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Critique de fabienne2909


En voilà un roman qui m'a donné du mal lors de sa lecture. du mal par l'incompréhension que ce roman a suscité en moi, tant par la structure du roman que par son sujet.

Nouk est une jeune fille qui a tout pour être heureuse : au début du roman, elle emménage à l'école normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, dont elle a réussi le concours un peu par hasard. Mais cette quasi-coïncidence fera qu'elle ne se sentira pas vraiment à l'aise, d'autant plus qu'elle a laissé son compagnon Berg, rencontré pendant ses luttes militantes d'extrême-gauche, et qu'elle partira emménager plutôt avec lui. C'est à partir de ce moment, qui arrive pourtant (ou malheureusement) dans les premières pages du roman que j'ai été perdue. L'autrice alterne en effet une narration classique pour interpeler le lecteur, échanger avec Nouk, en une sorte de dédoublement de personnalité, et on ne sait plus qui est qui. Nouk qui se parle à elle-même ? à quelqu'un d'autre ? On ne le saura pas vraiment, et cette mise en abyme ratée amène plus de trouble, de distance par rapport au texte, que de profondeur.

Rajouté à cela une expérience malheureuse avec Berg qui sera le point de départ des infortunes de Nouk et à la suite de laquelle elle fait la connaissance d'Olaf – test qui n'est pas le bonhomme de neige de la Reine des neiges, quoiqu'ils aient en commun la même froideur –, mais un éditeur « génial » et mégalo qui exerce sur elle une certaine fascination. Nouk commence à travailler avec lui dans une collaboration étroite qui tournera au cauchemar. Ce qui ne l'empêchera pas de nouer par la suite les mêmes relations avec Werther, l'éditeur de la maison d'édition où elle travaille après cette première expérience, et qui ne sera pas mieux. Ces deux éditeurs – les enchanteurs du titre, mais croyez-moi, ils n'ont absolument rien de magiques – sont en effet deux manipulateurs cyniques et tordus, que la mode d'aujourd'hui traiterait de pervers narcissiques, misogynes et qui s'emploieront à massacrer Nouk, victime consentante.

Et c'est ce personnage de Nouk qui m'a causé le plus d'interrogations : qui est Nouk ? Pourquoi se laisse-telle ainsi faire ? Pourquoi tombe-t-elle sous la coupe de ces deux affreux personnages, dans des entreprises horribles (la vision de la maison d'édition qui est donnée dans ce roman ne fait pas vraiment rêver, faite de collègues ambitieux qui vous marchent dessus, et de culture qui fait bien peu le poids face aux chiffres… Pour travailler dans ce milieu, je sais bien qu'il s'agit d'entreprises régies par des gestionnaires, mais tout de même… quel désenchantement justement !) qui ne propose que des chausse-trappes à ses employés ? Une explication un peu simpliste proviendrait de sa mésaventure amoureuse, qui aurait cassé tout ressort en elle, comme si elle avait renoncé à se défendre. Mais le personnage est tellement peu présenté par l'autrice, qui fait de sa Nouk un être transparent, sans envie, sans caractère, malgré un amour de la littérature qui restera inentamé par les assauts de ses agresseurs. Bref, je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur, et l'hymne à la résistance annoncé par la quatrième de couverture me semble bien éloigné de ce que j'ai lu… Essai manqué !
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