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Critique de Yassleo


Mais c'est qu'il aurait du talent le nouveau de la classe "roman noir" dis donc. Et au diable la sagesse, je miserai bien quelques cacahuètes sur une belle carrière à venir de m'sieur Boyle.

Pour son premier accouchement littéraire, William Boyle donne naissance à cinq personnages aux destins croisés. Même mère : Gravesend, quartier pauvre de Brooklyn. Et point de départ d'un voyage qui s'annonce animé : Conway, ravagé depuis la mort de son frère gay harcelé et tué 16 ans plus tôt, crie vengeance à la sortie de prison du meurtrier, Ray Boy, l'homme à abattre. Mais rien ne se passera comme prévu. Et toc dans ta tronche, lecteur impatient.

Du bad boy repenti au bad boy en devenir, de la pucelle trentenaire à moustache à la starlette bi en quête d'identité, en passant par ce frère paumé en proie à tous les maux, Boyle réussit la prouesse d'attendrir le lecteur dans un roman pourtant aussi noir que le pain d'un sans-dent.
Tout ce petit monde gravite et vivote dans un contexte social misérable digne d'un Bandini et laissant peu de place aux rêves. Chemin de vie pour qui naît à Gravesend : grandir à Gravesend, bosser à Gravesend, errer à Gravesend, partir mais surtout revenir à Gravesend, mourir à Gravesend. La messe est dite. Peur de l'ailleurs et dégoût de l'ici, l'impossibilité de couper le cordon avec maman Gravesend semble inéluctable pour ces esprits cabossés, plus fatalistes que combatifs.
 
Et William Boyle, parfait maître de cérémonie, assure un tempo redoutable pour son premier coup d'essai. Après avoir happé notre attention avec une entrée en matière trépidante, le ton s'adoucit laissant éclore les fragilités de coeurs assombris et aux illusions perdues. Et sans prendre garde, voilà qu'on s'attache à ces jeunôts abimés par la vie. Mais popopop, pas question pour Boyle d'endormir son lecteur sur un faux rythme mollasson. le gaillard a de la ressource qu'on se le dise. Dégainant les cartes noires de son jeu, il nous offre un bouquet final fulgurant.

Si l'auteur a donc incontestablement du talent, Francois Guérif, éditeur en chef de Rivages/Noir, en a sa part à revendre. Car avoir débusquer le bonhomme parmi les torrents de nouveaux auteurs qui affluent s'applaudit. Et prendre le risque de le proposer pour le 1000ème opus s'ovationne.
Pas papa de la maison par hasard le gars.

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