Anthologie des arts premiers

Le musée du quai Branly y est pour beaucoup, les arts premiers sont en vogue. Et c'est en tant qu'éminent membre des amis de cette institution, en spécialiste et passionné, que Jean-Jacques Breton compose son propre ouvrage de référence sur ces arts dits "purs". A défaut d'offrir un vaste panorama, l'anthologie du collectionneur a le mérite de proposer un éventail riche et varié des formes et des origines de ces arts nés avant même la notion d'Art. Jean-Jacques Breton en appelle aux poètes, aux écrivains, pour témoigner de ces cultures venues d'un autre âge, de leur beauté autant que de leur impact dans l'art actuel. Mais c'est à son homonyme, André Breton qu'il dédie son anthologie. Puisque c'est le surréalisme, explique-t-il, qui fait le lien entre les arts premiers et l'art contemporain. Les pouvoirs occultes sont détournés par le courant surréaliste, qui au passage, réhabilite et revalorise un patrimoine mondial considéré comme préhistorique ou primitif. "L'art est d'abord magique au sens fort : la statue possède un pouvoir qui agit sur le monde extérieur," explique l'auteur. Des masques dogons à ‘Nadja', il n'y a presque qu'un pas que Jean-Jacques Breton franchit dans un ouvrage où l'objet est roi. Les oeuvres ne sont pas toujours mises en scène, mais la sobriété reflète l'économie de commentaires et laisse libre cours à la découverte, simplement. Une balade aux frontières de l'irréel, en somme, pour percer le mystère des masques et des icônes, pour comprendre les liens ténus qui unissaient l'Homme aux astres et à la nature.

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