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Critique de Laurent81


Voilà de quoi nous faire une belle piqûre de rappel lorsqu'on s'intéresse à l'écologie, à l'agronomie ou à l'agriculture. Ces deux-là prêchent dans le désert depuis trente ans comme René Dumont à l'époque, Claude Aubert, Dominique Soltner ou Pierre Rabhi (peut-être un peu moins pour ce dernier, beaucoup plus médiatique). Il faut considérer les sols comme un écosystème et non seulement comme un support à la culture. Or, depuis le boom de la mécanisation, puis des trente glorieuses, la chimie est venue à la rescousse avec la généralisation du crédit et l'arrivée de l'organisation mondiale du commerce pour produire toujours plus au risque de détruire cette alchimie vertueuse que représente un sol vivant. Il suffit d'observer les forêts naturelles pour comprendre le cycle de l'humus et ce qu'est un sol vivant qui retient l'eau, les éléments minéraux tout en contribuant à la biodiversité et en luttant contre l'érosion. Au lieu de cela, la Politique Agricole Commune, le néolibéralisme, le lobby de l'agrobusiness et la FNSEA ont tout fait pour conditionner les agriculteurs, aidés en cela par le pouvoir de la grande distribution. “En violant les lois du sol, l'agriculture dite “intensive” détruit leur fertilité et les érode. Ce processus de destruction suit toujours les mêmes étapes, en France comme ailleurs : la dégradation d'abord biologique, puis chimique et enfin physique (l'érosion)”.
Jardinier amateur et adepte de la permaculture, je ne retourne pas mon potager depuis 2007, n'utilise plus aucun produit chimique, prépare mes purins d'ortie et décoctions de prêle, de fougère et de consoude, je broie mes tailles de haies pour produire un paillis qui retient l'eau et réduit le présence des mauvaises herbes tout en fournissant au sol l'humus dont il a besoin, n'achète plus de semences ni de plants et mes 22 variétés de tomates se portent bien malgré la sécheresse, mes semences ont intégré le fait que je réduis les arrosages d'année en année et si j'ai quelques parasites, eh bien ils ne m'empêchent jamais de profiter largement de mes fruits et légumes du potager. Certes, on me rétorquera que ce qui est valable pour un potager de 200 m2 ne l'est pas nécessairement en grande culture, raison de plus pour revenir sur de petites unités en maraîchage, la tendance étant au bio et au local. Il est grandement temps d'”arrêter de nous entêter sur un modèle qui ne marche pas et qui tend vers la catastrophe”.
Deux autres petites citations pour la route :
“En France, nous bétonnons un département tous les sept ans. Pendant cette période, nous augmentons de 2 millions d'habitants et nous retirons à la France une surface agricole capable de nourrir 1,5 million de citoyens. Cela nous éloigne chaque année de la possibilité d'assurer notre sécurité alimentaire.

“La forêt précède l'homme, le désert le suit.”
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