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Critique de lilicrapota


Je ne connaissais pas beaucoup Simone Veil avant de voir le film qui lui a été consacré il y a quelques années ("Simone, le voyage du siècle" sorti en 2022). Cette BD est construite d'après le roman de Dominique Missika. Elle présente un grand nombre d'intérêts, celle de considérer Simone au sein de sa famille et plus particulièrement de ses soeurs plutôt que comme un personnage unique. J'ai été frappée notamment par l'écart de traitement entre sa soeur Denise, résistante de la première heure, elle aussi déportée, et Simone, simple juive, survivante. Je ne m'imaginais pas que les "simples juifs" étaient à ce point reniés, oubliés, cachés, "gênants" pour le peuple français, alors qu'à l'inverse les résistants étaient glorifiés (ça je le savais) au plus haut point : si Denise s'en est sortie, c'est un exploit dû à son caractère de battante, si Simone s'en est sortie, c'est un coup de chance, voilà en gros comment elles ont vécu leur retour à la "vie normale". Alors bien sûr, j'ai trouvé quelques maladresses dans l'écriture : à trop vouloir expliquer, contextualiser, parfois on perd un peu l'entraînement du déroulé... Mais l'approche est vraiment sympa, on est en 2008 et Simone et Denise se retrouvent comme chaque dimanche pour parler du passé. Avec les flash back, on plonge dans leur vie d'avant guerre, puis la crise, puis la guerre, les rafles, les déportations, la vie dans les camps, la mort de leur mère et la disparition du père et du frère, le retour en France, la convalescence de Milou, les mariages, les enfants, la mort tragique de Milou dans un accident de voiture, et un peu de vie politique de Simone. le graphisme est très chouette avec un choix de couleurs pour tout ce qui touche aux camps et à l'époque de la guerre qui est assez intéressant. Les auteurs, je crois, ont essayé de coller du mieux possible à la réalité sans rien romancer, et il m'a été très agréable de voir surgir des personnages anodins mais qui ont dû marquer ces jeunes filles dans leur vie quotidienne (par exemple, le gars qui dans les camp appelait Simone "Princesse" chaque dimanche à travers les barbelés). J'ai appris de belles choses et suis heureuse d'avoir pu ouvrir mon esprit à cette différence de traitement parmi les rescapés des camps. Bravo !
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