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Critique de Bazart


Thomas Bronnec, ancien journaliste politique qui s'est lancé dans l'aventure du roman policier depuis quelques années et son roman Les Initiés sur le monde de la finance, ne possède évidemment pas la science infuse et ne sait pas lire dans le marc de café : Toutefois, son nouveau roman En Pays conquis, que l'éditeur a présenté comme LE roman noir de la présidentielle et que je viens de finir, présente pas mal de similitudes avec nos élections actuelles...

L'intrigue de ce roman de politique-fiction se situe dans les quelques jours suivant les élections législatives françaises de 2017, alors que le président sortant a conservé sa place, sans grande gloire, face à la candidate d'extrême-droite.

Il revient en revanche à la candidate de droite « classique », battue au premier tout de la présidentielle mais, arrivée en tête aux législatives, de former le gouvernement pour une nouvelle cohabitation, devant choisir entre une grande coalition droite-gauche qui semble en réalité exclue, et une alliance de gouvernement entre la droite et le Rassemblement national, le groupe d'extrême-droite qui fait quand même penser à notre FN national..

bronnecpays

"En pays conquis" peut etre vu, comme le revendique lui même l'auteur, comme une sorte de spin off des Initiés, dont il reprend certaines ficelles- comme le banquier Antoine fertel qui devient ici ministre du budget, mais on peut aussi lire ces différentes courses aux pouvoir totalement indépendamment l'une de l'autre.

Thriller politique du pouvoir, assez parrallèle à celle que l'on vit actuellement, ce "En pays conquis", que l'auteur est venu présenter lors des derniers Quais du Polar, présente incontestablement de belles (?) similitudes avec la campagne réelle 2017, notamment à travers certains personnages de fiction qui ressemblent étrangement à ceux qui passent régulièrement sur les chaines infos.

Thomas Bronnec nous plonge ainsi dans les sales combines des politiques, avec toujours l'empreinte des énarques présents dans le premier volet. sauf que cette fois, ils deviennent conseillers des hommes politiques dans une période d'élection présidentielle et de législatives.


Dans «En pays conquis», l'action se situe en juin 2017, au lendemain des élections présidentielles et législatives. Avec une hypothèse : celle qu'aucun parti ne soit majoritaire à la sortie des urnes et que l'extrême droite entre en force au Parlement...Une réalité pas si éloignée de ce qui pourrait se passer après les législatives si jamais aucune majorité en lien avec les présidentielles ne se dégage...brrr.....

Malgré ce coté prophétique et un peu terrifiant, on aime beaucoup ce roman foisonnant aux ramifications et aux personnages multiples, qui passionne d'autant plus par la description de ces hommes de l'ombre, notamment ce François Belmont qui tire les ficelles, en flirtant avec l'extême droite alors même qu'il conseille la droite dite républicaine..

Toute ressemblance avec un Patrick Buisson ne semble pas fortuit, et plus généralement le petit jeu du lecteur est d'essayer de deviner qui se cache derrière tel pesonnage de la fiction de Bronnec.

"Ouvrir les jardins au peuple, c'était l'une de ses grandes idées. Parfois il descend saluer les badauds, contraint par leur présence et un reste de préséance. Ils viennent jusque chez lui et il resterait cloîtré à l'intérieur comme s'il était assiégé ? Leur voyeurisme et leurs insultes, il peut les supporter. Mais leur saleté, leur égoïsme… Quand il les observe depuis le bureau de son conseiller spécial, Claude Danjun, il a l'impression d'être à la fenêtre du château de Moulinsart et de voir débarquer Séraphin Lampion et les romanichels. « Les français ne se respectent pas », lui assure souvent Danjun. Il n'arrive pas à lui donner tort."


Dommage que parfois, l'on reste légèrement à la surface de certains personnages ou intrigues, qui auraient certainement gagnées à être développées- on aurait bien vu une série TV adapté du livre- mais le lien étroit entre finance et monde politique est particulierement bien vu, et l'ensemble entre trahisons entente et alliance, comme en vrai, tient quand même sacrémement bien la route, du moins pour tous ceux pas encore lassés des présidentielles...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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