Les hommes venaient ici pour les femmes et restaient pour la bonne chère. Babette, qui régnait sur la cuisine d’une cuillère de fer, valait plusieurs fois son poids en filles. Plusieurs membres éminents de la police secrète avaient déjà cherché à la convaincre de rejoindre leurs cuisines.
Ces enfants-là ne sont pas comme les autres. Ils sont intelligents. La beauté de certains fait mal aux yeux. Ils arrivent ici vers l’âge de huit, neuf ou dix ans. Dans cette maison, on ne parle qu’anglais. Ils mangent de la nourriture anglaise, apprennent les leçons et les jeux que l’on enseigne aux petits écoliers anglais. Personne n’imaginerait qu’ils sont nés français. On leur inculque une loyauté sans faille pour la France et la Révolution, puis on les envoie en Angleterre. Comme espions.
Elle n’aimait pas beaucoup les hommes. Il l’avait deviné dès l’instant où il avait posé le regard sur elle. Il avait vu tous les signes disant qu’un homme, un jour, avait eu pour dessein de la faire souffrir et y était parvenu.
Quand elle dort, elle se détend complètement. C’est le seul moment où elle n’est pas sur le qui-vive. Et puis soudain elle ouvre les yeux et c’est terminé, elle est réveillée, comme un chat. Elle doit compter des chats parmi ses ancêtres. Ces vieilles familles de l’aristocratie française…
Hawker, c’était la menace d’une lame fine et coupante. Il cachait sa force dans les fibres les plus profondes de son corps. Dans chaque muscle, dans chaque tendon, dans chaque os de son squelette se nichait la dureté de l’acier.