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Critique de Pecosa


Pecosa
17 septembre 2020
Tout le monde connaît La Grande Évasion de John Sturges devenu un classique du film de guerre: James Garner alias le Chapardeur et surtout Steve McQueen, alias « le roi du frigo » avec son gant de baseball, qui saute une barrière avec une moto de manière assez spectaculaire ….
Le film est inspiré de faits réels qui eurent lieu dans un camp de prisonniers situé près de Sagan en Silésie sous commandement de la Luftwaffe où étaient emprisonnés de nombreux aviateurs américains et britanniques.
Dans la nuit du 24 mars 1944, 76 pilotes parvinrent à sortir du Stalag Luft III via un tunnel patiemment construit. Seuls trois pilotes ne furent pas capturés, un Néerlandais et deux Norvégiens. Sur ordre d'Hitler, cinquante hommes repris furent fusillés.

J'ignorais que l'auteur du présent ouvrage paru en 1950, Paul Brickhill, fut lui-même interné au Stalag Luft III (certains acteurs du film furent d'ailleurs faits prisonniers pendant la guerre, Donald Pleasence, soldat de la R.A.F., abattu au dessus d'Agenville et interné au Stalag Luft I, Hannes Messemer, qui joue le rôle du commandant von Luger capturé sur le front de l'Est et interné dans un camp soviétique…)
Pilote de chasse australien dans la R.A.F. dont l'avion fut abattu au dessus de la Tunisie, Paul Brickhill fut envoyé en Italie puis au camp de Luft III en avril 1943.
Son récit est donc un témoignage de première main car il participa comme plus de 600 hommes à la construction du tunnel surnommé Harry, mais il ne s'évada pas car il était claustrophobe. Bien lui en prit.
Désireux de rendre hommage aux évadés dont la grande majorité fut exécutée, il raconte avec beaucoup d'intensité et d'humour aussi la genèse de ce projet fou et les trésors d'ingéniosité déployés pour le dissimuler. Pour Brickhill, l'aventure se termine en mai 1945 après une marche vers Spemberg, puis un voyage mouvementé dans des wagons à bestiaux pour un camp désaffecté vers Brême:
« Nous nous abritions dans des granges, près de Lubeck, lorsque nous entendîmes la cannonade des Britanniques qui franchissaient l'Elbe. Deux jours plus tard, le 2 mai, nous perçûmes des coups de feu sur la route, deux chars venant du sud apparurent entre les arbres. Nous ne savions pas s'ils étaient allemands ou britanniques, et nos nerfs vibraient comme des cordes de piano. le panneau du premier s'ouvrit; deux Tommies sortirent la tête. Nous courûmes vers eux en criant de toute la force de nos poumons. »

A la lecture de l'ouvrage, on peut se demander si cette grande évasion -3 hommes , 50 exécutions- mérita tant d'efforts et de sacrifices mais comme le fait dire Renoir à l'un des personnages de la Grande Illusion « A quoi sert un terrain de golf ? A jouer au golf. Un court de tennis ? A jouer au tennis. Eh bien ! Un camp de prisonnier, ça sert à s'évader.. »
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