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Critique de LaBiblidOnee


Encore un Roy Braverman qui démarre sur les chapeaux de roue ! Pour nous mettre dans l'ambiance, c'est un mort qui nous donne son avis au début de chaque chapitre. Ensuite, deux soeurs sexy déchaînent les passions de tous les hommes du coin. L'une, Brenda, dont le mari riche écrivain vient d'être porté disparu ; L'autre, Laureen, qui est la femme du shérif. Ces deux derniers vont héberger la supposée veuve éplorée, mais cette cohabitation est un véritable jeu de dupes, où chaque marionnette croit être le marionnettiste mais où chaque manipulateur pourrait bien être en réalité manipulé. Bientôt, la belle-soeur du shérif l'accuse de viol, et son adjoint n'a d'autre choix que de l'arrêter… Jusqu'à ce qu'un nouveau cadavre dans le congélo relance la partie de cluedo. Alors, un auteur de romans policiers, un ancien shérif devenu journaliste, un « collecteur de dette », et une agente spéciale du FBI endettée, rien que ça, s'allient tant bien que mal pour mener ces enquêtes « intimement » liées, au sens propre. le pouvoir, l'amour, l'argent : ces trois grands mobiles de meurtres s'entremêlent dans le dernier thriller de Roy Braverman, alias Ian Manook ou encore Patrick Manoukian… bien décidé à jouer avec son lecteur et avec ses nerfs !


Je me souviens que l'un de ses précédents romans, Freeman, nous plongeait immédiatement dans une tempête et, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça secouait ! Ici l'auteur confirme son sens du rythme, nous emportant dans une danse effrénée bien que macabre. Chaque pas de plus dans ce thriller envoie valser les apparences en même temps que votre foi en l'être humain. Mais là où j'ai su que ça allait de nouveau swinguer, c'est quand j'ai vu l'Arménien débarquer dans l'histoire ! Ce fameux « collectionneur de dettes », rencontré dans les précédents opus, apporte la touche d'humour grâce à ses fines réparties, sous ses airs faussement naïfs. Cela dit, nul besoin d'avoir lu précédemment les autres romans de Roy Braverman pour comprendre celui-ci, qui constitue bien une histoire indépendante.


Du fait de tous ces éléments, des personnages distrayants et de courts chapitres, les pages s'enchainent très vite et on ne veut plus s'arrêter. A chaque chapitre, un nouvel indice nous fait échafauder une nouvelle hypothèse et renverse les précédentes. On croit comprendre, mais chaque personnage nous balade comme il balade les autres, au premier rang desquels le pauvre adjoint du shérif… Les introductions de chapitre par le mort sont délicieuses : On essaye de décoder les indices qu'il nous donne, et puis l'auteur s'en sert pour jouer et interagir avec son lecteur, se livrer aussi. le corps des chapitres nous fait chercher avidement tous les indices que ne verraient pas les enquêteurs. Enfin la conclusion de chaque chapitre nous fait élaborer une nouvelle thèse, que nous éliminerons à la suivante. Une chose est sûr, dans cet opus construit comme un jeu de piste, Roy Braverman est bien décidé à s'amuser, et nous passe le message via l'au-delà :


« Il y a toujours quelque chose de personnel dans les situations inutiles qu'un auteur glisse dans ses romans ». « Peut-être n'est-ce là que pour vous tromper. Pour détourner votre attention d'un autre indice important. Allez savoir ? Moi-même, qui suis pourtant l'un de ses personnages, je ne suis pas vraiment sûr… »


Même si j'ai trouvé les personnages moins attachants que dans Freeman, j'ai passé un bon moment de lecture enlevé et ludique (maintenant que tout le monde sait ce que ça veut dire^^) sous ses airs de roman américain écrit par un français. Un grand merci à Babélio mais aussi aux éditions HUGO pour ce bon moment de détente, et pour leur petit mot dans ce gentil cadeau. Et merci, à l'auteur qui semble s'être bien amusé à écrire son scénario sans plan, tout en discutant avec ses lecteurs.
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