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J'ai trouvé peu d'intérêt à cette lecture qui évoque les gloires fugaces et les déboires d'une jeune fille, devenant jeune femme, puis femme, employée dans le monde de l'édition.

Elle illustre sa carrière finalement malheureuse au travers de deux patrons différents qui pratiquent aussi bien l'un que l'autre le harcèlement, même pas sexuel car elle couche avec eux de son plein gré, donc toutes formes de harcèlement qui existent peut-être dans les ambiances de l'édition, mais qui n'iraient pas bien loin dans une vraie entreprise dotée d'organisations syndicales efficaces qui suicideraient ces deux machos sans difficulté.

On a quand même quelques réflexions sur le management pas forcément idiotes, par exemple sur l'incurie des réunions, sur la nécessité trop souvent rencontrée d'écouter ceux qui finalement n'aiment que s'écouter eux-mêmes.

Pour le style, rien de transcendant, des dialogues stéréotypés, des états d'âmes exprimés sans susciter la moindre empathie, pas de vraie création littéraire et une conclusion qui n'engage que son auteur : "Tout est bien".

Sauf ce livre...

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Quand les maisons d'édition étaient des harems

Geneviève Brisac raconte le parcours d'une jeune femme dans deux maisons d'édition à la fin du siècle passé. Un roman autobiographique qui est aussi une réflexion mordante sur le jeu du sexe et du pouvoir.

Ceux qui suivent le milieu littéraire parisien se souviennent de quelques affaires retentissantes après les révélations de #metoo au cinéma et la libération de la parole qui s'en est suivie. L'ironie de l'histoire veut que les maisons d'édition, qui ont relayé la parole des femmes agressées, se sont à leur tour retrouvées montrées du doigt. Geneviève Brisac ne brise pas un tabou en racontant l'histoire de Nouk, mais elle met en lumière des pratiques trop longtemps occultées. Quand les éditeurs jouaient de leur pouvoir pour aligner les conquêtes.
On entre dans la vie de Nouk dans les années 1970, au moment où elle découvre l'École Normale Supérieure de Fontenay. Mais elle ne se sent pas du tout à l'aise dans la prestigieuse école et s'enfuit très vite pour s'engager pour des causes plus nobles comme par exemple celle les Chiliens pris sous la botte de Pinochet.
C'est alors qu'elle croise la route d'Olaf qui, comme ce nom ne l'indique pas, est un Breton qui publie des livres de mer et de marins. Il l'engage au sein de son harem, comme le soulignent sans aucune ironie ses deux acolytes. Nouk aura le droit de s'asseoir à côté du patron, puis de coucher avec lui jusqu'au jour où un autre «petit cul» vient prendre sa place et où elle est invitée à faire ses cartons. Exit l'assistante. Elle va alors retrouver du travail chez un amateur d'art contemporain, passer d'Olaf à Werther. D'un harem à un autre, en quelque sorte. Car Werther n'est différent d'Olaf que dans le fait d'avoir une maîtresse officielle. Pour le reste, il aligne lui aussi les conquêtes comme autant de trophées de chasse. «Werther m'avait entraînée chez lui, un jour, je dirais presque pour la forme, par principe, et je n'avais pas dit non, allez savoir pourquoi, il prétend que nous avons recommencé, je crois qu'il se trompe. Je n'ai jamais aimé monter chez lui. Ce jour-là, j'ai eu l'impression comique d'être un lièvre dans la gueule d'un chien.»
Ici pas de problème de consentement, pas davantage d'accusation d'agression sexuelle et encore moins de viol. Mais c'est sans doute toute la subtilité du récit. Ce machisme est tellement ordinaire qu'il ne vient même pas é l'esprit des victimes de s'en plaindre. Au contraire, les filles du harem en viendraient plutôt à se jalouser.
Geneviève Brisac raconte avec un semblant de détachement le quotidien des maisons d'édition il y a quelques décennies. Et en la lisant, on se pose inévitablement la question de savoir ce qui a changé depuis.
Si Nouk, le personnage de fiction que la romancière a mis en scène à de nombreuses reprises depuis Les Filles, choisit de s'émanciper – un peu contrainte il est vrai – elle laisse derrière elle quelques proies plus dociles et quelques interrogations sur l'intégrité d'un univers dont la misogynie est désormais plus qu'établie. Gageons que la plume aussi délicate que virulente de Geneviève Brisac aura quelque écho dans le petit cercle des maisons parisiennes bien établies.


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Malgré le ton souvent malicieux et les confettis de poésie qui voltigent ici et là dans le prosaïsme, cette autofiction échoue à matérialiser de vrais personnages qui sont surtout là pour servir de porte-étendard à cette critique acerbe du milieu éditorial. Parfois fable, Les enchanteurs est en outre un tourbillon narratif désordonné, le "je" et le "elle" se mélangeant tandis que des commentaires viennent s'intercaler dans le récit qui, au début, peine à établir une chronologie claire (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/01/28/les-enchanteurs-genevieve-brisac/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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« Pour survivre, il ne faut ni obéir, ni désobéir, il faut ruser. »
Un récit, une autofiction, tout en distance, non sans implication mais en retenue, j'ai trouvé, comme si l'exercice de pleinement se livrer avait été compliqué. Pas évident à expliquer, mais c'est un peu comme si on m'avait, oralement, raconté une histoire sans me regarder droit dans les yeux. La technique de narration du double y est certainement pour quelque chose, ce mélange de "je" et de "elle" demande un peu de concentration et je ne l'étais certainement pas assez ;-) Je n'ai pas totalement adhéré à la détresse de Nouk. Je l'ai entraperçue mais je n'y ai pas toujours cru.
Donc j'étais plutôt mitigée en refermant ce livre, mais cette lecture a fait son chemin, et je me dis que c'était plutôt astucieux finalement d' embarquer le lecteur dans ce mélange de "je", de "elle", dans ce tourbillon de la vie , à l'instar des thèmes abordés qui donnent le tournis, d'alléchants sujets qui me parlent et qui peuvent clairement donner le vertige : le féminisme, l'univers misogyne dans certains milieux (ici dans le monde de l'édition avec les trophées de chasse des éditeurs de l'époque, on est en 1970 (et d'aujourd'hui ?)), l'engagement militant pour de nos nobles causes, l'abus de pouvoir, le management du pouvoir en entreprise et ses déceptions, ses désillusions ...
Le fond est intéressant, nécessaire. La forme, pas si mal in fine, avec un peu de recul ;-)
Geneviève Brisac est une auteure prolifique d'après ce que j'ai pu voir ; je me suis notée "Petite" pour poursuivre ma découverte de l'auteure.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Brillante, Nouk milite, réussit l'agrég., fait des enfants, a un Jules et mène de front sa carrière d'éditrice au sein d'un monde machiste. Femme de tête sans vague et sans preuve, elle mène ses projets, sa vie et la suite, toute à la simplicité d'une tache qu'elle remplit avec passion. Mais les chiffres ne sont pas l'humanité ; les rendements, les projets, tous ces trucs qui parasitent et frottent les égos, ces machins qui font courber l'échine et piétiner les voisins. Voilà, on y est, Nouk prend tout dans la face. On la trahit, elle se redresse.
Nouk ne serait-elle pas toutes les femmes dans ce monde où la masculinité tient le haut du panier, s'y roule et s'y accroche ?
Roman aux multiples messages – de la féminité à ne pas enterrer au droit d'être ce que l'on est, aux plis et aux virages, à l'adaptation toute féminine, aux beaux discours et à la réalité, au succès et à la dépréciation, à la mode, aux mensonges – roman actuel et sincère, « Les enchanteurs » secoue l'immuable et percute l'évidence : femme, femme, femme, quelle gageure pour celle « qui en veut sans en être, mais qui en est quand même sans oublier le vrai. »
J'ai aimé cette lecture simple et complexe comme la vie de Nouk – fiction et réalité dans un monde de brutes. Elle se lit vite, se mâche et résonne. le monde est-il différent ? Les consciences évoluent-elles ? On courbe, on assume, on fait face et on sourit ; vous avez dit « rendement » ?
Une lecture très actuelle qui frappe.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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En voilà un roman qui m'a donné du mal lors de sa lecture. du mal par l'incompréhension que ce roman a suscité en moi, tant par la structure du roman que par son sujet.

Nouk est une jeune fille qui a tout pour être heureuse : au début du roman, elle emménage à l'école normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, dont elle a réussi le concours un peu par hasard. Mais cette quasi-coïncidence fera qu'elle ne se sentira pas vraiment à l'aise, d'autant plus qu'elle a laissé son compagnon Berg, rencontré pendant ses luttes militantes d'extrême-gauche, et qu'elle partira emménager plutôt avec lui. C'est à partir de ce moment, qui arrive pourtant (ou malheureusement) dans les premières pages du roman que j'ai été perdue. L'autrice alterne en effet une narration classique pour interpeler le lecteur, échanger avec Nouk, en une sorte de dédoublement de personnalité, et on ne sait plus qui est qui. Nouk qui se parle à elle-même ? à quelqu'un d'autre ? On ne le saura pas vraiment, et cette mise en abyme ratée amène plus de trouble, de distance par rapport au texte, que de profondeur.

Rajouté à cela une expérience malheureuse avec Berg qui sera le point de départ des infortunes de Nouk et à la suite de laquelle elle fait la connaissance d'Olaf – test qui n'est pas le bonhomme de neige de la Reine des neiges, quoiqu'ils aient en commun la même froideur –, mais un éditeur « génial » et mégalo qui exerce sur elle une certaine fascination. Nouk commence à travailler avec lui dans une collaboration étroite qui tournera au cauchemar. Ce qui ne l'empêchera pas de nouer par la suite les mêmes relations avec Werther, l'éditeur de la maison d'édition où elle travaille après cette première expérience, et qui ne sera pas mieux. Ces deux éditeurs – les enchanteurs du titre, mais croyez-moi, ils n'ont absolument rien de magiques – sont en effet deux manipulateurs cyniques et tordus, que la mode d'aujourd'hui traiterait de pervers narcissiques, misogynes et qui s'emploieront à massacrer Nouk, victime consentante.

Et c'est ce personnage de Nouk qui m'a causé le plus d'interrogations : qui est Nouk ? Pourquoi se laisse-telle ainsi faire ? Pourquoi tombe-t-elle sous la coupe de ces deux affreux personnages, dans des entreprises horribles (la vision de la maison d'édition qui est donnée dans ce roman ne fait pas vraiment rêver, faite de collègues ambitieux qui vous marchent dessus, et de culture qui fait bien peu le poids face aux chiffres… Pour travailler dans ce milieu, je sais bien qu'il s'agit d'entreprises régies par des gestionnaires, mais tout de même… quel désenchantement justement !) qui ne propose que des chausse-trappes à ses employés ? Une explication un peu simpliste proviendrait de sa mésaventure amoureuse, qui aurait cassé tout ressort en elle, comme si elle avait renoncé à se défendre. Mais le personnage est tellement peu présenté par l'autrice, qui fait de sa Nouk un être transparent, sans envie, sans caractère, malgré un amour de la littérature qui restera inentamé par les assauts de ses agresseurs. Bref, je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur, et l'hymne à la résistance annoncé par la quatrième de couverture me semble bien éloigné de ce que j'ai lu… Essai manqué !
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Les Enchanteurs vont vous desanchanter... Vous aimez la lecture, le monde des maisons d'éditions vous fait rêver ? Et bien ici comme ailleurs c'est un monde sans pitié, une entreprise comme les autres où le management, les hommes et les relations humaines, les chiffres mènent les êtres humains comme une matière malléable à souhait. Après le miroir aux alouettes vient le temps des claques..... . Geneviève Brisac dresse le portrait de cette face obscure dont on ne peut s'empêcher de penser qu'elle a puisé dans son expérience personnelle les éléments de ce roman qui pourrait être un témoignage d'une expérience professionnelle que l'on a tous plus ou moins connu. La forme est un peu déroutante au début mais je l'ai lu d'une traite et du coupé je vais reprendre Les filles sur j'avais abandonné il y a quelques jours.
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C'est peut-être un règlement de compte, en tous cas un texte au vitriol qui relate sous forme de roman le machisme ordinaire, ambiant, qui régnait dans les maisons d'editions , ici parisiennes en l'occurrence avant « me too ».
Nouk est une jeune femme rebelle diplômée de Normale Sup sans trop travailler ; Elle se retrouve, enceinte jusqu'aux yeux dans une maison d'édition, et subit en fait sans rebellion les caprices de tous ordres de son patron, elle aura la même expérience malheureuse une seconde fois. Certes, Nouk , pas vraiment naïve, a un problème avec les hommes, avec le père de ses filles d'abord, un exalté révolutionnaire en peau de lapin, et ses patrons qu'elle suit en toute confiance.
J'ai toujours aimé la prose caustique , pas de sucre beaucoup de citron de G.Brisac(prix Femina ) ; Je la retrouve ici mais la construction du texte me paraît désordonnée, et cela se ressent dans le rythme de la lecture.
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Nouk, double fictionnel de Geneviève Brisac , jeune adulte, milite à gauche, milite pour les droits des femmes, obtient l'agréation et entre dans le monde de l'édition, le tout avec une déconcertante facilité.
La rebelle qu'elle affirme être va néanmoins devoir dès lors composer avec un monde d'hommes où l'on entretient sciemment la compétition entre les femmes. Femmes qui composent un, je cite" harem" où les éditeurs, présentés comme charismatiques, n'ont qu'à piocher au gré de leurs envies...
Favorite un temps, puis délaissée et passée au crible lors de séances dignes des procès staliniens, Nouk semble enchaîner les situations traumatiques, situations qui ,de plus ,la renvoient à son adolescence.
Je me réjouissais de prendre des nouvelles de Nouk mais je suis un peu déçue par ce texte qui se focalise uniquement sur les relations au sein du milieu de l'édition, sans qu'on comprenne vraiment en quoi consiste le métier d'éditeur, tant tout semble survolé. 
La vie personnelle de Nouk , en dehors du travail, n'est que peu mentionnée, ce qui donne peu de chair à son personnage et c'est dommage.
Il n'en reste pas moins que la violence des relations de pouvoir est clairement décortiquée et qu'on sort un peu groggy devant tant de sexisme, d'âgisme pleinement assumés au nom de la sacro-sainte rentabilité.









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Nulle grâce, nul intérêt.
L'écriture intrigue quelques pages puis agace, désinvolture distanciée d'une vie décousue,- vide non ? - censée être marquée du sceau de la rébellion contre l'ordre établi.
Nulle explication de cette soumission maso aux mâles despotes ou volages. Rien ne se crée, rien ne surnage. C'était juste avant les ordis...
Deux fois mère, comme ça, en passant.
Elles parlent d'elle; qui ?, je ne sais pas.
J'ai suivi la note enthousiaste du libraire agrafée à la couverture.
Je pense savoir qui en est l'auteur au vu de l'écriture, déjà fervent d'un livre aimé que je ne pus aimer.
Prudence, prudence. Peut mieux.
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