Face aux grands bouleversements sociaux tels que les pogroms et les guerres, les juifs n'ont trouvé que le yiskerbuh, le "livre de souvenir", comme moyen de ne pas perdre le lien avec le passé. Ces livres, écrits spontanément par les membres de plusieurs centaines de communautés disparues aujourd'hui, sont bien sûr une forme de qaddish collectif écrit.
Je suis un enfant de la rue des Rosiers ; je suis un enfant de la place des Vosges ; dans une certaine mesure mon père était un enfant de la rue des Rosiers et moi je suis un petit-fils de la rue des Rosiers. Alors tout ça compte ! Et si je ne pouvais plus m'y promener j'aurais un manque tragique, terrible ! La rue des Rosiers, c'est une manière d'être juif, de se mouvoir juif, l'endroit où les juifs vivaient, mes souvenirs !