Citations sur Le château des étoiles : Etrange histoire de Tycho Brahé, a.. (9)
Lecture fut donnée du testament de Tycho Brahé :
« Ceci est mon testament.
« Je nomme Jeppe mon exécuteur testamentaire.
« Mon corps ira vers les étoiles retrouver ceux qui m’ont abandonné, ma fille et mon frère aimé.
Tous mes biens iront à ma femme et à mes enfants après elle.
« Johannes Kepler recevra les manuscrits concernant mes mesures, calculs et notes astronomiques. Charge à lui de les publier et de publier les Tables rudophines. Il est tenu par un serment secret passé entre lui, moi et le Tout-Puissant. Je le considère comme mon héritier spirituel. Il est et restera un homme libre, quoi qu’il fasse.
« J’ai pu concevoir des systèmes et, bien qu’ils m’aient semblé absurdes, j’ai pu entrer dans leur logique étrangère à la raison absolue de l’expérience. Pourtant, seuls le calcul et les mesures m’ont toujours sauvé. J’ai tenu résolument tout au long de ma vie de savant à la logique de l’expérience et n’ai jamais rien accepté qui n’y fût soumis, malgré l’air du temps.
« Si je me suis trompé, mon erreur ne sera pas inutile, car j’aurai défendu la conception d’un univers où l’homme peut se sentir chez lui à la place essentielle.
« Si Dieu l’avait souhaité, j’aurais vécu bien plus et cherché l’infini. Mon système est terrestre car Dieu l’a voulu ainsi.
« Puisque je suis mortel, vivant et limité, je revendique un monde restreint à notre taille et, tant que l’éternité terrestre ne sera pas donnée ici-bas, j’exige un univers centré sur l’homme, où Dieu seul dépasse la mesure.
« Fait à Benatky au vingt-neuvième jour du mois de septembre de l’an de grâce mille six cent un.
« Tycho Brahé til Knudstrup og Maarslet.»
Pour ses funérailles, Tycho avait souhaité être revêtu de son armure de fer, afin de mieux lutter contre les météores.
- Vous comprenez, avait-il dit avec un sourire triste à Bolivetch peu de jours avant sa mort, je ne sais où je vais, mais ainsi j’irai sans trembler.
La présence était une sorte de surabondance. Elle n'avait de valeur et d'agrément que dans la vie commune. Au contraire, celui qui n'était pas là était auréolé de lumière. on n'imaginait de lui que la douceur, la beauté, le charme. Il scintillait dans la pénombre de la nuit.
J'ai donné cette terre et ma vie aux étoiles. Elles ont pris mon corps, mon château et mon âme. J'ai tout perdu et je ne sais rien. Je vais au néant sans la femme, sans l'enfant femelle, sans l'amour. Je vais à l'abandon entouré de mes observations froides et laborieuses, de mes fils, et de mes instruments amoureusement conçus.
La science est sans doute une compagne bien froide, mais elle est ma seule amie, alors... Même si cela va vous sembler étrange et illogique, c'est surtout la vie qui me gêne : trop présente, trop imprévisible, toujours en retard sur la pensée. Je l'aime mais elle me dérange. Il faudrait devenir si abstrait qu'on semblerait ne pas vivre.
Les hommes lui semblaient doux et aimables, les femmes amazones de la mort et du foutre, étaient la vie violente qu'il fallait parcourir malgré la peur et la frayeur tenace qu'elles traînaient en cortège.
Rasmus naquit poète, sujet, identificateur. Noire, il faut savoir que noire fut la nuit, et le silence qui s'ensuivit. Bouleversé de voir apparaître ce fils de l'étrange astronome, le cosmos en frémit jusqu'aux limites de l'univers.
- Mon avenir sera dans l'exil. J'effleurerai, je le sais, la vérité de ma science sans pouvoir l'atteindre véritablement, et puis je mourrai dans l'aveuglement et la tristesse.
Tycho fut sur elle, il la prit. Pour la première fois il connut une fille, une femme, Wylla. Il ne la voyait pas, il ne se voyaient plus, perdus l'un dans l'autre. Ils s'aimèrent. Le sexe de Tycho fut si profond en elle qu'elle gémit doucement. Il vit son visage dans la lueur d'une braise, elle avait fermé les yeux, il se déversa en elle, tremblant de plaisir et de stupeur par-delà ce dépassement, cette violence.
Ne pas avoir, être plutôt
Etre plutôt que paraître.