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EAN : 9782264038531
256 pages
10-18 (07/10/2004)
3.97/5   508 notes
Résumé :
"Faut bien le reconnaître, ce livre m’a énervé. Moi aussi, j’ai fait des polars: j’ai encore la série complète sur mon étagère ; je les donne presque tous pour avoir pondu les aventures du type qui se retrouve un matin dans un cimetière de San Francisco avec quatre Noirs pleins de rasoirs autour de lui, une mère grondeuse qui l’accuse d’avoir tué son père à l’âge de quatre ans avec une balle en caoutchouc, qui possède en prime un cadavre dans le réfrigérateur et, da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 508 notes
Ce bouquin est culte. Il ne m'a pas déçue.
1942. San Francisco. le narrateur C.Card a combattu pendant la guerre d'Espagne. Il en est revenu avec un double trou de balle ! Comment-a-t-il fait son compte ? Ah ! Ah ! Toujours est-il qu'il ne sera pas appelé sous les drapeaux. Mais, c'est le revers de la médaille, il n'a plus de balles dans son pistolet alors qu'il a décroché semble-t-il une affaire prometteuse. Il est pour l'heure dans la mouise totale et sa proprio l'attend de pied ferme plus coriace qu'une division de Japonais. Card est détective privé. Il n'a plus ni bureau, ni secrétaire mais il a un rencard avec une blonde heu… inoubliable. Mais comment faire sans balle dans le pistolet ? Hum déjà il faut qu'il cesse de penser à Babylone et qu'il se concentre sérieusement. Et ce n'est pas gagné car à Babylone, chez Nabuchodonosor himself, l'attend Nana Dirat sa blonde secrétaire qui pratique des massages sur une table en or massif avec des mains plus douces que des ailes de cygne. Alors Card chasse Babylone de son esprit et raconte un bobard en or massif à sa proprio, miss Parpaing ! Et puis il pense aussi emprunter. A sa mère d'abord. Il faut déjà trouver quelques cents pour lui téléphoner et ensuite ce ne sera pas simple car elle voue à son rejeton une rancune hou tenace ! Ensuite il pense emprunter à ses vieux potes le sergent Rink et le légiste Pilon. le premier est une douceur à la Jack Dempsey rencontrée lors de son stage de police. Eh oui Card a failli rentrer dans la police mais il a échoué lamentablement à l'examen car il s'est mis à rêver de Babylone. le second Pilon ben c'est un camarade de guerre d'Espagne qui a perdu une main d'où son surnom. A présent il travaille à la morgue. Card le suspecte de oh ! La morale m'empêche rigoureusement de suggérer ce qu'il suggère…
J'ai beaucoup aimé ce bouquin déjanté. Card est un sacré numéro à l'image de l'auteur, un perdant magnifique, paumé et solitaire. Il fuit dans le rêve au point de s'y perdre littéralement et nous fait marrer malgré sa déchéance. Tous les personnages sont hilarants. Brautigan parodie le polar traditionnel à la Hammett mais aussi le western, le film de guerre, le péplum, les comics héroïques en tout genre. Il y a même des robots chez Nabucco. le rythme du récit est plein de peps grâce au découpage en courts chapitres et aux dialogues très vivants. le suspense est savamment entretenu jusqu'à la fin avec ses digressions babyloniennes pleines de fantaisie kitsch ainsi que ses pittoresques retours en arrière tragi-comiques.
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Il a fallu que je reprenne un peu mon souffle et regroupe mes idées après la lecture d' Un privé à Babylone... Qu'en dire, et comment?
Allons-y, Horusfonck!
C. Card est il un enfant de la balle?
Et de quelle balle?
Celle qui provoqua la mort de son père lorsqu'il avait quatre ans, ou bien celle qui le propulsa, en le heurtant à la tête, à Babylone?
Babylone...
La Babylone de C.Card, celle qui lui fait louper l'examen de flic, accompagne et habite ce détective privé minable et sublime.
Un détective telle ment décavé, qu'il passe un bon moment à chercher des balles (encore!) pour son pistolet vide! Et comme C.Card a enfin un client qui lui a dit de s'amener armé... Client précieux, puisque c'est le premier depuis une sorte d'éternité... Et attention à bien contrôler l'escapade à Babylone! Ne pas dépasser l'arrêt de bus. Et C.Card ne doit pas oublier d'appeler sa mère au téléphone! Encore faut-il en trouver un qui fonctionne, de téléphone.
Richard Brautigan m'a baladé, comme Italo Calvino (dans un autre genre) avec son Marcovaldo.
Avec C.Card, nous sommes dans une savoureuse et hypnotique parodie du hard boiled américain... Mais pas seulement: Il y a cette sacrée Babylone de C. Card, qui s'incruste chaque fois que le détective privé (de pognon, de bureau entre-autres) laisse tomber sa vigilance.
Alors, Un privé à Babylone, pastiche, pretexte ou/et prodige?
L'affaire à laquelle C.Card va s'atteler, va se complexifier au fur et à mesure que les intervenants vont se multiplier... Et notre pauvre limier va monter et descendre avec la vague d'une chance capricieuse.
Et si la vraie vie de C.Card était désormais à Babylone?
Et si je m'attendais, Horusfonck des Séries Noires et polars multiples, à voyager dans pareille histoire!?
Brautigan l' enchanteur, le malin, le poète a réussi son coup avec moi: m'emmener dans une intrigue policière sans réponse... Mais avec des scènes habitées d'un humour parfois grand-guignolesque. Mais avec des échappées babyloniennes comme je n'en avais jamais vu.
Y' a pas assez d'étoiles pour Un privé à Babylone!
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« Pas de doute, le monde est un endroit étrange. Pas étonnant que je passe tellement de temps à rêver de Babylone. C'est plus sûr. »

1942, San Francisco. C.Card, le narrateur, n'a vraiment pas le profil d'un privé. C'est un doux rêveur, distrait et un peu naïf, à l'imagination affamée. C'est même pour ainsi dire un privé par contumace : sans bureau, sans voiture, sans secrétaire et sans clients. Il vit dans la misère, tant sociale qu'affective, mais il possède un trésor inestimable : il a sa Babylone dans laquelle il peut s'évader quand il le veut (et même quand il ne le veut pas !) et se réinventer sa vie. D'une certaine façon, il déambule dans la vie comme dans un rêve éveillé.
Mais lorsqu'un client potentiel se manifeste enfin en lui demandant de venir à un rendez-vous muni d'un révolver, il ne compte pas laisser filer cette aubaine de se sortir de la mélasse dans laquelle il vit. Problème majeur : s'il a encore un revolver, il n'a plus de balles à y mettre et pas un sou vaillant pour en acheter…

Je lis rarement de romans policiers mais j'ai adoré celui-ci. Son côté décalé est désarmant. Il relève d'ailleurs plus du pastiche. Ici, pas de rebondissements spectaculaires ni de suspens haletant. Un bon tiers du roman, si ce n'est plus, est consacré au moyen de se procurer ces fichues balles. Chaque chapitre est comme une micro nouvelle mettant en scène une anecdote particulière (souvenir, pensée, situation, rencontre, dialogue) au fil des heures qui passent.

Dans ce livre, rêve et réalité sont attablés aux extrémités d'une immense table oblongue et s'épient du blanc de l'oeil. C'est à la fois d'une drôlerie irrésistible et d'une touchante mélancolie. Car le narrateur, tout candide qu'il soit, ou tente de demeurer pour se préserver, n'est pas exempt de discernement. En ce qui me concerne, c'est un excellent polar qui se joue de ses codes…et des mots avec ses dialogues vivifiants et une écriture savoureuse qui vient nous cueillir au débotté d'un « geste » de poésie…

« Elle m'a fait un geste des yeux pour m'inviter à monter.
C'était un geste bleu. »
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Je dois vous faire un aveu. Richard Brautigan titillait la lectrice que je suis depuis quelques années. Par les bonnes critiques de ses différents romans, les belles évocations d'auteurs français notamment, j'avais depuis longtemps envie de découvrir cet écrivain.
Et là, je vous fais mon deuxième aveu dont je ne suis pas très fière : je l'ai abordé un jour, un peu intimidée, dans les « Mémoires sauvées du vent ». Et, à mon grand désarroi, je n'ai pas été transportée autant que je pensais l'être. Je n'étais peut-être pas prête ou j'en attendais peut-être trop pour cette première rencontre. Ressentir tout de suite les effusions du coeur, les étreintes, une chaleur diffuse et le sourire bêtement aux lèvres… Il n'y a pas eu tout cela. Pas aussi fort en tout cas.
Certes, je n'étais pas déçue au point de tirer un trait définitif, de décider de l'oublier et de passer à un autre. Parce que cette première rencontre m'avait tout de même donnée envie d'un autre rendez-vous. J'avais entrevu sa sensibilité, son humour, sa poésie. Je voulais que Brautigan s'ouvre à moi, qu'il me permette de le connaître mieux. Mais, peut-être, étais-je trop entreprenante pour qu'il se laisse amadouer comme ça. En plus, il ne devait pas manquer de plus jeunes et pimpantes entichées, je devais l'accepter. Et je continuais de lire les critiques enthousiastes, et j'avoue que j'avais envie de faire partie de la bande, moi aussi, des admirateurs, des amoureux(ses).
Heureusement, l'âge aidant, je savais depuis longtemps que l'amour ça se travaille. Il ne faut jamais baisser les bras. Croire les choses acquises. Se contenter de la première impression. Faut dire aussi que le coup de foudre j'avais connu, et ce n'était franchement pas beau à voir, comment j'en étais sortie.
Alors à choisir entre un coup de foudre (passionnel) qui trépasse obligatoirement et un amour durable, je préférais la seconde alternative entre nous.
Non, Richard, moi, je ne veux pas d'une passion qui se consume en quelques pages et qui laisse le coeur vide ou douloureux. Je ne veux pas qu'entre nous ce soit juste une histoire d'un soir, vite oubliée. Une histoire qui n'aura pas duré.
Entre toi et moi, je préférais une relation qui se construit peu à peu, mois après mois, roman après roman, mais qui se soude, solide car construite sur de meilleures bases. Et cette relation-là n'interdit/n'empêche en rien les étincelles, les pulsations du coeur, les étreintes…
J'ai l'utopie de croire en de possibles sentiments « longue durée ». A une complicité sur du long terme. Pouvoir toujours compter au fil des ans sur quelqu'un, les mots rassurants d'un être cher, d'un vieil ami, d'un long amour. A perpet'. Je veux qu'à 80 balais on me raconte encore de belles histoires, qu'on éveille ma curiosité, qu'on me dise des mots doux et virevoltants. Je veux de l'échange et des rires. Qu'on réussisse encore à me faire rêver et à faire battre mon coeur -quitte à ce qu'il claque parce qu'il n'est plus de toute première jeunesse mais, au moins, il aura claqué avec beauté-. J'en vois qui ricanent derrière leur écran sur moi et mes utopies. Mais, sincèrement, je ne veux pas à cet âge (si j'arrive jusque-là, certes) ne faire plus que me remémorer avec nostalgie mes belles années, sans plus rien ressentir, sans plus savoir m'émerveiller, et ne savoir que m'ennuyer dans mon fauteuil roulant à regarder pousser les fleurs dans le parc de la maison de retraite, ou encore que mon seul bonheur soit de (re)lire les oeuvres que je ne me souviendrais plus avoir lu, avec cette mémoire qui flanche ou plus.
Alors, c'était dit, je ne baissais pas les bras. Je voulais une autre soirée tous les deux, un autre roman entre nous, et tout le tralala, parce que je croyais toujours que mon coeur allait s'emballer pour toi.
C'est par l'entremise d'« un privé à Babylone » que j'ai eu la chance d'enfin te connaître et de sentir mon coeur s'ouvrir et s'enflammer. Dès la première page, tu me faisais sourire et tu me faisais entrer dans ton monde, avec bonheur. J'étais admirative, impressionnée par tes mots, ton imagination, ton imaginaire, ta poésie déjantée, ton jeu entre la finesse et le brut. En quelques minutes, tu m'avais donnée l'envie de te suivre, même jusqu'à Babylone, s'il le fallait. Tu m'avais conquise. Ce privé rêveur je savais que c'était un peu de toi que tu m'offrais.
Parfois, ça vaut vraiment le coup d'y croire encore. Et je dois te remercier de n'avoir pas cassé mon rêve. Faut que je te le dise, je vais me faire pardonner de ne pas t'avoir comprise tout de suite. Promis, je relirai « Mémoires sauvées du vent » après avoir découvert tes autres trésors, tes autres rêves. Quand j'aime, je ne compte pas… et je ne lâche plus. Je lis toutes les oeuvres, tous les romans de cet écrivain dont je me sens si proche (car il sait parler à une part de moi-même), soit avec frénésie, soit lentement, en savourant. Faut bien que je tienne jusqu'à mes 80 ans…
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Quand le polar n'est qu'un prétexte à des digressions farfelues immensément poétiques et humoristiques ...
C Card est un détective privé sans secrétaire, sans téléphone , sans bureau, sans voiture , sans client ...Sans ...Sans ...
C Card , c'est la loose intégrale , il habite un taudis auquel il redonne des lettres de noblesse en n'y faisant jamais le ménage . Il doit de l'argent à tous ces proches et a même volé un clochard un jour .
Mais il est riche de rêves , quand ça va mal , il peut toujours s'évader à Babylone, son pays imaginaire à lui . ♫ Monsieur rêve ♫...à une secrétaire hyper sexy , à un roman , à son personnage de fiction , Smith Smith .
Bien sûr son "don" pour cet ailleurs , crée des failles spacio-temporelles dans son emploi du temps qui font de cette particularité , un handicap . C'est à cause de cela qu'il n'a pas été reçu à l'école de police et qu'il fait un Privé minable .
Mais un jour une splendide blonde lui offre 1000 dollars en échange de ses services et sa situation financière s'en trouve grandement améliorée, à moins que ce ne soit que la continuité des ennuis .
" Elle m'a fait un geste des yeux pour m'inviter à monter [dans sa voiture ] . C'était un geste bleu ".

Des mots d'une infinie poésie , des passages qui auraient pu être écrits par Boris Vian , des "gestes " bleus et du noir très noir.
Un roman qui vaut pour la plume , plus que pour le suspens et une lecture très agréable .
Merci à Fleitour ....

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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Après ça, je pourrais donner quelques dollars à ma propriétaire et lui dire que le fourgon blindé dans lequel on m'envoyait mon million de dollars s'était perdu dans le brouillard de cactus près de Phoenix , dans l'Arizona , mais qu'il ne fallait pas qu'elle s'inquiète : il était maintenant certain que le brouillard allait se lever d'un jour à l'autre et l'argent arriver .
Si elle me demandait ce que c'était qu'un brouillard de cactus, je lui dirais que c'était le genre de brouillard le plus terrible parce qu'il était plein de piquants . Qu'une fois pris dedans , il était extrèmement risqué de se déplacer . Que le mieux c'était de rester sur place et d'attendre qu'il s'en aille .
Mon million de dollars attend que le brouillard se dissipe .
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Bonnes nouvelles,
mauvaises nouvelles

Le 2 janvier 1942 m'a apporté de bonnes nouvelles et de mauvaises nouvelles.
D'abord les bonnes nouvelles : j'ai appris que j'étais réformé comme caractériel et que je n'allais pas partir à la seconde Guerre mondiale jouer le petit soldat. Je n'avais pas du tout le sentiment de manquer de patriotisme parce que j'avais fait ma Seconde Guerre mondiale à moi cinq ans plus tôt en Espagne et que j'avais deux trous de balle dans le cul pour le prouver.
Je ne comprendrai jamais pourquoi je me suis fait tirer dans le cul. De toute façon, ça ne fait pas une histoire de guerre formidable. Les gens ne vous considèrent pas comme un héros quand vous leur racontez que vous vous êtes fait tirer dans le cul. Ils ne vous prennent pas au sérieux ; enfin, moi, je ne m'en faisais plus pour ça. La guerre qui commençait pour le restant de l'Amérique était terminée pour moi.
(Incipit)
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Je me suis fait déposer devant un immeuble chic avec portier à quelques centaines de mètres de l’endroit où je vivais. Je leur ai dit que c’était là que j’habitais.
Ils se sont garés en face de l’immeuble et m’ont laissé descendre.
Le portier m’a regardé d’un air curieux.
« Merci de m’avoir ramené », dis-je.
Le cou s’est tourné vers moi au moment où je sortais de la voiture et il a parlé. « Pourquoi tu veux descendre ici ?, dit-il. T’habites pas ici. T’habites dans un piège à rats deux pâtés de maisons plus loin. Enfin, t’as p’t’être besoin de prendre de l’exercice. On s’en fout où t’habites. [...] »
Je suis resté planté là sans savoir quoi dire. Qui étaient ces gens ? Comment savaient-ils tant de choses sur moi ? Je ne me savais pas si connu.
« Je m’entraîne, ai-je fini par dire. Un jour, j’habiterai ici. »

(S’entraîner pour l’avenir)
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« La dernière fois que je t’ai vu, tu avais deux trous de balle dans le cul et tu voulais devenir docteur. D’ailleurs, comment tu t’es débrouillé pour te faire tirer dans le cul ? Si je me souviens bien, les Fascistes étaient sur notre flanc gauche, il n’y avait personne derrière nous et tu te trouvais dans une tranchée. D’où elles sont venues les balles ? Je n’ai jamais réussi à comprendre ça. »
Je n’allais tout de même pas lui dire que j’avais glissé pendant que j’étais en train de chier, que je m’étais assis sur mon pistolet, que le coup était parti et m’avait fait deux trous dans le cul en me traversant les fesses.

(Le magicien)
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Finalement, elle a parlé, après s’être humecté les lèvres.
« Ecoutez, espèce de gros flic, dit-elle. Pour commencer, les menottes sont trop serrées. Ensuite, j’ai envie de boire une bière. Tertio, je suis riche et je m’en tire déjà pas mal comme çà. Et puis, en plus, vous ne pouvez rien prouver. Tout ce que vous avez, c’est une série de preuves indirectes, et mes avocats se feront un plaisir de les mettre en pièces, que c’en sera un vrai bonheur. Quand ils vous auront amené à la barre, une fois qu’ils en auront fini avec vous, le commissariat de police vous mettra en retraite anticipée pour troubles mentaux. Cela ou alors la prochaine affaire sur laquelle vous vous retrouverez consistera à balayer derrière les chevaux avec une petite pelle dans les écuries de la police. Cela vous paraît un peu plus clair maintenant ? »
Personne n’avait jamais dit au sergent Rink avant qu’il était une espèce de gros flic.
Il est resté planté là, incrédule.
Il avait joué et il fallait qu’il abatte sa main.
« Réfléchissez-bien » dit-elle.. Et puis elle a baissé les yeux vers ses poignets entravés en prenant un air exaspéré, quelque chose de très bien fait. Après ça, elle a regardé le sergent droit dans les yeux. Elle n’a pas baissé les siens.
Moi je suis resté là, comme au cinéma, à regarder tout cela se dérouler sous mes yeux. Le prix du billet ne s’élevait qu’à un voyage au cimetière à minuit dans une voiture volée après avoir tiré dans la jambe d’un nègre plus un arrêt chez moi pour mettre le corps d’une prostituée assassinée dans mon réfrigérateur.
Pas cher.
« Je crois que vous bluffez, dit le sergent Rink.
– Vous n’êtes tout de même pas aussi bête que vous en avez l’air, dit la blonde riche. Vous savez à quoi ça ressemble vingt-cinq ans de crottin?
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