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Citations sur Celle qui venait des plaines (11)

Tout ce que nous voulions, c'était la paix et qu'on nous laisse tranquilles.
(Crazy Horse)
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De nouveau, les tambours des Peaux-rouges retentirent. Mais, cette fois, leur rythme sourd et lent faisait naître dans les cœurs non pas l'excitation mais la crainte d'un danger terrible et imminent.
Alors, elle pénétra dans l'arène.
Ses longs cheveux brillaient comme des écailles de métal sous le soleil. Un bandeau noir, planté de trois plumes de corbeau, ceignait son front et mettait en valeur ses yeux verts et ses lèvres couleur de sang. Elle portait une tunique et une longue jupe, sombres comme de profondes ténèbres et à chacun de ses pas, elle semblait vider la piste d'un peu de lumière et d'espoir. Dans son dos, elle portait un carquois de flèches à l'empennage de jais. Dans sa main, elle tenait un arc de bois luisant et deux colts pendaient le long de ses cuisses.
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A l'autre bout du dortoir, une autre se débattait contre des monstres invisibles, rauquant des mots que je ne comprenais pas. Furieuse, notre surveillante l'a secouée jusqu'à ce que la malheureuse bascule hors de sa paillasse puis l'a traînée brutalement hors de la chambrée.
Pourquoi? Mais, Virgil, parce que même dans nos rêves, même dans nos pires cauchemars, il nous était interdit de nous exprimer dans une langue autre que l'anglais!
Absurde, n'est-ce pas?
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Tu vois, j'étais aveugle, moi aussi. J'étais heureuse d'être à lui. Ce n'est pas ça, l'amour. On ne possède pas qui on aime. On se tient à ses côtés, pour le meilleur et le pire. On ne l'enferme pas. On accepte même de le laisser s'envoler, pourvu qu'il soit heureux et libre.
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Avec les mois passés au soleil, j'étais en effet devenue plus indienne que blanche. Un mauvais point pour cet État qui se construisait sur le vol et l'expulsion ded tribus.
Les gens n'aiment pas, en général, avoir sous leur nez les victimes de leurs crimes.
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Soudain, je les ai vus.
Les squelettes.
Avec leurs os blanchis par les saisons. Leurs énormes crânes. Leurs cornes majestueuses.
Les squelettes. Par dizaines. Par centaines. Par milliers.
Trophées navrants d'un génocide en marche.
Alors je me suis souvenue des malheureux animaux attelés par ce couple de Blancs. Et j'ai compris qu'en plus de la cruauté, de la folie insensée de ce massacre, il s'agissait d'un message destinés aux nôtres.
"Soumettez-vous ou disparaissez à jamais."
J'ai pleuré.
De tristesse. De rage impuissante, surtout.
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A Saint-James, on nous expliquait que nos parents, nos familles, vivaient dans le péché et la barbarie : vêtus de peaux de bêtes, ils étaient cruels et priaient des entités obscures, s'opposaient à la civilisation et à la chrétienté. On nous apprenait la honte et le dégoût de soi.
Fear No One et Bear's Daughter nous rappelaient sans cesse d'être fières de nos origines et nous, nous les obligions à rester Crow en dépit de tout.
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- La légende, reprend-il d'un ton bas, hésitant. Elle est parfois... blessante, non ?
- Blessante. Humiliante. Étouffante. Bien sûr, Virgil, répond Winona avec un haussement d'épaules. Pourtant, c'est aussi une carapace pour se protéger du monde... et de soi. Au point que certains la choisissent, s'en nourrissent, y conforment leur existence entière, et tant pis s'ils en crèvent ! Belle Star était-elle ainsi ? Je n'en sais rien. Mais Calamity Jane, oui. Quant à Buffalo Bill, il lui doit sa fortune, sa misère et sa folie. (p.305)
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- Un mensonge, c'est confortable. Surtout quand on est conscient de sa nature. Un peu comme un cheval de métier qu'on monte par paresse au lieu de s'occuper des poulains. Un mensonge, c'est ce vieil alezan, fiable jusqu'à ses derniers instants, qui jamais n'a rué, jamais ne s'est cabré ou alors tout doucement. On se laisse bercer par son pas régulier. On s'endort, en culpabilisant vaguement... La vérité, reprend-elle en déchirant de ses doigts secs un morceau de pain, c'est le mustang dont on rêve jour et nuit, sans savoir si un jour on saura le monter. Sans savoir, d'ailleurs, si on y survivra. (p.41)
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Les doigts de Virgil se crispent sur la crosse de son arme.
Il pourrait, maintenant. Il lui suffirait d’armer le chien et de faire feu.
Mais alors, il ne saurait pas. Il ne saurait pas ce qui s’est passé, entre elle et son père. Il ne saurait pas la vérité. Alors, il hésite.
Et son hôtesse, son ennemie, tourne la tête vers lui, esquisse un bref signe de la main – salut ou invitation, Virgil ne saurait le dire. Sa main, qui effleurait machinalement la crosse de son colt, retombe le long de sa cuisse.
Quand il la rejoint, Winona esquisse un sourire un peu triste, un peu ironique et l’invite à prendre place, à ses côtés, sur un rocher plat, face à l’océan voilé d’embruns.
– C’est un beau jour pour mourir.
« Elle sait », se dit-il, réprimant un sursaut.
– Ce sont les mots de mon oncle à l’aube de sa dernière grande victoire. Et c’est sur ce champ de bataille que commence mon histoire.
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