Citations sur Je voulais retrouver ma mère (22)
En présence de ces étudiants indiens, je me voyais pour la première fois dépouillé de mon identité indienne : au lieu d'être l'enfant aux origines exotiques, je devenais l'Australien parmi les étudiants étrangers.
Adopter un enfant n'était évidemment qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais c'était néanmoins un premier geste. Et, pour cet enfant-là, cela changerait beaucoup de choses. Ils ont donc choisi l'Inde.
Certains parents adoptants attendent parfois dix ans pour qu'on leur propose un enfant qui corresponde à leurs critères: certains demandent un nourrisson afin de pouvoir l'élever depuis le berceau, d'autres réclament un enfant d'un sexe ou d'un âge précis.
Papa et maman voyaient comme une principe essentiel à leur démarche d'offrir leur aide à tout enfant qui en aurait besoin, sans distinction, plutôt qu'à un orphelin sélectionné en fonction de tel ou tel critère. Ils ont donc répondu qu'ils désiraient "un enfant", tout simplement.
Cela avait été comme recevoir un électrochoc. Elle s'était vue elle-même en compagnie d'un enfant à la peau brune, et la vision était si intense qu'elle avait même pu sentir la chaleur de son corps auprès d'elle.
Un jour elle m'a donné uin pendantif de Ganesh, le dieu à tête d'éléphant. J'étais stupéfait, car c'était la première fois qu'on m'offrait quelque chose. Je l'avais caché aux autres enfants et, de temps en temps, je le sortais pour l'admirer.
On ignore combien d'enfants indiens sont la proie des différents trafics: exploitation sexuelle, esclavage ou même trafic d'organes, mais tous ces commerces battent leur plein. Ils impliquent trop de mômes et intéressent trop peu de les autorités.
Il m'avait promis un peu d'argent, et j'espèrais qu'une fois ma mission accomplie, il ajouterait une tranche de pastèque à mon salaire. Masi les pastèques étaient énormes, et moi, encore petit. Tandis que je me débattais avec la première, sans faire attention à la circulation très dense, je me suis tout à coup retrouvé étendu sur la chaussée goudronnée, la tête en sang, et la pastèque éclatée à côté de moi en une bouillie rougeâtre.
Elle avait découvert après coup la cause de mon affolement: j'avais oublié le chemin que j'empruntais pour me rendre de ma maison en Inde, jusqu'à l'école voisine, où j'allais observer les élèves... Mes souvenirs étaient tout ce qu'il me restait de mon passé, et, dans mon for intérieur, j'y repensais sans cesse, encore et encore, pour m'assurer de ne pas les "habiller".
Maman avait décoré la maison d'objets indiens: il y avait des statuettes hindoues, des clochettes, des ornements en cuivre et plein de petites figurines d'éléphants. À l'époque, je pensais qu'on trouvait ce genre d'objets dans les tous les foyers australiens.
Certes, la vie était dure, mais je crois pouvoir dire que nous étions relativement heureux, même si nous aurions évidemment préféré que les choses soient différentes.
Il m’avait dit de ne pas avoir peur des chiens : ils ne mordaient que si l’on avait peur d’eux. J’ai toujours gardé ce conseil en tête, mais je n’ai jamais cessé d’être nerveux en présence de chiens dans la rue. D’après ma mère, certains pouvaient transmettre des maladies mortelles rien qu’en vous mordant.