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Critique de moravia


Même si dans le roman de Dino Buzzati l'ennemi n'est jamais nommé, "Le Camp" de Pierre Bourgeade a des airs de "Désert des Tartares".
"Le Camp" est un endroit mystérieux, dont on prononce le nom qu'en baissant la voix. Il se cache au fond de la forêt à l'abri des regards, les villageois y partant travailler chaque matin, comme le faisaient déjà leurs ancêtres, mais nul n'évoque ce qu'il s'y passe.
W, un jeune villageois ne suivra pas cette voie. Il veut entreprendre la libération des prisonniers qui sont à n'en pas douter dans ce camp.
Sinon à quoi pourrait-il servir ?
Obtenir l'aide de la police du district va être difficile. Il faudra la convaincre en lui apportant des éléments matériels : un os, un doigt de femme, une mâchoire négroïde, des lambeaux de peau. Mais où trouver toutes ces preuves sinon en créant un second camp à l'identique ? W deviendra bourreau à son tour avec l'excuse d'entreprendre une bonne action.
Pierre Bourgeade nous entraine dans un monde Kafkaïen - W le nom du villageois n'est pas un hasard - qui nous renvoie en écho l'histoire contemporaine jalonnée de camps de la mort édifiés au nom de grandes valeurs comme la liberté, le bonheur, la démocratie, Dieu.
Souvenons-nous de ces mots au fronton de l'entrée du camp d'Auschwitz : Arbeit macht frei
Ce superbe roman fut publié en 1979 et reste, hélas, toujours d'actualité.
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