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Critique de belette2911


Benjamin Dempsey est un auteur… Rien que son nom de famille me fait penser à celui du docteur Mamour (Grey's Anatomy).

Bien que je n'ai jamais vu plus de 60 minutes de la série, je connais la p'tite gueule d'amour de l'acteur Patrick Dempsey. Il y a pire pour commencer une lecture que de se l'imaginer en écrivain tombeur de ces dames…

La chose qui m'avait fait peur, c'était le bandeau-titre du résumé : LE SUSPENSE D'ÉTÉ "DICKERIEN". En instant, j'ai pensé revivre le cauchemar des platitudes lancées par le romancier Harry Quebert dans "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" (de Joël Dicker) quand il se pâmait d'amûr pour sa Nola.

Il n'en était rien ! Ouf, j'ai échappée aux platitudes de deux amoureux transits et j'ai passé un moment de folie dans ce roman où le suspense règne en maître incontesté et ou les multiples événements et personnages louches, viennent gonfler le récit, tant et si bien qu'on se demande ce qu'il va se passer quand tout va se rejoindre et exploser.

Attention, lecture jouissive, tant par le choix des personnages, travaillés sans avoir besoin d'en faire trop, par des dialogues savoureux, des passes d'armes avec des avocats bien drôles et cyniques, un cours sur la longueur du sexe masculin et une noirceur de récit qui ne se remarque pas tout de suite, tant on a un petit sourire aux lèvres.

Des polars et thrillers, j'en ai lu des tonnes et de temps en temps, il est agréable d'en lire un qui sort du lot grâce à sa construction et son scénario. Déjà que l'on ne sait pas quel personnage nous parle en entrée de chapitre, comme en aparté, il faudra arriver à la fin pour comprendre qui était-ce.

Il y a des faux-semblants, des fausses-vraies amitiés, des chausses-trappes et des beaux salopards, dans ces pages, sans que l'on sache tout de suite qui est vraiment le pire : Dempsey, l'écrivain besogneux, Ackerman son voisin d'en face, auteurs de best-seller qui passe sa vie à faire des fêtes ? La jeune fille que l'on retrouvera morte dans le lac ? le frère qui baise avec sa soeur ? le shérif qui en veut à Dempsey parce qu'il a baisé sa femme et sa fille ?

Ce thriller polar est addictif, on n'a aucune envie de le lâcher avant la fin, il fait sourire, on pourrait penser que c'est un roman drôle, mais en fait, il est comme le lac Pasakukoo : plus profond que l'on ne se l'imagine et plus sombre qu'il ne laisse paraître.

Dans le fond, si on remue la vase, on verra sortir des murènes et autres monstres des profondeurs comme la course au succès, les conditions de la femme, le racisme, l'envie, la jalousie, le pouvoir, l'argent facile, la société qui s'érige en juge, les erreurs qui vous suivent et s'ajoutent aux autres, la justice pas toujours juste, les gens qui font la pluie et le beau temps à Wall Street, les richesses qui ne sont jamais honnêtes, les coups bas des éditeurs, les émissions de télé orientées, les avocats pas toujours nets, faire le buzz pour vendre plus, les flics ripoux, l'argent qui pense acheter tout…

Pasakukoo est un roman parfait pour les vacances, sans que ce soit péjoratif de le considérer ainsi. Il est parfait parce qu'il remonte le moral, parce qu'il m'a reboostée après quelques lectures en demi-teinte ou loupées, parce qu'il a une morale et que malgré sa complexité, il ne devient jamais lourd ou incompréhensible.

Pasakukko, ou comment passer un bon moment de lecture tout en allant plus loin qu'un simple whodunit. La finesse des personnages et du scénario m'ont enchanté. Et puis, dans cette histoire, rien n'est comme on pourrait le penser. Se faire trimbaler par un auteur, c'est toujours agréable.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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