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Critique de gerardmuller


Un thé au Sahara / Paul Bowles
Port et Kit Moresby, un couple d'Américains riche et désoeuvré parcourt en compagnie d'un ami commun, Tunner, l'Afrique du Nord en direction du Sahara. Mariés depuis onze ans, ils ne filent plus le parfait amour. Mais ils aiment les voyages. Cela crée des situations qui peuvent donner des idées à Tunner ou à Kit. Nous sommes quelques temps après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Débarquant à Oran, le trio se lance dans l'aventure sans connaissance de la langue et sans préparation. Aux hôtels malpropres et vétustes succèdent les villes poussiéreuses et étouffantes.
Plus tard ils font la rencontre d'une sorte de couple, Eric Lyle et une femme âgée qui semble être sa mère. Une femme insupportable qui déteste les Arabes, les Juifs et les Français. le trio va alors se fissurer dans une incompréhension totale. D'autant plus que Port tombe malade, gravement puisqu'il s'agit d'une fièvre typhoïde. Kit est alors en pleine détresse : les conditions d'hygiène et de soins sont très rudimentaires dans cette région du sud algérien.
Kit, dans sa solitude intérieure, est une femme tourmentée, mal dans sa peau, minée par un complexe de culpabilité et qui a le sentiment d'avoir gâché sa vie. Aussi saisie par une espèce de délire sensuel se jette-t elle à corps perdu dans une aventure folle. Emporté vers Dakar par une caravane, elle découvre l'amour charnel avec un jeune arabe puis avec un Noir qu'elle aime éperdument.
« le désert n'est jamais plus beau que dans le clair-obscur de l'aube ou du crépuscule. La notion de distance disparaît : une ride toute proche du sable peut être une chaine de montagne éloignée, chaque petit détail prend l'importance d'une variation capitale sur le thème répété du voyage. »
Paru en 1949, ce très beau roman assez étrange est remarquablement écrit. L'analyse psychologique des personnages et particulièrement de Kit est finement menée, avec un délire introspectif chez cette femme que guette la folie. Pour avoir personnellement traversé deux fois le Sahara dans au début des années 70, je confirme que Paul Bowles possède son sujet à la perfection et a su récréer l'atmosphère idoine.
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