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Je connaissais assez bien le passé politique de Simone Veil, ayant été marquée par l'hostilité et le traitement que lui avait réservés l'Assemblée Nationale au moment de la loi sur l'avortement. J'avais aussi suivi son rôle dans la construction européenne. Je savais qu'elle avait été déportée. J'ignorais tout des détails. Et je ne connaissais pas ses soeurs. Et ce sont ces aspects là que cette BD développe principalement, même si elle revient aussi brièvement sur la vie politique de Simone. Elle a été inspirée du livre de Dominique Missika.

Le récit est mené sous forme de souvenirs échangés entre Simone et sa soeur Denise lors d'un de leurs dimanches traditionnels de retrouvailles entre soeurs. On est en Décembre 2008. Elles sont seules, se promènent, se réchauffent près de la cheminée et se remémorent doucement leur passé. La troisième soeur est absente. On comprendra plus tard pourquoi.
Les planches de BD alternent donc entre ce présent et les époques anciennes, de l'annonce de la guerre aux combats d'après celle-ci.

J'ai appris énormément de choses dans cette BD, très informative. Peut-être trop. Beaucoup de texte sur certaines planches, des bulles très importantes par moments qui nuisent un peu à mon avis à la fluidité de la lecture. Et ce texte sonne un peu trop écrit, pour correspondre à ce que l'on imagine d'une conversation informelle entre soeurs.
Par contre, j'ai beaucoup aimé les dessins, assez classiques et les couleurs, qui s'accordent avec la tonalité des évènements, plus vives lors des moments heureux, un peu passées lors des souvenirs les plus horribles. Les visages différents des soeurs au cours du temps reflètent bien leurs conditions de vie, leurs ages et permettent cependant de les reconnaitre au fil des évènements.

Une BD qui comme son titre l'indique est un témoignage sur la fratrie (ou plutôt la sororie) et s'attarde longuement sur leurs sentiments et leurs difficultés à se réhabituer à une vie normale après la guerre, à témoigner.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions La boîte à bulles pour ce partage #SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance
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On connaît bien la vie de Simone Veil, son arrestation et sa déportation, mais ici c'est l'histoire de la fratrie qui est relatée, notamment les événements dramatiques de la seconde guerre.
Simone est la cadette d'une fratrie de quatre enfants, deux soeurs aînées et un frère.
Denise, la plus grande, s'engage très vite dans la Résistance, et elle sera célébrée en tant que telle après la guerre.
Simone est la plus jeune mais aussi la plus rebelle et elle est très proche de sa soeur Madeleine (Milou) avec laquelle elle sera déportée.
Et on se souvient de leur père et leur frère, séparés d'elles dès leur arrestation et morts en déportation, et de leur mère, morte auprès d'elles à Auschwitz.

L'album est construit avec des aller-et-retour entre le présent (2008), alors que Simone et Denise se retrouvent chaque dimanche et évoquent leurs souvenirs, et le passé avec les épisodes marquants de leur vie notamment pendant la guerre et dans les camps.
Les flash-back et les « zooms » qu'ils proposent veulent parfois trop en dire, détaillant et redonnant le contexte de chaque événement, et ce côté pédagogique nuit à la fluidité du récit.
Mais le dessin est agréable, classique, avec des couleurs vives ou pastels, selon la gravité du moment.
La description des divergences entre les deux soeurs (l'une résistante célébrée, et l'autre « seulement déportée » et qui a eu du mal à trouver sa place comme « porte-parole des déportés ») est bien vue et offre un angle d'analyse original.
L'album est inspiré du livre du même nom de Dominique Missika.
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Club N°55 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Une grande réussite, tant du point de vue narratif que du point de vue de l'illustration.

Les planches qui évoquent la jeunesse de la famille Jacob et le rendez-vous des 2 soeurs, Simone et Denise, le dimanche sont colorées, alors que celles qui racontent l'occupation, les camps et tout ce qui a trait à la guerre sont dans les tons gris et marron.

Le dessin est à la fois sobre et réaliste, et le récit parallèle entre les flashbacks et les échanges entre Simone et Denise rendent la lecture de cette bande-dessinée passionnante et fluide... même si je lis certaines critiques qui trouvent le procédé "artificiel" et "lourd".

Il se trouve que Simone et Denise règlent un peu leurs comptes aussi durant cette rencontre, elles ont besoin de se parler, d'évoquer leurs souvenirs, les choses qu'elles n'ont pas vécues ensemble, et oui il y a de quoi dire, difficile de ne pas avoir beaucoup de texte pour tout raconter.

L'accent est notamment mis sur cette terrible différence entre les déportés politiques et ceux qui l'ont été juste parce qu'ils étaient juifs, tziganes, homosexuels, différence de traitement entre les camps d'internement et les camps d'extermination, mais aussi et c'est terrible, différence de "considération" auprès des gens.

Simone Veil a ressenti de façon dramatique que les déportés "s'étaient contentés" de subir , alors que les résistants avaient lutté contre l'occupant.

On voit aussi ce que pouvaient penser certains quand les survivants des camps revenaient, et pour ceux qui avaient vécu l'horreur, qui avaient du mal à en parler, qui avaient perdu leur famille, ils devaient en plus se heurter à l'incompréhension, au doute, à l'ignorance, au fait que les gens voulaient tourner la page, et cela devait être horriblement difficile à vivre, tout en essayant de retrouver une vie "normale", si tant est que cela soit possible.

L'évocation des souvenirs de la famille Jacob est pleine d'émotion, on voit une famille unie et tellement loin d'imaginer ce qu'ils s'apprêtent à vivre...

Bien évidemment la vie de Simone, de Madeleine et de leur maman dans les camps, la façon dont Simone protège sa soeur et sa mère, est poignante, tout comme l'engagement de Denise dans la résistance, si jeune et parfois perdue.

Pascal Bresson avait écrit "Simone Veil : l'immortelle", qui était consacré aux combats de cette grande dame.

Et "Simone Veil et ses soeurs" complètent parfaitement ce premier récit.

Gigi
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C'est toujours avec beaucoup d'émotions que je lis les ouvrages sur Simone Veil ... Une femme inspirante ...

Même si on connait son histoire grâce aux nombreux ouvrages, cette BD se concentre sur le parcours, le point de vue et le ressenti des 2 soeurs qui ont vécus l'horreur pendant la guerre, mais de façon différente, Denise résistante, et Simone déportée.

Ouvrage utile, riche en informations, les dessins sont classiques et sobres, avec une belle coloration.

Sophie
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Ayant déjà la première BD de Pascal Bresson sur Simone Veil et venant de voir le film "Simone, le voyage du siècle", j'étais un peu dubitative avant de commencer cette adaptation du texte de Dominique Missika.

Mais c'est plutôt réussi.

L'alternance des échanges entre Denise et Simone et les souvenirs, symbolisée par des formes de cases différentes, rend cet album dynamique.

L'angle choisi est différent de l'oeuvre précédente de Bresson.

Ce nouvel album apporte des informations différentes et trouve tout-à-fait sa place dans une bibliographie de Simone Veil.

Virginie
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Je pensais en connaitre déjà pas mal mais avec Pascal Bresson on en apprend toujours : intéressant le comparatif de traitement des 2 soeurs après la guerre.

Nicolas
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Le dimanche, Simone Veil et sa soeur Denise ont l'habitude de se retrouver en Normandie, à Cambremer. En attendant l'arrivée de Denise, le chat fait tomber une photographie prise par le père, représentant la famille Jacob, à la Ciotat, sur la plage : Madeleine, Denise, Jean et Simone avec leur mère. La maladresse du beau matou fait remonter les souvenirs : les temps heureux sous le soleil, dans l'insouciance, qui vont bientôt s'assombrir car les nazis vont mettre à mal ce bel équilibre…

Le récit va alterner, au fil de la remontée des souvenirs, les jours heureux, la famille soudée, la montée du nazisme et la guerre, les camps de concentration, le retour, et le parcours de Simone.

On voit la confiance aveugle d'André qui ne voit en Pétain que le chef de guerre de 14-18 et obéit lorsqu'on lui demande d'aller se déclarer comme Juif en mairie, même s'il voit qu'il est mis sur la touche dans son travail.

Néanmoins, tous seront déportés, les parents, Simone, Madeleine et Jean raflés en tant que Juifs, alors que Denise le sera à titre de résistante ayant risqué sa vie, après avoir résisté à la torture. Seule Simone et Denise reviendront, mais comment témoigner de l'horreur des camps alors que la France d'après-guerre veut oublier.

J'ai beaucoup aimé la présentation, avec ces allers et retours passé-présent qui rendent le récit moins oppressant, la manière de raconter l'Histoire respectant le déroulement des faits, tout en narrant l'histoire de la famille Jacob.

Le choix des couleurs m'a plu ; la couleur pour les moments heureux, le camaïeu de gris pour décrire les camps. le caractère rebelle de Simone tout au long de sa vie, ses combats de femme.

Je connaissais beaucoup de choses sur sa vie, car je voue une admiration sans borne pour cette femme, et je me souviens très bien de la manière dont elle a défendu son texte de loi à l'assemblée nationale, sous les huées de certains députés qui n'ont pas hésité à la traiter de nazi (elle est sortie en pleurs).

Par contre, j'ignorais qu'au retour des camps on avait fait une distinction entre les « bons déportés » issus de la Résistance et les autres, victimes de la Shoah qu'on traitait avec un certain mépris, car ils ne s'étaient pas rebellés lors de leur arrestation !!! et toute sa vie, Simone ressentira cette différence car Denise est une héroïne reconnue par rapport à elle.

Les dessins m'ont plu, les textes aussi et cette BD m'a donné envie de lire le roman de Dominique Missika que j'avais laissé de côté (vu l'état d'engorgement de ma PAL, je dois faire des choix) et j'ai aimé revoir la belle rousse débordant d'énergie : Marceline Loridan-Ivens ou encore la rencontre entre Antoine Veil et Simone…

Je pense que je vais me laisser tenter par "Simone Veil : l'immortelle" version papier car la lecture d'une BD sur tablette ou ordinateur c'est frustrant, en ce qui me concerne...

Un grand merci à NetGalley et aux éditions La boîte à bulles qui m'ont permis de découvrir cette BD ainsi que leurs auteurs que je ne connaissais pas encore.

#SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance !

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Simone Veil et ses soeurs : Les Inséparables.
À l'occasion d'un de leurs traditionnels dimanches entre soeurs, Simone Veil et Denise Vernay rouvrent l'album aux souvenirs et se replongent dans la tragique histoire de leur famille.
En 1939, la France entre en guerre, mettant brusquement terme à une enfance insouciante faite de scoutisme et de virées en bord de mer.
Déchirée puis dispersée, la famille Jacob subit les tourments de l'occupation allemande et de sa politique antisémite.
Denise est internée de son coté, en temps que résistante. Madeleine (surnommée Milou), Jean, Denise et leurs parents sont internés de leur coté, en temps que juif.
La famille Jacob, qui se croyait pourtant indivisible, se retrouve projetée dans différentes visions de l'enfer.
Et lorsque vient la Libération, et que la nation se reconstruit autour du récit d'une France résistante, Denise fait de l'ombre à ses soeurs déportées raciales, témoins et victimes malheureuses d'atrocités que l'on préfère déjà oublier.
Simone Veil et ses soeurs : Les Inséparables est une excellente bande dessinée, très émouvante.
Ayant lu plusieurs ouvrages sur Simone Veil, sur sa famille, ses soeurs, je ne peux pas dire que j'ai réellement appris quelque chose sur cette famille.
Mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture.
Il est intéressant de suivre cette discussion entre Simone et Denise, d'avoir leurs points de vue.
Pendant la guerre, elles n'ont pas vécues les mêmes choses du fait que Simone, Madeleine, Jean et leurs parents ont été déportés en temps que juifs alors que Denise, qui a toujours caché son ascendance juive à ce moment là, a été déportée en temps que résistante.
L'incarcération dans ces camps a été difficile autant pour Denise, Madeleine ou Simone.
Toutefois, au final, celles qui ont le plus souffert ce sont Denise et Milou (Madeleine).
Car, au retour, Denise a été reçue comme une héroïne, comme une résistante qui a fait preuve de bravoure.
Alors que les deux soeurs Jacob, qui ont "seulement" été rescapées des camps, sans acte de résistance, n'ont pas été reçues pareil.
Au contraire des résistants, les rescapés des camps ont longtemps été mis de coté, il ne fallait pas en parler. Les gens étaient mal à l'aise face à leur maigreur, le choc de ce qu'ils avaient vu..
J'ai trouvé extrêmement intelligent que les auteurs expliquent bien cette différence, et comment cela peut fissurer un peu une fratrie pourtant très unie au départ.
Si vous souhaitez lire une bande dessinée sur la Simone Veil femme politique, cet ouvrage n'est pas celui qui vous comblera.
Ici, c'est l'histoire des soeurs Jacob qui est mise en avant. Milou, dont le destin fût tragique, Denise, et Simone.
Evidemment, le destin politique de Simone est un peu évoqué mais ce n'est pas le plus important ici.
Et c'est justement ce qui m'a plu ici, on s'attarde sur l'humain, sur le ressenti suite à une telle horreur.
Je trouve que c'est un bel hommage :)
J'ai apprécié les dessins, très réussies et la colorisation, qui est parfaite.
Simone Veil et ses soeurs : Les Inséparables est une très bonne bande dessinée que je vous invite à découvrir et note cinq étoiles.
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Pascal Bresson et Stéphane Lemardelé avec Simone Veil et ses soeurs: Les inséparables offre au lecteur à travers la vie des trois soeurs Jacob une page de l'histoire de l'humanité.
Madeleine dite Milou, Denise et Simone , trois femmes, trois soeurs, trois destins. Elles ont vécu l'horreur, elles ont survécu mais à quel prix.
Je connaissais assez bien le parcours de Simone Veil, moins celui de ses soeurs. J'ai appris beaucoup au cours de cette lecture. Les informations sont nombreuses, très nombreuses presque trop nombreuses pour rendre la lecture fluide et agréable. Leur nombre asphyxie un peu la clarté des propos, c'est un peu dommage.
le graphisme quant à lui est sobre, la palette des couleurs respecte les tonalités des évènements, des émotions. Joli travail.

Un grand merci aux éditions La boîte à bulles pour ce partage via Netgalley
#SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance !
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Lecture mitigée pour cette bande dessinée qui met en scène Simone Veil et ses soeurs.
Je n'ai pas adhéré aux dessins, mais ça, ce n'est qu'une question de goût personnel.
Par contre, j'ai été très déçue par le contenu, et notamment les dialogues, qui sont très nombreux et qui sont totalement artificiels.
L'auteur a voulu apporter un maximum d'informations aux lecteurs, mais quand une personne discute avec quelqu'un elle ne reprend pas les éléments de sa vie avec précision et ce, de façon chronologique, le procédé manque vraiment de naturel et cela a gâché ma lecture.
J'ai trouvé que les chapitres concernant l'internement dans les camps étaient un peu trop édulcorés, peut-être s'adresse t-on à un public adolescent que l'auteur a eu peur de choquer.
La vie politique de Simone Veil est elle aussi évoquée un peu trop rapidement.
Cette bande dessinée donne une idée de la vie de cette femme et de ses relations familiales, mais le ton employé et les dialogues artificiels m'ont rebuté dès le départ.
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J'avais beaucoup aimé Simone Veil : L'Immortelle, de Pascal Bresson et Hervé Duphot et je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions La Boîte à Bulles pour m'avoir permis de retrouver Pascal Bresson dans #SimoneVeiletsessoeurs.

Dans cet album, Pascal Bresson explore un aspect très personnel de la vie de Simone Veil puisqu'il passe par le prisme de la sororité pour raconter une partie de l'histoire de cette figure emblématique du XXe siècle. J'ai encore appris beaucoup de choses sur Simone Veil et son parcours si difficile : sa pugnacité, son intelligence et sa générosité sont à nouveau merveilleusement mises en valeur, autant que son immense courage, évidemment. le scénario est astucieux puisque l'illustre personnage se remémore des souvenirs de jeunesse à l'occasion d'un moment partagé avec l'une de ses soeurs, Denise. Cette dernière n'était pas avec son frère et sa soeur lorsque les SS les ont embarqués pour les camps. Je ne connaissais pas l'histoire de Denise Jacob, résistante à Lyon avant d'être arrêtée elle aussi par les nazis. J'ai beaucoup aimé le récit des deux points de vue, qui diffèrent souvent selon l'expérience personnelle de chaque soeur.
Dès les premières pages, il m'est apparu que cet album s'adresse plus à des élèves étudiant l'histoire ou à des passionné.e.s de Simone Veil ou de la Shoa, tant il traite de façon très sérieuse, presque scolaire, ces sujets lourds et importants.

Les illustrations sont plutôt douces, les couleurs sont à nouveau bien utilisées pour situer les actions, de même que l'encadrement des vignettes (souvenirs sans cadre noir). En revanche, j'ai trouvé que les dessins manquaient cruellement d'expressivité, ce qui est assez dommage compte tenu des thèmes abordés (occupation Allemande, séparation des familles, résistance, déportation, Shoah...) de plus, j'ai été très gênée par certaines bulles car j'ai trouvé que le style employé était un peu trop littéraire pour correspondre à une conversation "naturelle". Dans le même ordre d'idée, il m'a semblé que les auteurs voulaient être trop exhaustif : l'album regorgent d'informations historiques et personnelles, ce qui est indéniablement intéressant, mais ne se prête pas forcément au format "Bande Dessinée"...

#SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance
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Belle adaptation des Inséparables de Dominique Missika et album très complémentaire de Simone Veil, l'immortelle.

L'approche ici est plus confidentielle car elle se fonde sur un dialogue entre les deux soeurs survivantes de la famille Jacob, Simone et Denise.
Basé sur leurs échanges le dimanche à la campagne en Normandie dans les années 2000/2010, ce récit est celui de deux visions, deux ressentis du drame ayant frappé la famille Jacob. Il explore également les sentiments et émotions très différents qu'ont pu avoir les survivants des déportations.

Drancy pour André (le père) et Jean (le frère), un « aller simple » pour l'enfer et une fêlure pour Simone qui ne commencera à se refermer que 30 ans après la fin de la guerre, lorsque la preuve de leur décès sera apportée.

Auschwitz-Birkenau en Pologne puis Bergen-Belsen pour Yvonne (ma mère), Milou et Simone.

Ravensbrück pour Denise, alias Jacqueline Rosset pour la résistance, arrêté par la gestapo à Lyon.

Après la guerre, rien n'est simple pour les seules survivantes de la famille Jacob.
Denise reconnue comme résistante est célébrée, honorée alors que Simone et Milou, victimes des camps sont ignorées, non considérées par les gaullistes ou les communistes.

Il faudra à ses femmes de caractère réapprendre à vivre, plus ou moins facilement compte tenu de leur histoire durant leur internement.
Mais leur point commun: le courage et un amour immense de leur entourage, leur permettront d'accomplir de grandes et belles choses et surtout de trouver la force de témoigner.

Le texte est dense, le dessin assez naïf laissant toute sa place aux dialogues et à la concentration sur ce dernier.
Un témoignage à diffuser, tout comme l'album précédent.
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Simone Veil est une des figures majeures de mon panthéon personnel des femmes que je respecte et que j'admire depuis ma jeunesse à la fois pour ses idées, pour sa droiture ainsi que pour son courage.
J'avais lu, lors de sa sortie, son autobiographie, "Une vie" (2007) puis "Les inséparables : Simone Veil et ses soeurs" de Dominique Missaka (2018); c'est cet ouvrage qu'adaptent avec beaucoup de finesse, d'émotion et de tendresse Pascal Bresson et Stéphane Lemardelé, en prolongeant l'histoire jusqu'à l'entrée au Panthéon de Simone Veil le 1 juillet 2018.
Ce que je cherchais avec cette BD n'était pas d'apprendre de nouveaux faits, car à cet égard, Dominique Missaka a écrit un ouvrage très complet mais de voir comment les thèmes qu'elle évoque sont traités avec ce media très visuel qu'est la BD. le fil directeur est la rencontre chaque dimanche, en 2008, de Simone avec sa soeur Denise, pour évoquer le passé aussi bien heureux que dramatique.
C'est très réussi; les auteurs ont bien souligné les thèmes qui étaient chers à Simone Veil : la confiance que les Juifs français, patriotes, qui avaient servi courageusement la France en 14-18 avaient dans l'État, persuadés qu'il les protègerait, l'énorme douleur pour les déportés de se reconstruire, la difficulté de retrouver une place dans la société qui ne souhaitait qu'une chose, oublier. Un sujet est particulièrement mis en exergue : la différence de traitement, après la guerre, entre les déportés résistants qui ont été fêtés, acclamés, traités en héros et les déportés "raciaux" comme les Juifs qu'on a accusés de passivité, qu'on n'a pas écoutés; c'est cette dichotomie qu'ont vécu intimement les deux soeurs : Denise qui a été déportée à Ravensbrück comme résistante et Simone, sa mère et sa soeur ainée, déportées à Auschwitz puis Bergen-Belsen comme juives donc à éliminer.
Les auteurs font le choix judicieux de ne pas mettre l'accent sur la période de déportation mais plutôt sur la vie après; ils montrent la volonté des soeurs de témoigner inlassablement pour honorer ceux qui sont morts dans les camps et pour qu'une telle horreur ne se reproduise plus.
Pascal Bresson et Stéphane Lemardelé ont fait le choix de complètement oblitérer le combat de Simone Veil en faveur de la construction européenne, le rôle qu'elle a joué comme présidente du Parlement européen; c'est un peu dommage car elle a mené des actions importantes dans ce domaine et à oeuvré sans relâche pour une Europe unie.
Pascal Bresson , en 2018, avait déjà écrit "Simone Veil : L'immortelle"; on sent, à travers ces scénarios de BD, toute l'admiration qu'il ressent à l'égard de cette grande dame qui a aussi beaucoup oeuvré pour les femmes; cet album est un très bel hommage, à la fois pour Simone, ses soeurs mais aussi pour tous ceux qui ont souffert sous le joug hitlérien.
J'ai aimé la palette de couleurs qui s'adapte aux situations : des couleurs vives, éclatantes et chatoyantes au temps du bonheur familial à Nice avant la guerre, une palette qui se réduit au gris et au marron dans les camps, un bleu glacial pendant l'hiver, ce qui nous permet d'être totalement immergés dans l'atmosphère que souhaitent rendre les auteurs. Les dessins sont classiques, élégants, sobres comme l'était Simone Veil.
Un très bel album.
#SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance
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