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Critique de JacquesLarcher



Les critiques du livre sur Babelio sont toutes de bonne tenue et les arguments en faveur du discours de l'auteur sur la notion de « temps de cerveau disponible » et son accaparement par les écrans cathodiques en lien avec nos ressorts profonds d'humain (connaitre tout, tout de suite, par exemple le moindre pet de la personne connue, s'émouvoir de la chasse à la baleine, haïr les chinois).
Le commentaire de la personne « Subtropiko » est celui qui s'approche le plus de mes impressions de lecture.
Cet essai est remarquable par le ton employé, le langage accessible à tous, par la construction des phrases qui n'ennuient jamais son lecteur, et aussi par la construction des chapitres et sa conclusion.
Si bien que j'ai décidé de l'adresser à mes 3 enfants pour qu'il s'interroge sur leurs pratiques et le devenir de nos civilisations.
Le façonnage de notre cerveau en cours est bien réel, le contenu des plus grandes chaines d'information (y compris les réseaux sociaux qui en sont les caisses de résonnance) y contribue de manière certaine et ne fait que confirmer la citation de Steinbeck que j'aime employer pour caractériser l'évolution de notre civilisation.

« Lorsque notre nourriture, nos vêtements, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée, ce sera le tour de notre pensée. Toute idée non conforme au gabarit devra être éliminée. »

L'auteur conclut son essai en exaltant la capacité de l'esprit humain à trouver en lui-même les ressources pour éviter de tomber dans ce tourbillon de l'éditorialisation du monde cognitif, en cultivant son jardin artistique et poétique. Seulement cela me semble insuffisant comme perspective et l'histoire de l'instruction de notre population, mis en place tardivement par les Républiques (100 ans après 89) bien que bâtie sur l'esprit des Lumières, montre que si au début de la mise en place de l'école obligatoire, les progrès de notre civilisation ont été indéniables et ont contribué à créer ce fameux marché de la connaissance(en un siècle) auquel il est fait référence dans le livre, il marque le pas aujourd'hui et devient même problématique devant l'ignorance ou l'absence d'intelligence qui caractérise la jeune génération.
Je trouve qu'il manque ainsi dans la conclusion de l'ouvrage la référence à l'action concrète et non plus seulement intellectuelle pour combattre cet enlisement dans la médiocrité due aux informations surabondantes ; une action forte aux niveaux des groupes d'intellectuels qui à l'image des Sartre, des Fanon, ont su lier l'avancée de la connaissance à l'action de terrain.
La lutte pour conserver une capacité individuelle à la réflexion s'annonce difficile et cet essai tombe à point pour comprendre les enjeux et amorcer une nouvelle voie, ce que rappelle à juste titre Edgar Morin dans son livre « La voie » dans lequel il énonce des principes qui ne peuvent se mettre en place que collectivement : sens de la responsabilité de son groupe d'appartenance, respect de l'autre. L'action collective me semble plus appropriée pour endiguer l'enlisement de nos cerveaux dans les eaux nauséabondes de l'extrême droite, xénophobe (blanche) et raciste, ces eaux tumultueuses emmenés par le défilé continuel de petites informations, à petites doses sans douleur anesthésiant nos capacités propres à nous forger une opinion sur le sens de la vie sur terre, en harmonie avec la Nature et ses autres habitants. Marchons, marchons dit notre hymne national, mais maintenant allongeons nous et écoutons avec nos oreilles le bruit de la terre, regardons le ciel et son immensité pour sentir notre faiblesse et petitesse….face à l'univers……
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