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Critique de LeScribouillard


Quand les vacances commencent à traîner en longueur, rien de tel qu'une petite guerre intergalactique pour retrouver du peps. Et ça tombe bien car c'est tout ce que raconte le tome 3 du Cycle de l'Élévation : occupation, résistance, bataille, écocides, torture… Il y en a pour tous les goûts, et les gentils humains n'ont pas fini d'en baver face aux méchants martiens.
Bienvenue sur Garth, planète magnifique mais fortement endommagée cédée à l'Humanité pour une bouchée de pain. Celle-ci doit faire face au pire : les Gubrus, ces extraterrestres ressemblant à des poulets géants, lui ont déclaré la guerre et cet astre se trouve tout droit dans leur viseur. Elle devra compter sur ses alliés de toujours, néochimpanzés comme tymbrimis, et pas de néodauphins pour cette fois, mais à la place vous aurez… une surprise.
D'emblée David Brin nous transporte dans un monde crédible décrit de manière brève mais efficace, avec un lourd passé comme c'était déjà le cas pour Kithrup : dévastée écologiquement, Garth semble pourtant parfaitement bien se porter niveau faune et flore, ce qui nous montre l'étendue de la richesse que peut avoir une biodiversité… et n'est pas sans nous rappeler notre époque. Toujours dans la démesure, citons quelques digressions sur l'univers en général : on apprend qu'une seule pico-antenne de la Bibliothèque galactique peut contenir à elle seule tous les savoirs accumulés depuis les débuts de l'Humanité !
Mais outre la biologie, il y a l'anthropologie, ou plutôt la xénologie. Trois cultures nous sont montrées avec précision : celle des chimpanzés (enfin), très liées aux restrictions que les hommes doivent leur imposer pour ne pas recevoir de sanctions galactiques (ce qui va donner à l'auteur l'occasion d'aborder la frustration sexuelle), celle des Tymbrimis, sympathiques extraterrestres farceurs (et un brin elfiques), et celle des Gubrus (pour des aliens à l'allure aussi nanardesque, j'avoue que j'ai été agréablement surpris). On en apprend également beaucoup plus sur les Thennanins, une espèce dépourvue d'humour, mais qui possède d'autres types d'émotions : là encore l'aspect psychologique est poussé assez loin.
Que dire de plus ? On suit des personnages plutôt attachants dans toutes sortes de péripéties plutôt bien rythmées, avec une dose d'humour plutôt élevée… Et c'est peut-être ce qui me dérange dans ce tome : tout est plutôt. On sent que Brin aurait pu s'éclater et nous prendre davantage aux tripes en montrant l'ensemble du conflit qui embrase les Cinq Galaxies au lieu d'une simple planète isolée. C'est vrai, quoi ! Quasiment pas un mot du Streaker alors qu'on nous annonçait au début de Marées stellaires qu'il avait fait des découvertes extraordinaires dont on ne sait toujours presque rien, et on n'apprend toujours presque rien sur les respirateurs d'hydrogène qu'on nous tease depuis le début de la série. C'est sans compter qu'on a là un beau pavé de 850 pages (en poche), où les chapitres se réduisent trop souvent à des feuilles d'artichaut. On dit souvent de Jusqu'au coeur du soleil qu'il était un brouillon pour la suite, mais j'aimais son côté dense, nerveux, qui taillait dans le gras ; ici, j'ai eu beau tout trouver sympa, seuls les passages sur le worldbuilding ont réellement réussi à me passionner. Résultat : il m'a fallu onze mois pour finir le bouquin. Et le fait que Rédemption, le dernier tome de la série tronçonné en cinq (!) tomes en VF, reprenne la même recette que les deux volumes précédents n'est pas pour me rassurer…
On ne va pas faire les fines bouches pour autant, La guerre de l'Élévation est loin d'être un mauvais roman de SF. Alliant avec finesse divertissement, réflexion et engagement, ce livre vous convaincra sans doute bien plus qu'il ne l'a fait pour moi. de mon côté, je vais voir dans ma PàL s'il n'y a pas quelque chose de plus court… Oh peuchère, il y a toujours La grève, 1300 pages écrites par une autrice très à droite. Bon, il faut bien se forcer un peu, après tout c'est pour ma culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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