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Critique de Lilo0606160616


A lire de toute urgence !!!

« Celle qui venait des plaines » de Charlotte Bousquet narre l'histoire de Winona, jeune fille née d'une courte union entre un soldat du 7ème régiment d'Amérique et une indienne au 19ème siècle, siècle au cours duquel les lois ségrégationnistes pullulent (notamment contre les chinois et les indiens). On va découvrir son histoire, de l'entrée au pensionnat Saint James, qui va la forger mais aussi lui faire découvrir le vice et la cruauté des institutions catholiques de l'époque, en passant par son court mariage et sa tentative de préserver son âme envers et contre tous. On suit son récit aux côtés de Virgil, fils de l'un des Steel Men (Seth Barrett), un groupe de quatre hommes dont l'un des membres va tenir une place importante dans la vie de Winona, aussi surnommée la Vipère.
Au-delà du récit, c'est une véritable ode à la tolérance, un plaidoyer contre les massacres des tribus amérindiennes perpétrés par les Wasicun, les hommes blanc. C'est aussi la transmission du savoir, et le respect des coutumes.
« Celle qui venait des plaines » c'est l'histoire de ces héros. C'est l'histoire de Calamity Jane, de Billy the Kids, de Crazy Horse, bref de ces personnages cultes dont les récits restent gravés dans nos mémoires. Mais l'auteure n'écrit pas uniquement pour nous narrer une partie de leur vie. Elle fait également passer le message que ces « légendes » ne sont pas forcément celles que l'on croit, elles sont avant tout humaines, avec certes leurs exploits mais aussi leurs failles. On sent un roman engagé, on ressent le travail de recherche réalisé pour donner aux lecteurs un roman qui lui permettra d'ouvrir son esprit à cette partie de l'histoire d'Amérique.
J'ai été particulièrement surprise par « l'enveloppe du roman ». Un grand format, mettant en avant une première page aux couleurs chaudes, représentant une jeune fille et un cheval (photo en parfaite adéquation avec le récit). La couleur verte de la police d'écriture et du bord des pages n'est pas sans rappeler la nature évoquée dans le roman : une ode au respect de l'environnement que l'on retrouve au fil des pages. En prenant le temps d'admirer la couverture, on découvre des signes amérindiens en surbrillance, un petit détail qui donne tout son charme au livre.
Au niveau de l'écriture, je découvre Charlotte Bousquet et ce n'est pas pour me déplaire. J'ai trouvé une écriture fluide, maîtrisée, qui donne un réel rythme au récit. Si nos héros se sentent oppressés, tristes, fatigués, l'auteure a ce talent de nous faire ressentir les mêmes émotions notamment par la construction de ses phrases qui peuvent être à la fois douces, fluides et à la fois saccadées, brutes, directes. Les annotations en bas de pages viennent combler les éventuelles lacunes historiques que le lecteur pourraient avoir, et ces mêmes annotations m'ont donné l'envie d'en savoir davantage, de me renseigner, de comprendre. J'ai également apprécié cette polyvalence de narration : on jongle entre Virgil, au travers de son journal et du livre des Steel Mens, Winona au travers de son récit et le narrateur externe. Trois narrateurs qui possèdent chacun leur police d'écriture, ce qui permet au lecteur de se repérer, ne manquant pas de donner encore une fois de l'originalité, sur la forme, au roman.
Bref une très belle réussite pour ce roman, une très belle réussite pour l'auteure, une très belle réussite pour l'éditeur Gulf Stream !

Ne le ratez pas, c'est un petit trésor ;)
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