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Critique de MarianneL


Depuis des semaines traînent sur mon bureau, parmi un Everest de papiers à classer, mes notes sur le Japon, observations de mon décalage lors de ce premier voyage, en 1989. Lorsque je suis prise d'une volonté rare et fugace de ranger, ce papier invariablement refait surface. Je ne sais pas quoi en faire et il protège donc mon Everest contre toute érosion.

Ce soir, fin annoncée de la montagne, je leur ai trouvé une place dans le «Journal japonais» («June 30th, June 30th» pour le titre original) de Richard Brautigan, grâce à l'excellente lecture et postface de son traducteur, Nicolas Richard, qui incite chaque lecteur à composer son propre journal japonais.

L'année précédant la parution de «Un privé à Babylone» en 1977, Richard Brautigan visite le Japon pour la première fois et rédige ce journal japonais, poèmes-fragments nés de ses pérégrinations dans Tokyo, dans un pays qu'il a haï, enfant, à cause de la mort de son oncle Edward pendant la guerre, puis qu'il a appris à aimer à la lecture de Bashô et Issa.
Il raconte ce parcours vers l'amour du Japon en introduction, et cette entrée en matière justifie à elle seule l'achat et la lecture du livre.

«L'Américain à Tokyo avec sa pendule cassée
Pour Shiina Takado

Les gens me regardent –
ils sont des millions
Pourquoi cet étrange Américain
arpente-t-il les rues du début de soirée
tenant une pendule cassée
à la main ?
Est-il réel ou n'est-il qu'illusion ?
Comme la pendule s'est cassée, peu importe.
Les pendules se cassent.
Tout se casse.
Les gens nous regardent moi et la pendule cassée
que je tiens comme un rêve

dans mes mains.

Tokyo
Le 10 juin 1976»
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