AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 135 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Iris Brey théorise avec de nombreux exemples une grille de lecture féministe de la critique cinématographique, celle d'un regard féminin, dénué de scopophilie (plaisir du voyeur) et ancré dans l'expérience de ses héroïnes. Une véritable révolution !
Commenter  J’apprécie          20
J'ai découvert le travail d'Iris Brey via cet essai le regard féminin, appelé ainsi en opposition au fameux "male gaze" qui place le spectateur en position de voyeur, et objectifie les corps (bien souvent féminins). Toutefois le female gaze n'est pas l'inverse de male gaze, il révolutionne intégralement la manière de filmer les corps, afin d'être au plus près des sensations et de la sensibilité des personnages, afin de ressentir les émotions et sens du personnage et de le traduire par le cinéma, par la manière de filmer, de suggérer, . L'autrice explique tout cela avec maintes exemples de films, de scènes dans les films, du travail de nombreuses réalisatrices telles que Céline Sciamma, Agnès Varda, Barbara Loden, Jane Camption, Chantal Akerman, etc, ce qui donne envie de les (re)découvrir. Sa pensée critique se déroule tout au long de l'essai avec fluidité, ce qui rend la lecture accessible. Cette lecture est hyper riche, et elle permet d'éduquer son regard, de l'ouvrir et d'être davantage attentif aux choix filmiques des réalisateurs. Un ouvrage nécessaire, qui interroge le lecteur sur les représentations de la sexualité, du désir et des conditions de la femme à l'écran.
Commenter  J’apprécie          10
Iris Brey déconstruit les codes et schémas cinématographiques en replaçant la femme au centre du film et du montage. C'est un essai à réserver au connaisseur, au cinéphile qui a déjà une bonne culture cinématographique des années 60 à nos jours. En effet, l'autrice prend des exemples post Nouvelle Vague et décortique leur façon de penser la femme comme personnage, mais aussi et surtout leur façon de filmer le féminin.

Il est effarant de constater les spécificités et différences des hommes et femmes réalisateur/trices, jusque dans le montage et la perception du corps et de l'esprit féminin à travers une histoire et des personnages. Mais il est surtout horripilant de comprendre que les mécanismes patriarcales ont cours jusque dans le milieu artistique, un monde où paradoxalement l'art serait plus important que tout !

le nombre de réalisateurs primés et visibles est plus important, le travail des femmes dans ce système est invalidé. Cela construit donc des intrigues où le masculin prime, où les femmes sont vus sous le prisme de clichés et de fantasmes. Il est plus que temps de changer cela. Redonnons une voix aux femmes, elles savent conter des histoires et surtout elles savent servir des exemples pour les filles et femmes auxquelles se raccrocher. le cinéma est un art multigenre, il n'est pas, ou plutôt plus, l'apanage d'un seul. Il est temps que les productions et les équipes techniques intègrent plus de femmes et une parité au sein de leur travail, il est temps que les films portés par des réalisatrices aient enfin la visibilité qu'ils leur revient de droit.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
Commenter  J’apprécie          10
Un super bouquin qui donne envie de regarder des films et des séries qui sortent des canons esthétiques attendus.

J'ai toute une liste à regarder et rechercher, et je sens que ça va me réconcilier avec le cinéma. Et me donner des pistes pour élargir mon imaginaire !
Commenter  J’apprécie          00
Des images à la James Bond girls sortant de l'eau en bikini, avec les mouvements de caméra qu'on pourrait prédire à dix kilomètres, accompagnant un regard qui s'intéresse moins (notatall) à la psyché du personnage qu'à sa charmante enveloppe, on en a toutes et tous des tas en tête. le cinéma a longtemps été (et est toujours, ne nous voilons pas la face) dominé par le fameux « male gaze » et c'est bien son alternative, ancienne et pourtant tout juste frémissante, qu'Iris Brey théorise dans cet essai qui a captivé la petite personne qui vous parle, le female gaze ou regard féminin.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le regard féminin n'a rien à voir avec le sexe ou le genre de la personne qui filme. Tout ce qui compte, ce sont les choix qui sont faits. Une réalisatrice ou un réalisateur pratique le female gaze à partir du moment les spectateur.ices ont accès, grâce aux choix de caméra, de montage, de réalisation, à la subjectivité du personnage. On s'attache particulièrement à la représentation des femmes à l'écran qui ne sont plus objectifiées, ramenées exclusivement à leur corps et déshumanisées mais bien présentées comme des personnages vivant une véritable expérience, expérience qui peut être partagée avec les spectateur.ices.

Iris Brey rétablit dans cet essai l'importance du regard qui peut absolument tout changer dans le traitement des émotions, des corps, des sujets à l'écran. Pourquoi est-ce que le viol semble à la fois omniprésent, ultra problématique et en même temps jamais traité frontalement dans ses véritables implications, hors des impasses voyeuristes ? MALE GAZE. Pourquoi est-ce que le désir féminin est aussi mal représenté dans la culture mainstream, contribuant malheureusement à relayer des clichés dévastateurs ? MALE GAZE. Pourquoi est-ce que les personnages féminins ont aussi rarement accès à la complexité réservée aux personnages masculins ? MALE GAZE EUGAINE.



Ce que j'ai aimé, c'est que l'autrice ne fait jamais dans la théorie abstraite, chacune de ses idées s'appuie sur des exemples (et contre-exemples) bien concrets, tirés de la culture pop ou du cinéma d'auteur. Je m'étais déjà largement interrogée sur des scènes bien cringe de Game of Thrones par exemple et l'autrice les dissèque allègrement, tout comme à l'inverse, elle s'enchante et nous enchante sur la représentation du désir féminin dans Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma. Et ce qui m'a le plus emballée, c'est quand elle s'attaque à des oeuvres controversées ou qu'on n'aurait pas attendues là, du blockbuster Wonder Woman au sombre Elle de Paul Verhoeven. Je me souviens d'ailleurs du passage de l'autrice à Quotidien et de la façon dont elle avait parlé de Titanic, plus maintream tu meurs, plus dirigé par un homme cis tu meurs, et pourtant full female gaze, prônant une égalité incroyablement sexy dans la relation qui lie Rose à Jack.

N'étant pas cinéphile moi-même, certaines références un peu pointues m'ont laissée au bord de la route (j'ai un bac-12 en Agnès Varda), mais Iris Brey ne nous abandonne jamais et tout est toujours hyper contextualisé. J'ai d'ailleurs vraiment apprécié la liste de films à voir spéciale « female gaze » en fin d'ouvrage, l'occasion aussi de rétablir les noms de grandes réalisatrices oubliées de l'histoire.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
Commenter  J’apprécie          00
Le livre d'Iris Brey le Regard féminin – Une révolution à l'écran, récemment paru aux éditions de l'Olivier, a beaucoup fait parler de lui dans le milieu de la cinéphilie.

Qu'on se range totalement du coté de l'auteur ou qu'on éprouve quelques réserves sur la radicalité du propos, force est de constater que ce livre est un ouvrage passionnant, dans le sens où il prend le risque de poser un regard assez inédit sur plus d'un siècle de productions cinématographique en déplaçant le regard, qui était essentiellement masculin car régie par une industrie très patriarcale ( le fameux "male gaze", dont le cinéma de Kechiche serait pour Iris Brey le point culminant) et nous propose de regarder des chefs d'oeuvre du cinéma d'un point de vue féminin.

Iris Brey, exemples à l'appui, nous explique pendant les 200 pages de son ouvrage qu'il existe bel et bien un regard féminin, ou female gaze, un regard qui nous fait ressentir l'expérience d'un corps féminin à l'écran.

Le female gaze n'est pas forcément un regard créé par des artistes femmes, mais c'est un regard qui adopte le point de vue d'un personnage féminin pour épouser son expérience

D'Alice Guy, qui utilise pour la première fois un personnage de femme en moteur de l'histoire dans "Madame a des envies " dès 1906, à Céline Sciamma avec son très récent "portrait d'une jeune fille en feu "qu'Iris Brey adore particulièrement, le regard féminin existe depuis plus d'un un siècle .
Et pour Iris Brey, si le female gaze existe depuis donc très longtemps, il n'en reste pas moins totalement marginalisé et réduit à une culture underground tant le cinéma hollywoodien s'est construit sur l'objetisation de la femme, pour les rendre désirables aux yeux des spectateurs de sexe masculin.

Une grille de lecture de la critique cinématographique qu'on a rarement l'occasion d'entendre et qui envoie valdinguer pas mal de nos idées reçues, voilà qui peut dérouter- surtout quand on sait que la critique cinéma " institutionnelle" est très majoritairement masculine, blanche et plus de 50 ans- mais qui mérite assurément d'être salué !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (474) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7105 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}