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Citations sur Je connais des îles lointaines... (25)

Le désir se nourrit d'absences, de regrets,
De la violence des rencontres difficiles
Du souvenir moins pur que la réalité,
Et, toujours, de la peur d'avoir perdu l'amour.

Torrent fou, arrachant aux parois souterraines
Les oiseaux, les serpents gravés des millénaires,
Aveugle dans le secret de sa résurgence.

Pour affleurer, parfois, source au coeur du désert.
Autrefois je me demandais dans les lointains
Ports exotiques, si je reverrais Marseille,
Après toutes ces années, au mouillage dans la nuit.

Maintenant, tant de fois revenu, quand elle
Installe ses phantasmes au chevet de la chambre,
Je voudrais être sûr que je reverrai l'aube.
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La vie est une aventure
Qui part pour l'éternité.
Je compte les encablures
Qui traînent ma destinée.

L'homme passe sa vie à lancer des amarres,
Puis, quand il est saisi dans le calme du port,
Pour peu qu'à l'horizon une fumée l'appelle,
Il regrette à nouveau la liberté des mers.
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Le bonheur, c’est d’attendre avec un peu d’espoir,
Une lettre apportant de mauvaises nouvelles,
La sonnerie et cette voix au bout du fil,
La rencontre d’un beau visage désiré.

Le bonheur, c’est d’avoir quelque chose à attendre.

ATTENTES
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Endormie, le visage au creux de mon épaule,
Ses bras nus me tenaient prisonniers du sommeil.

Dehors, la pluie tombait de l’été finissant.

Elle disait ces mots que libèrent les songes,
Où errent des amants encor mal oubliés.

La fraicheur pénétrait, à travers les persiennes,
Le corps sans défense de la femme rêvant.

J’étreignais la première averse de l’automne.

PREMIERE PLUIE
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Le sommet de la montagne, séparé par un nuage
Ou par du vide, repose sur la volonté de l'artiste
Et sur son pouvoir de créer l'illusion.

Le cône plane heureux dans le haut de la soie.

Dans cet espace, nous qui regardons, qu'allons-nous mettre ?
Le néant de nos esprits géométriques,
Ou le rêve riche et confus de nos imaginations.

Avril 1946
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FEUX D'ÉPAVES


PEINTURES

Ce n'est pas le mancenillier dont l'ombre tue,
Ni le manguier que j'ai peint, ailleurs, dans ce livre,
(Et l'araucaria est peut-être un oiseau)
Mais sans doute un banian que nous appelions « l'arbre
Aux nannies », parce que ce coin du Garden Club
De Colombo servait de nursery ; les mères
Non loin de là, jouaient au tennis, au soleil,
Ruinant leur carnation de jeune fille anglaise,
Tandis que les bébés, plus blonds que du porridge,
Essayaient en vain d'épuiser l'inépuisable
Patience d'énormes nourrices dorées.

    L'arbre aux nannies (Colombo Garden Club).


p.352
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Le soir, assis sur la véranda coloniale,
Auprès de la douceur amère de mon coeur,
Je surveillais la baie sous les ombres du ciel
Où vieillissaient déjà les étoiles nouvelles,

Tandis que les requins chassaient au crépuscule.
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PLUIE D'ÉTÉ

Il pleut sur Malmousque
sur le Château d'If, sur les îles,
entre les maisons, dans les calanques,
et sur les costumes de bain
qui devaient sécher au balcon
à côté des géraniums.

Il pleut sur Malmousque ;
ça a commencé avant l'aube :
ce crépitement que ne fait pas le soleil.

Et c'est d'une tristesse assez délicieuse,
avec cette odeur de mer mouillée,
ce qu'on aurait dû faire et qu'on ne fera pas.

Tous projets abolis, dans la pauvre lumière
et la prison de l'eau du ciel,
naît une espèce de liberté intérieure
mollement désirée.
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LIBERTE DES MERS
À Léo Barbès.


II

Je connais des îles lointaines
Je connais des rades foraines
Et des passes non balisées,
Au fond desquelles l’on découvre
Dans la pureté matinale
Que va massacrer le soleil
Le même drapeau que l’on hisse
À la façade des mairies
Sur les belles places de France,
Et, sous ce pavillon, des hommes
Qui sont là, mais qui voudraient bien
Débarquer un jour à Marseille
Et qui ne savent pas pourquoi.

p.260-261
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ÎLES DE LA NUIT


FRAGMENT

Alors, les oiseaux froids émigrent vers les Iles
Malheureuses, dérivantes sur l'Atlantique,
Sous leur suaire de brouillards, dont les navires,
Aveugles, traversent la frange à la corne à brume.

Ah ! encore une fois, entendre ces appels
Dans l'inquiétude inavouée des basses terres,
Angoissants, angoissés, par une longue nuit,
Peut-être sans lendemain.

                    Et le vent de la mer
— Qui parle, se répète et n'écoute jamais —
De ses doigts gantés de glace touchant les harpes
De la tempête, poussait au large, le tonnerre
Irresponsable de grandes paroles émergées.

p.460
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