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Critique de gruz


Roy Braverman est un explorateur. Il continue ses incursions dans les différentes strates du Noir version US, nous faisant autant visiter du pays que sillonner les sous-genres.

Le voilà qui nous emmène dans le Rhode Island, et se frotte au thriller annoncé comme « à la Dicker ».

Un lac, deux écrivains à succès, du genre tombeurs de ces dames. Des histoires de manuscrits. Des morts, comme s'il en pleuvait, et de la passion exacerbée.

Des ingrédients qui sentent bon le roman d'été, d'autant plus qu'il est sorti directement au format poche.

Les premiers chapitres font effectivement penser à ces thrillers grand public qui aiment mettre en scène des écrivains, leurs turpitudes, et leur petit monde qui s'écroule. L'intrigue se met en place, séduisante pour le moins, piquante aussi.

Mais chassez le naturel, il revient au galop. le Braverman que l'on connaît regagne la surface. L'auteur a pour habitude de travailler sans plan, ce qui peut paraître antinomique avec ce genre de puzzle littéraire.

Les personnages se multiplient, certains passent en arrière-plan, d'autres prennent les rênes, et vice-versa. Et le récit prend des directions inattendues, des chemins de traverse.

S'en suit un roman qui tient autant du thriller tendu que du polar, du vaudeville que du roman noir d'ambiance. A l'image de l'auteur, donc, qui revient vite à sa manière d'être, sa manière d'aimer écrire.

Assez inclassable, ludique assurément, mais qui demande un minimum de concentration pour s'approprier les (nombreux) protagonistes. Ils deviennent le sel du récit, davantage que l'intrigue elle-même qui n'est pas faite pour chercher l'originalité.

Ces histoires s'entremêlent, entre lutte de pouvoir, secrets familiaux, bassesses, dépression, vengeance (liste non exhaustive). L'écriture vive de l'auteur apporte du dynamisme.

C'est bien le traitement qui rend l'ensemble fun. L'écrivain semble réellement s'amuser avec le genre et surtout avec ses personnages. Et c'est contagieux. Ses dialogues sont, une fois de plus, un vrai bonheur.

Et la fin à tiroirs est, pour certains d'entre eux, sacrément jouissive. Une belle façon de terminer cette virée à Pasakukoo qui au final se révèle assez typique de la manière d'écrire de Roy Braverman. « le naturel toujours sort et sait se montrer ».
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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