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Critique de Melisende


Voilà plusieurs mois que je n'avais pas rendu visite à Mercy and Co'. J'ai donc profité des dernières vacances pour découvrir la quatrième aventure de la jolie coyote-garou.
Si vous suivez un peu ce blog, vous savez que dans le genre de la fantasy urbaine (ou bit-lit, ou ce que vous voulez…), la saga de Patricia Briggs est celle que je préfère, celle qui éclipse toutes les autres (du moins celles que j'ai pu lire) grâce à ses qualités aussi bien dans le fond que dans la forme. Je me lançais donc dans cette valeur sûre sans inquiétude… et figurez-vous que j'ai été un peu déçue.
J'ai beaucoup aimé cette aventure, mais presque quinze jours après ma lecture, je n'en garde quasiment aucun souvenir… Il y a pourtant de très bons points, et « objectivement » peu (ou pas ?) de mauvais, mais cette aventure ne me marquera pas… Peut-être que le(s) tome(s) suivant(s) réactivera(ont) mon intérêt ?

La fin du troisième tome avait été difficile pour Mercy (Mercedes) Thompson, jolie trentenaire un brin garçon manqué (elle est mécanicienne et a une passion pour les Volkswagen) et pas tout à fait humaine (elle se transforme en coyote quand elle le souhaite).
A peine une semaine après les évènements, alors qu'elle commence à remonter la pente et à se reconstruire, Stefan - son « ami » vampire - fait une entrée fracassante dans son salon. Brûlé vif, à la limite de la mort définitive, il lui faut du sang pour régénérer. Son apparition n'est pas le fruit du hasard, c'est un « cadeau » de Marsilia, la Reine des vampires ; un cadeau empoisonné qui prend pleinement ses allures de menace lorsque Mercy découvre, gravée sur la porte de son garage, une croix d'ossements magique censée attirer à elle toutes les créatures démoniaques du coin. Marsilia veut sa vengeance, elle n'est pas prête à laisser Mercy en paix…
Pour échapper à cette mise à mort et protéger ses amis, en danger si elle reste près d'eux, la mécanicienne décide de partir quelques jours chez une de ses anciennes amies de la fac qui a besoin de l'aide de la coyote-garou pour se débarrasser du fantôme un peu trop farceur qui hante sa demeure…
Arrivée sur place, Mercy découvre le revenant, mais fait surtout la connaissance d'un vampire très ancien et puissant, surnommé le « Monstre » par les autres représentants de son espèce… A croire que la trentenaire ne sait pas vivre une semaine sans s'attirer des ennuis…

Comme je l'annonce dans le résumé ci-dessus, à peine quelques jours ont passé depuis la fin du tome précédent. Les deux aventures sont liées par les évènements qui closent (cette conjugaison est bizarre, mais j'ai vérifié…) le troisième opus (difficile d'être claire sans spoiler) et cette histoire apporte des éléments de réponse aux questions qu'on pouvait se poser précédemment. Tout ça pour dire que derrière le schéma un peu simpliste un tome = une intrigue, il existe des éléments qui relient chaque tome et qui mettent en place le « monde » de Patricia Briggs.
Jusque là, on avait passé un peu de temps auprès des vampires et des sorcières, beaucoup auprès des garous, on commençait à en savoir plus sur les démons et les faes, et là, on retourne du côté des vampires pour glaner de nouvelles informations. On apprend notamment quelques petites choses sur les liens qui unissent un vampire avec ses « moutons » (les humains qu'il utilise pour se nourrir) et sur la façon de briser ceux-ci… Avec cette quatrième aventure, c'est également le bon moment pour faire plus ample connaissance avec les fantômes…
On ne peut pas dire qu'on découvre ici des informations capitales sur l'univers de l'auteure et sur les lois qui le régissent, mais on prend tout de même conscience de l'ampleur de celui-ci.

Comme d'habitude avec Mercy, le rythme est soutenu. L'intrigue s'étend à peine sur quelques jours, mais l'héroïne parvient tout de même à multiplier les rencontres malvenues et les risques en tout genre… Après quatre tomes et je ne sais plus combien de fois où elle a failli mourir, on se demande comment elle fait cette petite coyote-garou pour ne pas encore y avoir laissé la peau… j'imagine qu'on peut laisser la vraisemblance de côté, après tout, on se trouve du côté de l'imaginaire…

Ce n'est pas tant l'intrigue (ou la double intrigue pourrais-je dire) qui me séduit le plus ici, mais les personnages, les relations qu'ils entretiennent entre eux, leur histoire, leur évolution…
Evidemment, les admiratrices d'Adam, l'alpha de la meute, seront ravies d'apprendre qu'enfin (au bout de quatre tomes), il y a un rapprochement notable entre Mercy et lui. J'apprécie d'ailleurs beaucoup la nature de leur relation et la récente fragilité de l'héroïne qui en fait un personnage encore plus attachant. Mercy c'est un peu une copine, la voir vulnérable est d'autant plus touchant.
J'ai également apprécié le fait que Patricia Briggs met moins le trio amoureux en avant. J'aime beaucoup le personnage de Samuel, mais le ménage à trois commençait à m'agacer.
Dernier personnage que je retiens, et non des moindres : Stefan, le vampire. C'est, à mon goût, la figure la plus intéressante de ce tome (voire de cette saga ?). Il a beaucoup évolué depuis son apparition en jeans au volant de sa Mystery Machine ; on le découvre de plus en plus au fil des aventures et malgré tout, il reste insaisissable. Il est très attaché à Mercy et ne veut pas lui faire de mal, mais il reste avant tout un vampire à la mentalité douteuse… Vrai gentil qui s'ignore ? On doute. En plus, dans ce tome, il subit de nombreuses choses ; on le découvre alors fragile (autant que puisse l'être un vampire), désorienté et terriblement seul. C'est vraiment un personnage qui me touche beaucoup et qui a, je pense, énormément de profondeur et de potentiel ! J'espère le retrouver dans les tomes suivants !

On reproche souvent à ce genre de littérature (la fantasy urbaine, la bit-lit ou quelque soit la façon dont vous l'appelez) d'être trop légère, voire carrément mauvaise. Il faut bien l'avouer, je ne me base que sur les traductions pour l'affirmer (je pense qu'elles sont généralement représentatives des textes d'origine) mais c'est loin d'être du grand art.
Malgré tout et même si on est loin d'un Zola, Patricia Briggs nous offre un style plaisant. Certains passages sont un peu alambiqués (la faute aux intrigues qui s'entremêlent de façon parfois compliquée) mais dans l'ensemble c'est plutôt « bon ».
Contrairement à la surenchère de dialogues dans Anita Blake, l'auteure de Mercy Thompson n'oublie pas les descriptions de « l'environnement » et les passages d'introspection de l'héroïne. L'utilisation de la première personne permet le point de vue interne que j'apprécie généralement. On découvre les éléments à travers les yeux de Mercy et donc en même temps qu'elle, ce qui laisse une part au suspense.
Avec cet usage du « je » on pourrait craindre de se trouver en présence des pensées trop mièvres de l'héroïne mais celle-ci a passé la trentaine, elle a donc une certaine maturité et un sens de l'humour appréciable dans ce monde de vampires, garous et autres créatures « démoniaques »…

Vous pouvez constater que mon avis est globalement très positif et c'est vrai, j'ai beaucoup aimé cette lecture. Mais je reste tout de même un poil déçue sans savoir pourquoi… Peut-être pas le bon moment pour me plonger dans une lecture du genre ? Ou peut-être que je me lasse des vampires et autres personnages aux dents longues ?
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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