois, j'sais que j'suis entouré de vampires, de salauds à toutes les sauces. Je me balade de bars minables en bouges mal famés, parce que tu vois, j'suis pas un putain de buveur d'eau. J'cherche l'oeil de la lune. J'aime pas les Cadillac jaune, ç'est pour les tapettes, moi j'roule en Thunderbird rouge, décapotable s'il vous plait. J'ai une poule dix fois plus belle que Jessica à mes côtés et si j'rencontre le seigneur des ténèbres, l'a qu'à bien se tenir. J'suis pas d'humeur.
J'suis citoyen de Santa Mondega, ferme ta gueule, lis et m'emmerde pas, sinon j'te refais le portrait façon Picasso.
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