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Critique de Ileauxtresors


“Let's say for argument's sake that one knew someone who had committed a gross crime. Someone dear to one. What would one do?”

Voilà toute la problématique avec laquelle se débat Korede, parfaitement résumée dans ce titre oxymorique : « My sister, the serial killer ». Ayoola est jolie comme un coeur – et puis, la famille, c'est sacré, elle est sa petite soeur, et après tout, qui peut se dire complètement innocent ? Bon, c'est quand même le troisième petit ami qu'elle exécute en toute « légitime défense » et dont il faut faire discrètement disparaître les traces, cela commence à faire beaucoup. La loyauté de Korede est plus que jamais mise à l'épreuve lorsqu'Ayoola jette son dévolu sur Tade, le charmant médecin dont elle était elle-même secrètement amoureuse…

Voilà une excellente petite lecture d'été ! Un roman aussi morbide que… drôle. Cette relation sororale est racontée avec un mélange décapant de lucidité, d'ironie et d'autodérision. Les dilemmes moraux des personnages sont assez fascinants. Avec ce premier roman, Oyinkan Braithwaité, née à Lagos, révèle une plume vive et incisive, avec des dialogues savoureux.

« I stand up and rinse the gloves in the sink. Ayoola is looking at my reflection in the mirror.
“We need to move the body,” I tell her.
“Are you angry at me?”
Perhaps a normal person would be angry, but what I feel now is a pressing need to dispose of the body. »

La narration, par Korede, nous plonge dans le doute : Ayoola est-elle aussi psychopathe que cela ? Les relations entre soeurs étant ce qu'elles sont, Korede ne force-t-elle pas un peu le trait ? Les femmes occupent le devant de la scène, reléguant les hommes aux rôles secondaires. Mais l'ombre d'un père violent n'en plane pas moins sur tout le roman. Qui parle, de façon plus subtile qu'il n'y paraît, de l'ordre patriarcal, des injonctions adressées aux femmes et de la façon dont elles restent trop souvent réduites à un ornement.

Une autrice que je continuerai à suivre !
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