II. RIVIÈRE ENTERRÉE VIVE
Enfance, rais d'oiseaux
Bouche de tournesol à l'affût du soleil
Lorsque la rivière
Chassant le feu de pierre en pierre
Tu captures
Les crieurs de conques
p.45
II. RIVIÈRE ENTERRÉE VIVE
Tu pris la place
Du ciel
Ne cédas rien
Aux étoiles mercenaires
Dont ton sommeil
Garde les morsures
Et ces couleurs patientes
L'embrun, le brouhaha
p.44
I. SEIGNEUR JARDIN
Si peu forcé
Le Hourra des ténèbres
Admirable le génie
Anonyme des lampes
« Il n'y aura, rassurez-vous,
Nulle musique habile.
Mes morts, vous deviendrez
Maestros des abîmes,
Chiques et tatouages,
L'intenable frichti des ombres. »
p.16
On gardait les doigts Noués aux feux…
On gardait les doigts
Noués aux feux
On ne fardait
Pas son tumulte
On se souvient
De chaque visage
De chaque féerie
Des pluies
(Dont on fit
des objets immortels)
II. Rivière enterrée vive
Que le nuage soit ou non
L'anneau du Minotaure
Il y a la brume
Accoudée au muret
La rivière
Et ses intrigues
p.43
IV. CHIFFONS
La lune
Fracas de craie
Aux songes naviguant
Parle-t-elle de visages
Connut-elle
Cette aube
D'amour
Aux alluvions et ruses
De longues courses
Effleure-t-elle les amants
Dormeurs assaillis
Dans un donjon de plumes
p.62
IV. CHIFFONS
On dit je t'aime
A quelle femme
Tout craque alors
L'épée s'effeuille
Et c'est l'azur félon
La rose brouillée de foudres
La rengaine putain
Où l'ange se mutile
p.61
II. RIVIÈRE ENTERRÉE VIVE
Un heurt
Et l'aube se fendille
— Rivière
Rivière qui passes
et l'on bat des mains
À l'aube
Parfois on te découvre
Toi l'impolie
Au pied des arbres
Puis le jour gobe ses oiseaux
— Chair de sureau
p.39-40
Ivres lointains Qui nous aiguisent…
Ivres lointains
Qui nous aiguisent
Par l’orage
Aux crayons vifs
Vous buvez
Tous nos songes
Vous traversez nos mains légères
Dans les gemmes des neiges
Vous tenez boutique
Avec la langue des belettes
L’ortie qui adoube
Le chat grand initié
Lorsque flambent les murs
Rusent les prodiges
I. Le seigneur jardin
Il aurait fallu embrasser le ciel
Avec tes yeux
Adorer la dynastie
Des sept papillons
Dénombrer les cadavres
Des pluies
Aux anneaux
De splendeur
Chaque jour
On croise
L'escalier
Echalas
On chipote avec la brume
Sur sa robe de bal
On proteste contre le temps
Qui colle ses affiches
Quand il faudrait boire
Un ratafia de roses
p.28-29