Le cheval, dit-on couramment, connaît à la bride celui qui le guide. Et, plus son maître l'apprécie, moins il lui est perfide, et, plus ils vont de pair, moins ils se faussent compagnie.
Il n'est pas d'harmonieuse équitation qu'il faille mener la bride haute, pas de bons chevaux de course qui gardent la queue basse.
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A son chevalet Brasilier aussi se laisse dompter par ses tableaux qui l'emportent hardiment, tel Picasso qui avait fini par dire ingénument : "La peinture est plus forte que moi, elle me fait faire ce qu'elle veut !"
« Qui donc en nous voyage qui n'a vaisseaux sur mer ? » demandait, dans Amers, Saint-John Perse, atteint dans son insulaire Guadeloupe par le syndrome d'Ulysse.
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« Le voyage est une espèce de porte par où l'on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve », disait ce grand amateur de la voile que fut Guy de Maupassant. Ainsi suffisait-il à Xavier de Maistre de tourner dans sa chambre pour découvrir, tel Montaigne dans sa tour, l'univers des hommes qu'ils ne traversent bien que dans leur somme.
On ne maîtrise bien que ce par quoi on s'est laissé apprivoiser.
Rien ne surprend moins l'historien de l'art que de voir de nouveaux peintres s'éprendre de Diane la chasseresse.
Tout a été peint : tout se révise. Et l'on viendrait trop tard si la Beauté ne se ravisait pas et ne laissait encore, et toujours, à ses portraitistes la transe de leur ravissement.
Il faut oublier ses références pour bien parler d'un peintre, mais encore faut-il les connaître pour le reconnaître...
En transfigurant la vie je voudrais construire une oeuvre plastique qui aide à voir et à rêver