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Critique de Mimeko


A Barber, petite bourgade de Curaçao, le jeune Max, douze ans, intelligent et réfléchi, a la chance d'aller à l'école où il a comme instituteur Frère Daniel, un religieux antillais de la congrégation néerlandaise installée dans l'île. Max et Myrna sa mère vivent dans une baraque en tôle, le seul logement que le père de Max, Roy, a trouvé pour les héberger. Ce dernier, hâbleur, vantard, dépensier ne se soucie que de sa Dodge Matador, une voiture rutilante qu'il bichonne à juste titre car Roy est chauffeur de taxi. Il espère bien que son fils reprendra sa voiture et sa licence mais le gamin rêve d'être instituteur. Tiraillé entre sa mère qui l'encourage dans sa vocation et son père qui sape ses efforts, Max lutte pour ses études, toujours soutenu par Frère Daniel, mais les difficultés politiques et économiques de l'île dans les années 60, puis le développement des trafics de drogue sont autant d'écueils que le jeune Max doit éviter.

Taxi curaçao est le long récit de Frère Daniel qui s'attache à Max, ses parents et le fils de Max, Sonny. Une famille des Antilles néerlandaises, pauvre comme tant d'autres, mais qui fait preuve de débrouillardise pour survivre. Une débrouillardise qui vient de Roy, le père mais qui, par son caractère inconséquent, menteur et obtus, contrecarre et sabote les rêves de son fils et use Myrna, femme de caractère qui se bat pour son fils mais finit par rendre les armes.
Taxi Curaçao est le récit de la petite histoire dans la grande Histoire. Au travers du regard de Frère Daniel, c'est la situation des Antillais qui y est décrite...Des dirigeants politiques corrompus, des affairistes qui exploitent les richesses et malmènent la population, les religieux qui imposent le mode de penser des Blancs, des écoles où les cours sont dispensés en néerlandais alors que la population parle majoritairement le papamiento. Au travers du destin de Max, c'est donc la situation des Antilles qui est décrite, la pauvreté, le chômage, l'absence d'éducation, l'administration corrompue, la drogue et la difficile survie, malgré le courage et la volonté.
Une narration de Stefan Brijs qui m'a séduite et qui est un coup de coeur.
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