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" Coup de mou , fatigue , moral en berne , docteur , ça va plus , je ne lis plus , ou moins , ou beaucoup moins , je suis désespéré..." " Mais non , ce n'est pas grave , ça va revenir , vous avez juste besoin de vacances ...." " Oui , mais des vacances , quand on est à la retraite , hein ...je vais me faire " pourrir " ..." " Bon , écoutez- moi , je vous conseille un séjour près du lac de Pasakukoo , dans le Rhode Island . Pour vous , vu votre état, prise en charge à cent pour cent par la Sécurité Sociale ," " Ouah , cent pour cent pris en charge ? " C'est rare ça ? " " Oui , et tellement rare que ...il vaut mieux vous contenter de lire le roman . Nouvelle belle collection , "Hugo poche " , soignée , sympa .... " " Oui , merci , docteur , mais y'a du monde là - bas ? Non , parce que moi , j'ai pas envie de me retrouver seul à regarder les clapotis du lac s'adresser à moi , dans une langue étrangère. " " Non , d'un côté , un auteur célèbre, de l'autre , un auteur célèbre. Vous qui aimez lire , ça devrait aller , non ? " " Ben , oui , mais entre les deux ? " " Ouhh , entre les deux , des belles femmes , de l'amour ,...et de l'eau... " " Mais encore ..." " Ah ben , des morts , tiens , des mortes surtout ....." " Quoi !!!! Mais que fait la police ? " " La police ? Ben , elle fait son boulot , tiens ...." " Mais les policiers , ils sont motivés ? " " Alors là , pas de problème, y'en a un , sa femme et sa fille ont ...oh , non ....j'ose pas le dire , mais oui , la motivation , sûr, il l'a .C'est même plus de la motivation , c'est , comment dire .....c'est l'envie de retrouver son honneur " . " Et les autres ? " . " Les autres ? Franchement , je dirai rien , et pourtant ...y'aurait des choses à dire , mais cafter, non , pas question ...Et puis , pour que le traitement soit efficace , il convient d'en dire le moins possible ...Ben oui , vous êtes lecteur, oui ou non ? " " Oui " " Et bien , ce bouquin , croyez - moi , il va vous guérir, vous étonner, vous transporter , vous redonner le peps " . " Il paraît qu'un des personnages intervient à chaque début de chapitre ? " ." C'est cela . Devinez qui il est . C'est facile " . " Facile ? " . " Facile , non , mais évident , oui ....sauf si vous vous endormez " " Donc , c'est un roman qui convient à ma pathologie ? " . " Si je vous le dis... " . " Je cours me le procurer . Ah , comment vous remercier , docteur ? " . " Ben , en me payant , tiens .120 euros , sans remboursement ." . " Ah oui , quand même, ah si j'avais su , j'aurais commencé par lire cette critique , ça m'aurait coûté bien moins cher ...."
Moi , ce bouquin , sans le considèrer comme un chef d'oeuvre , je l'ai trouvé fort bien mené. Ce n'est que mon avis et ...ça ne coûte rien, rien d'autre qu'un amical bonjour à toutes et à tous . Remboursé par votre amitié , " of course " .
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Ça commence par une comédie noire, pour devenir une réflexion sur le pouvoir, les apparences, la condition féminine, les écrivains… (avec une voix off), et ne laisser que peu de survivants, après un sacré imbroglio. Quel panier de crabes !
Quelques personnages :
Blansky, un shérif qui lorsqu'il oublie l'idée de vengeance ou d'argent facile peut devenir très malin.
Dempsey, un écrivain qui va récolter les fruits de ce qu'il a semé.
Ackerman, autre écrivain, qui verra son idée géniale se retourner contre lui.
Et ensuite Abigail, petite bonne femme très déterminée dont la mort de son frère va bouleverser le cours de pas mal de vies.
Deux écrivains vivent face-à-face sur les rives d'un lac, ils ont des rapports houleux, copains de beuverie, ennemis intimes, jaloux du talent et du succès de l'autre.
Roy Braverman à travers la mort par noyade d'une jeune femme dresse un portrait d'une certaine Amérique où les femmes passent d'objet, à monnaie de transaction pour aggrandir le patrimoine familial et malheur à celles qui sortent du cadre.
C'est aussi des hommes d'affaires qui sous couvert de respectabilité n'hésitent pas à faire chanter, acheter des flics, employer des tueurs, le tout sans jamais se salir les mains.
Une histoire où beaucoup se taisent : comme ces voisins morts de peur à cause de cet homme autoritaire qui maltraite tout le monde jusqu'à l'impensable.
Roy Braverman dont j'apprécie beaucoup le style toujours beaucoup d'humour, des morts mais pas trop de violence ou de voyeurisme et puis ce personnage énigmatique qui nous livre ses pensées à chaque chapitre. Un policier complexe avec une fin morale somme toute. Un très bon roman à emporter en vacances.
Merci aux éditions Hugo poche
#Pasakukoo#NetGalleyFrance
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Les meilleurs ennemis du monde
Et tant pis si on l'est
Le mariage du ciel et de l'ombre


"Que nous cherchions à nous exhiber ou à nous escamoter, c'est souvent le regard des autres, ou l'idée que nous nous en faisons qui décide de nos comportements."
Tout n'est bien souvent qu'apparences.


Et c'est tout le jeu de ce noir, qualifié par certains de Dickerien, que celui des apparences, des faux-semblants, du trompe-l'oeil de la couverture aux jeux de mots, à l'histoire, deux faces d'une même pièce.
Duos ? Duel ? Dualité ? Dilemme ?


L'été indien, un lac tranquille, deux écrivains, un meurtre suivi d'autres et c'est parti direction Rhode Island, US, avec Roy Braverman

Ce noir est un trompe-l'oeil tout du long jusqu'à sa couverture très réussie - avec ses reflets inversés.

Une guerre d'égos dans un monde qui nous fascine tous, surtout nous lecteurs, celui des auteurs

D'un côté, un poids lourd du box office des bestsellers: Aaron Ackerman, surnommé Gatsby le petit et de l'autre, Benjamin Dempsey, l'Emile des romans introspectifs.

Lequel suscitera notre sympathie: l'auteur à succès ou celui de l'autre côté du lac? le "besogneux" ou le magnifique ?

Roy Braverman nous fait tourner déboussolés, à coup d'artifices, d'indices, de fausses pistes, de retournements de situation.

- Ce n'est qu'en toute fin du roman que l'on comprend enfin qui était cette fameuse voix qui nous accompagnait lors de chacune des journées passées au bord du lac Pasakukoo.


Deux écrivains un peu sur le déclin s'observent chacun de leur côté du lac. Cela fait tellement d'années qu'ils se connaissent, se concurrencent, se jalousent que cette inimitié est presque devenue une habitude

Dempsey retravaille son dernier manuscrit à la plume et est assisté par Mathew, stagiaire chargé de mettre ses notes au propre.

Ackerman, tel Gatsby, organise de merveilleuses fêtes débauchées de l'autre côté du lac. Ses romans sont des best-sellers et se vendent à merveille.

Tout pourrait rester ainsi comme dans le meilleur des mondes si une mystérieuse jeune autrice en devenir n'était retrouvée noyée dans le lac.

Les soupçons du shérif se tournent immédiatement vers Dempsey, ce séducteur impénitent des femmes des autres. Appelés à la rescousse par Mathew, le fidèle assistant, débarquent telles des tragédiennes de théâtre les sculpturaux Whitaker, Colosse noir et Mendès, femme fatale au charme ravageur, chargés de la défense de Dempsey.

La situation se corse car bien sûr avec Roy Braverman, ce meurtre sera suivi par d'autres. Comme souvent dans les romans de cet auteur, il reste peu de personnages à la fin de l'aventure.

Il faut dire que la parution du roman de la jeune Esther Engelhart (la noyée) pourrait jeter un fameux pavé dans la mare aux canards s'il était retrouvé après son décès (bien à propos) et qu'il devient un enjeu entraînant tueurs à gages, flics ripoux, tout le cortège d'un noir réussi.

Les personnages sont attachants, truculents, épicuriens avec un sens moral affûté ou pas et peu importe le nombre de victimes dans ce noir, ce sera toujours sans démonstrations sanguinolentes avec un hommage aux femmes, aux plaisirs des sens, une certaine poésie (si si) et une fin à laquelle on ne s'attend pas.

En plus de toutes les références littéraires, culinaires, musicales, cinématographiques, comme autant d'indices semés par l'auteur.

Le roman se termine par un véritable feu d'artifices sur les plateaux télé d'une émission à grande audience où
--- la vérité éclate au grand jour et --- oh surprise !

En résumé:
Un petit noir à lire cet été sur la plage pour se détendre et passer un bon moment.


Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux
que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C'était l'automne, un automne où il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien
Mais c'était tout simplement le nôtre

On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et l'on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien
Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'automne
Mais c'est comme si j'y étais
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Cette fois, immersion à Rhode Island avec ses lodges majestueux d'écrivains milliardaires auxquels tout semble réussir :

Nous avons, d'un côté Benjamin Dempsey, auteur sérieux et reconnu et de l'autre côté du lac Pasakukoo. le lodge de Akerman, auteur de best-sellers dont les fêtes sont somptueuses et dont le talent laisse plus à désirer. Tous les deux ont été amis, autrefois, mais actuellement il semblerait que tous les coups soient bons pour se dénigrer mutuellement. Chacun a affublé l'autre d'un surnom moqueur : Gasby le petit pour Akerman, versus Emile pour Dempsey

Dempsey est en train de rédiger son dernier roman, et il est assisté d'un stagiaire, Matthew, chargé de faire les corrections, avant de mettre le manuscrit dans le coffre, le soir, tout en discutant philosophiquement sur la vie, l'amour, voire le talent de manière cynique le plus souvent.

Un soir, alors qu'ils sont installés confortablement, débarquent trois jeunes femmes, champagne à la main, décolletés plongeants, invitées à la fête d'Akerman. Dempsey les expédie en face, plus ou moins vexé qu'on ait pu confondre les deux propriétés, la sienne étant quand même la plus belle !

Une des jeunes femmes, Esther, va revenir dans la soirée, traversant le lac en barque avec l'envie d'accrocher Dempsey à son tableau de chasse, mais il préfère s'abstenir et demande à son stagiaire de la raccompagner, étant donné qu'elle a déjà beaucoup bu !

Le lendemain le corps de la belle est retrouvé flottant sur le lac. Meurtre, suicide ? Toujours est -il que Blansky, le shérif débarque. Or, il y a un vieux contentieux entre eux : Dempsey a séduit l'épouse puis la fille du shérif, et la vengeance est un plat que se mange froid.

La belle était en train d'écrire un roman sur sa vie et celle de sa famille, les familles paternelle et maternelle sont richissimes, magouilleuse et n'hésite pas à proposer une grosse somme pour être prévenue des moindres avancées de l'enquête… Et curieusement, intervient Douglas Dwayne, un tueur à gages au casier judiciaire long comme le bras ainsi que sa soeur Abigail.

Un crime en entraînant un autre, je me suis laissée happer par ce roman addictif (je lui dois deux nuits d'insomnie car je ne voulais pas le lâcher !) et cette histoire m'a beaucoup plu , car Roy Braverman nous entraîne dans les coulisses du monde littéraire, les bons écrivaines et les moins bons, les arrivistes qui veulent devenir calife à la place du calife, les vies sexuelles débridées, Dempsey et Akerman font les mêmes conquêtes, se piquant leurs amourettes, leur animosité n'est pas seulement littéraire !

Bien-sûr, on ne peut pas, ne pas penser à « La vérité du l'affaire Harry Québert » de Joël Dicker, où il est question également de la relation de maître à élève. J'ai lu les deux mais j'ai préféré « Pasakukoo », car l'intrigue est bien plus aboutie.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume, le style, la créativité de Roy Braverman, alias Ian Manook et il me reste encore quelques opus ) découvrir sous les deux (et probablement plus) pseudos !

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Hugo publishing poche qui m'ont permis de découvrir ce roman addictif et de retrouver la plume d'un auteur qui me plaît bien décidément…

#Pasakukoo #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Pasakukoo: c'est un lac du Rhode Island, villégiature choisie par deux écrivains qui jouent à se détester. Mais un soir, le jeu se dérègle, la jeune femme envoyée par l'un comme tentation à l'autre est retrouvée noyée dans le lac. et les morts violentes vont s'enchainer.
Le contexte, les personnages, le décor sont moins violents, moins flamboyants que dans d'autres romans de l'auteur. j'ai mis un peu plus de temps à me laisser prendre par le roman, regardant d'un peu loin ce combat d'égos entre les deux écrivains ou entre eux et le shériff.
Et puis le rythme s'accélère, les personnages se complexifient, les bons ne sont pas forcément ceux que l'on pense, le shérif cocu se met à réfléchir, et une femme blessée par le meurtre de son truand de frère vient se glisser au milieu d'eux, attisant leurs réflexions.
Et les réflexions ne sont pas seulement celles de l'enquête, ou des enquêtes d'ailleurs, puis que les meurtres et autres crimes se succèdent. L'auteur nous fait le portait d'une Amérique où certains pensent que l'argent donne tous les droits, permet de tout acheter, de tout réglementer y compris la vie de femmes qui ont eu le tort de tomber enceintes.
J'ai bien aimé la structure du roman où chaque chapitre s'ouvre sur les réflexions d'un des protagonistes, non identifié, dont on sait qu'il va mourir. et j'ai souri à de nombreuses reprises, retrouvant avec plaisir les traits d'humour dont l'auteur parsème ses romans.
Je remercie les Éditions Hugo Poche pour ces retrouvailles avec un auteur que j'apprécie #Pasakukoo #NetGalleyFrance
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Depuis que j'ai découvert , grâce à Onee que je remercie grandement, que Roy Braverman était un des pseudos de Ian Manook, il me fallait impérativement et sans délai me lancer dans l'aventure et je n'ai pas été déçue en allant me balader au bord du Lac Pasakukoo, dans le Rhode Island , un endroit privilégié dont les rives abritent quelques lodges où viennent se ressourcer et écrire des écrivains connus.

D'abord Benjamin Dempsey qui peaufine son dernier roman se faisant seconder pour les corrections d'un jeune homme Matthew . Cet écrivain a une réputation sulfureuse de coureurs de jupons et s'est fait quelques ennemis, en particulier le shériff Blansky pour avoir séduit la femme puis la fille du shériff...

En face de sa demeure, habite Akerman , un autre écrivain, noceur notoire . Les deux hommes , autrefois amis se sont brouillés un soir de cuite .
La relative tranquillité du lieu va être soudainement brisée par une série de meurtres, d'incendies ... La première mort par noyade concerne une jeune femme Esther qui a déboulé d'abord chez Dempsey avant de se rendre à une fête chez Akerman.
Il n'en faut pas plus pour soupçonner Dempsey et ce n'est que le début de son long parcours de galères !

Le rythme est soutenu, sans pause pour le lecteur attrapé comme une mouche sur une bande de glu jusqu'au final toujours aussi fatal pour de nombreux personnages .

Mais l'histoire est plus complexe et subtile que l'enquête sur cette noyade ou la confrontation entre mâles plus ou moins dominants . Les personnages rencontrés au fur et à mesure ne sont pas que des faire-valoir des écrivains, chacun a son rôle et fait dévier le cours du récit , que ce soit le shériff Blansky, Abigail Dwayne, la soeur de Douglas, tueur à gages, Eileen , la mère d'Esther et les autres.

Le travail d'écriture , l'inspiration des auteurs mais également le milieu des éditeurs font partie du coeur de l'intrigue et Roy Braverman en commençant chaque chapitre par des réflexions anonymes, (on ne saura qu'à la fin même si on peut avoir des soupçons) particulièrement affutées met la pression à un degré supplémentaire .

Entre les tensions humaines, Roy Braverman nous offre quelques fulgurances poétiques sur la beauté du paysage pour ne pas nous faire oublier la magnificence des lieux .

Je me suis demandée si on pouvait prendre cette plume pour un auteur américain, je ne pense pas car il se dégage du récit une sensualité qui n'est pas habituelle de l'autre coté de l'océan ainsi que la facilité de dégager de façon radicale et parfois violente certains personnages qui ne font pas partie du camp des méchants ...Mais je ne suis pas spécialiste et je n'ai lu que cet ouvrage .

Belle découverte et je vais continuer avec le Cas Chakkamuk, j'en salive d'avance !
Lu en Juillet 2022
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Lac de Pasakukoo dans le Rhode Island pendant l'été indien, 2 lodges se font face de part et d'autre et y vivent 2 auteurs à succès mais aux caractères aux antipodes bien qu'autant séducteurs !

L'un, Ben Dempsey est solitaire et renfermé, il n'aime pas les fêtes hautement alcoolisées organisées par son ancien ami et rival, Aron Ackerman, lui-même extraverti et populaire.

Un soir de fête 3 jeunes femmes arrivent par erreur chez Ben qui s'empresse de les envoyer sur l'autre rive. Dans la nuit l'une d'elles revient seule en barque. Il repousse ses avances et charge l'étudiant stagiaire qui travaille pour lui de la raccompagner. le lendemain matin le corps d‘Eather flotte sur le lac. Des meurtres vont suivre à un rythme assez élevé.

Surgissent à ce moment-là des personnages singuliers : des sheriffs intègres ou pourris, des avocats grandiloquents, un couple de voleurs incestueux et la propriétaire d'un Diner philosophe ! Chacun d'eux porte l'histoire où tout est entremêlé dans ce milieu restreint !

Chaque en-tête de chapitre abrite un commentaire d'une personne dont nous ne connaîtrons le nom qu'au dénouement et qui ne se prive pas d'éreinter les auteurs.

J'ai trouvé la lecture très facile et assez accrocheuse, dialogues et descriptions nous mènent là où je n'imaginais pas ! En fait je n'imaginais rien et je me suis laissée trimballer d'une vérité à une autre qui peut être l'exact envers.

Première lecture de l'auteur, sous pseudo ou pas, et j'ai vraiment apprécié la finesse des situations alors que les protagonistes ne sont pas des modèles de franchise et d'honnêteté ! Plus thriller que policier d'ailleurs !

#pasakukoo #NetGalleyFrance

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Benjamin Dempsey est un auteur… Rien que son nom de famille me fait penser à celui du docteur Mamour (Grey's Anatomy).

Bien que je n'ai jamais vu plus de 60 minutes de la série, je connais la p'tite gueule d'amour de l'acteur Patrick Dempsey. Il y a pire pour commencer une lecture que de se l'imaginer en écrivain tombeur de ces dames…

La chose qui m'avait fait peur, c'était le bandeau-titre du résumé : LE SUSPENSE D'ÉTÉ "DICKERIEN". En instant, j'ai pensé revivre le cauchemar des platitudes lancées par le romancier Harry Quebert dans "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" (de Joël Dicker) quand il se pâmait d'amûr pour sa Nola.

Il n'en était rien ! Ouf, j'ai échappée aux platitudes de deux amoureux transits et j'ai passé un moment de folie dans ce roman où le suspense règne en maître incontesté et ou les multiples événements et personnages louches, viennent gonfler le récit, tant et si bien qu'on se demande ce qu'il va se passer quand tout va se rejoindre et exploser.

Attention, lecture jouissive, tant par le choix des personnages, travaillés sans avoir besoin d'en faire trop, par des dialogues savoureux, des passes d'armes avec des avocats bien drôles et cyniques, un cours sur la longueur du sexe masculin et une noirceur de récit qui ne se remarque pas tout de suite, tant on a un petit sourire aux lèvres.

Des polars et thrillers, j'en ai lu des tonnes et de temps en temps, il est agréable d'en lire un qui sort du lot grâce à sa construction et son scénario. Déjà que l'on ne sait pas quel personnage nous parle en entrée de chapitre, comme en aparté, il faudra arriver à la fin pour comprendre qui était-ce.

Il y a des faux-semblants, des fausses-vraies amitiés, des chausses-trappes et des beaux salopards, dans ces pages, sans que l'on sache tout de suite qui est vraiment le pire : Dempsey, l'écrivain besogneux, Ackerman son voisin d'en face, auteurs de best-seller qui passe sa vie à faire des fêtes ? La jeune fille que l'on retrouvera morte dans le lac ? le frère qui baise avec sa soeur ? le shérif qui en veut à Dempsey parce qu'il a baisé sa femme et sa fille ?

Ce thriller polar est addictif, on n'a aucune envie de le lâcher avant la fin, il fait sourire, on pourrait penser que c'est un roman drôle, mais en fait, il est comme le lac Pasakukoo : plus profond que l'on ne se l'imagine et plus sombre qu'il ne laisse paraître.

Dans le fond, si on remue la vase, on verra sortir des murènes et autres monstres des profondeurs comme la course au succès, les conditions de la femme, le racisme, l'envie, la jalousie, le pouvoir, l'argent facile, la société qui s'érige en juge, les erreurs qui vous suivent et s'ajoutent aux autres, la justice pas toujours juste, les gens qui font la pluie et le beau temps à Wall Street, les richesses qui ne sont jamais honnêtes, les coups bas des éditeurs, les émissions de télé orientées, les avocats pas toujours nets, faire le buzz pour vendre plus, les flics ripoux, l'argent qui pense acheter tout…

Pasakukoo est un roman parfait pour les vacances, sans que ce soit péjoratif de le considérer ainsi. Il est parfait parce qu'il remonte le moral, parce qu'il m'a reboostée après quelques lectures en demi-teinte ou loupées, parce qu'il a une morale et que malgré sa complexité, il ne devient jamais lourd ou incompréhensible.

Pasakukko, ou comment passer un bon moment de lecture tout en allant plus loin qu'un simple whodunit. La finesse des personnages et du scénario m'ont enchanté. Et puis, dans cette histoire, rien n'est comme on pourrait le penser. Se faire trimbaler par un auteur, c'est toujours agréable.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Roy Braverman est un explorateur. Il continue ses incursions dans les différentes strates du Noir version US, nous faisant autant visiter du pays que sillonner les sous-genres.

Le voilà qui nous emmène dans le Rhode Island, et se frotte au thriller annoncé comme « à la Dicker ».

Un lac, deux écrivains à succès, du genre tombeurs de ces dames. Des histoires de manuscrits. Des morts, comme s'il en pleuvait, et de la passion exacerbée.

Des ingrédients qui sentent bon le roman d'été, d'autant plus qu'il est sorti directement au format poche.

Les premiers chapitres font effectivement penser à ces thrillers grand public qui aiment mettre en scène des écrivains, leurs turpitudes, et leur petit monde qui s'écroule. L'intrigue se met en place, séduisante pour le moins, piquante aussi.

Mais chassez le naturel, il revient au galop. le Braverman que l'on connaît regagne la surface. L'auteur a pour habitude de travailler sans plan, ce qui peut paraître antinomique avec ce genre de puzzle littéraire.

Les personnages se multiplient, certains passent en arrière-plan, d'autres prennent les rênes, et vice-versa. Et le récit prend des directions inattendues, des chemins de traverse.

S'en suit un roman qui tient autant du thriller tendu que du polar, du vaudeville que du roman noir d'ambiance. A l'image de l'auteur, donc, qui revient vite à sa manière d'être, sa manière d'aimer écrire.

Assez inclassable, ludique assurément, mais qui demande un minimum de concentration pour s'approprier les (nombreux) protagonistes. Ils deviennent le sel du récit, davantage que l'intrigue elle-même qui n'est pas faite pour chercher l'originalité.

Ces histoires s'entremêlent, entre lutte de pouvoir, secrets familiaux, bassesses, dépression, vengeance (liste non exhaustive). L'écriture vive de l'auteur apporte du dynamisme.

C'est bien le traitement qui rend l'ensemble fun. L'écrivain semble réellement s'amuser avec le genre et surtout avec ses personnages. Et c'est contagieux. Ses dialogues sont, une fois de plus, un vrai bonheur.

Et la fin à tiroirs est, pour certains d'entre eux, sacrément jouissive. Une belle façon de terminer cette virée à Pasakukoo qui au final se révèle assez typique de la manière d'écrire de Roy Braverman. « le naturel toujours sort et sait se montrer ».
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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Deux écrivains vivent chacun sur une rive d'un lac, ils se connaissent depuis des années, s'apprécient, se détestent, se jalousent et boivent des verres ensemble selon les moments. Dempsey est travailleur et connu pour ses talents de séducteur, il a couché avec la moitié des femmes de la ville, dont l'épouse et la fille du shérif Ben Blansky qui lui voue une haine terrible. Aaron Ackerman est un auteur de best-seller qui aime organiser des fêtes où tous les excès sont permis. Un jour une jeune femme arrive chez Ben par erreur, elle se rendait chez Aaron pour une fiesta. Matthew son assistant la ramène à bon port, mais le lendemain son corps flotte devant le chalet de Ben. le shérif qui a une vengeance à assouvir arrête Dempsey pour meurtre, mais l'affaire se révèle bien plus complexe qu'il ne le croyait. La noyée est une jeune écrivaine dont le livre est promis à un succès retentissant et accessoirement la fille biologique de Ben qui n'en avait aucune idée. Dans le même temps, Doug, un tueur à gages est embauché par un riche industriel pour assassiner la jeune femme, avant d'être lui-même abattu par un policier corrompu. Mais sa soeur est bien décidée à le venger, elle s'installe dans un troisième chalet sur le même lac.

Les chapitres commencent par un texte en italique dont on comprend seulement à la fin ce qu'il signifie. Ce polar nous plonge dans une certaine idée de l'Amérique, sûrement assez cliché, avec des policiers corrompus, des écrivains alcooliques et dragueurs, des industriels sans scrupules et des femmes traitées comme des marchandises. L'intrigue est assez bien ficelée, mais j'ai été fortement dérangée par les innombrables coquilles, au moins dix par pages tout au long du texte. Il manque les espaces entre les mots, quand il s'agit de deux ou trois mots ça va encore, mais parfois c'est une phrase de huit ou dix mots sans aucune séparation, comme dans les manuscrits latins ! J'ai aussi eu l'impression d'un roman utilisant tous les clichés sur l'Amérique et pas d'un livre authentique. On assiste à une série impressionnante de suicides, plus quelques meurtres , ce qui fait qu'il ne reste plus grand monde à la fin. le livre dénonce les puissants qui peuvent tout se permettre et les manipulateurs divers qui font la pluie et le beau temps dans le paysage médiatique. Les avocats renforcent encore le cliché, mais l'écrivain saura se sortir du piège qu'on lui tend. Les personnages sont peu attachants en dehors de Kate la restauratrice et Abby la soeur du tueur, qui n'est pas une sainte non plus.

Un polar agréable, mais sans plus, vite lu et vite oublié. Merci à Negalley et Hugo poche pour cette découverte.

#Pasakukoo #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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