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Critique de AlexdesLandes


Une petite critique bien modeste par rapport à celle, quasi-professionnelle d' Evelyne Lerault !
Un mystère : pourquoi Malcolm Bradbury n'a-t-il pas été traduit plus tôt en français ? Je ne le connaissais que par ce qu'en disait David Lodge dans son autobiographie, c'est à dire beaucoup de bien !
The history man est considéré comme son chef d'oeuvre (y compris par David Lodge qui a écrit une excellente post-face, également présente dans cette excellente traduction). C'est un "roman universitaire" qui se passe dans une nouvelle université (fictive) créée dans les années 70 dans une petite ville de la côte Sud de l' Angleterre. le personnage central est un professeur de sociologie considéré comme "radical" mais dont on comprend rapidement que le radicalisme est une attitude extrêmement cynique permettant à ce brillant sujet d'origine sociale modeste, d'éducation assez puritaine, une ascension et une visibilité sociale rapides associées à une vie sexuelle très nourrie (incluant collègues et étudiante) au sein d'un couple considéré comme un modèle de couple "moderne". Sa malhonnêteté va jusqu'à inventer une fausse invitation de son université à un généticien considéré comme "fasciste" seulement pour déclencher et entretenir un mouvement de protestation, et, pire encore, d'empêcher sciemment la validation de sa licence de lettres (où la sociologie n'était qu'optionnelle) par un des ses étudiants simplement parce que celui-ci affiche à la fois un habitus et des opinions conservatrices. La satire du milieu universitaire dans lequel vit l'auteur lui-même est plus dure, plus caustique, plus amère que chez Lodge (l'occasion de relire Changement de décor) mais reste tout à fait d'actualité. L'auteur, sans doute un social démocrate humaniste attaché à la qualité du travail universitaire plus qu'à son orientation n'aurait sans doute pas apprécié l'utilisation par les néo-conservateurs de son roman, 10 ans après sa parution, comme le signale David Lodge dans sa postface. Il ne reste plus qu'a espérer d'une part d'autres traductions d'autres romans de Malcolm Bradbury, aussi bonnes que celle-ci, et, qui sait, la programmation (par arte ?) de la mini-série anglaise en 4 épisodes que loue David Lodge.
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