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Critique de philippemarlin


Il fallait le faire…. Dan Brown l'a fait en consacrant un énorme thriller (454 pages) au Prieuré de Sion ! The Da Vinci Code (Bantam Press) est assurément le best seller de l'été 2003 pour tous les « researchers » anglo-saxons. Un tel succès du reste que cette oeuvre devrait bientôt donner naissance à un film. Espérons aussi une traduction française . Je remercie au passage Stella Maris pour m'en avoir procuré un exemplaire, ce qui m'aura évité de passer un été « idiot ».
Car ce livre est un livre « tendance » qui développe avec un talent évident les dernières thèses à la mode. Un « matériel » mystérieux (documents, reliques ?) aurait traversé l'histoire en provenance de nos amis Templiers qui auraient mis la main dessus à Jérusalem. Un matériel ultra-sensible, susceptible de faire trembler l'Eglise Catholique sur ses fondations. Ce « matériel » bien sûr a trait à la « vraie vie du Christ », à son mariage avec Marie Madeleine et à sa descendance. Soulignons au passage que la partie historique de cette thèse est remarquablement bien étayée, assise sur les évangiles apocryphes, les textes gnostiques, les actes du Concile de Nicée….. etc……. Mais tous les saunièrologues avisés connaissent cette saga, popularisée par l'Énigme Sacrée et qui vient d'être magistralement illustrée par Didier Convard dans « le Triangle Secret » (Glénat). Une saga qui continue d'inspirer bien des chercheurs (je pense à Christian Doumergue) et notamment les tenants de la piste Bigou ; ce « matériel » aurait été découvert dans l'église de RLC par notre brave abbé Bigou (prédécesseur à RLC de Saunière) qui l'aurait emmené avec lui lors de sa fuite en Espagne, non sans avoir au préalable laissé quelques indications (sur l'endroit où il allait cacher le dépôt ?) à l'attention de ses successeurs. Mais ceci est une autre histoire.
Revenons à notre pavé, en nous arrêtant quelques instants sur les principaux protagonistes :
- Jacques Saunière (mais oui), conservateur au musée du Louvre et retrouvé mystérieusement assassiné…….. Dans une position qui est celle de l'homme « Vitruvian » de Léonard de Vinci. Et en ayant gribouillé avant de mourir un certain nombre de messages codés.
- Sophie Neveu, petite-fille du précédent, et cryptographe à la Police Judiciaire.
- Robert Langdon, professeur américain spécialisé dans le symbolisme. de passage à Paris et invité par Saunière à venir le voir à Paris.
- Sir Teabing, un érudit anglais qui vit dans un château près de Versailles. L'objet de sa recherche et de sa passion : le Saint Graal.
- Mgr Aringarosa, haut dignitaire de l'Opus Dei, chargé de protéger l'Eglise catholique par tous les moyens ou de sauver son organisation de plus en plus contestée par le Vatican ?
- The Teacher, personnage mystérieux coordonnant les actions de défense.
- Silas, un redoutable moine albinos, membre de l'Opus, et homme de main des précédents.

Le Prieuré de Sion est chargé de protéger le Saint Graal et ses secrets. le Graal est un personnage, Marie-Madeleine. Concrètement, le PoS détient la « Keystone », dépôt précieux qui indique l'endroit où est enterrée la femme de Jésus. Enterrée avec un certain nombre de documents, comme les « Purists Documents », évangiles apocryphes racontant la véritable histoire du prophète, le journal de la Sainte ainsi que le fameux « Q'Document », ouvrage dans lequel le Christ a consigné ses enseignements. Mais le PoS a également pour charge de protéger la « bloodline » ou descendance sacrée de Jésus. Marie-Madeleine était enceinte lors de la crucifixion et a donné naissance à une fille, Sarah, lors de son exil en France. La filiation christique s'est croisée avec la filiation mérovingienne, et les noms de Plantard et de Saint Clair sont évoqués comme faisant aujourd'hui partie de cette descendance.

On va donc assister à une course-poursuite effrénée pour retrouver le précieux dépôt, dans les galeries du musée du Louvre, dans un château versaillais, dans la salle des coffres d'une banque suisse à Paris, mais aussi dans le quartier du Temple à Londres, dans l'abbaye de Westminster et bien sûr à Rosslyn. Tout résumé a tendance à caricaturer et à ne pas rendre compte de la richesse de l'ouvrage étudié. Car le Da Vinci Code est un livre foisonnant, remarquable sur le plan de la cryptographie qui est le véritable fil conducteur de la saga. Il faut à chaque fois décrypter les messages laissés par Saunière, en faisant appel à de vieux codes oubliés, aux mathématiques les plus sophistiquées, ou à des souvenirs…… familiaux, ceux de Sophie Neveu. Il est également fascinant par la place qu'il accorde au symbolisme, véhicule de transmission d'une Tradition Primordiale au travers de l'espace et du temps. Il est perturbant par ses analyses de l'oeuvre de Léonard de Vinci, grand initié qui aurait laissé de nombreux éléments attestant de la Thèse. Il est enfin émouvant par la place qu'il accorde à la femme et au « sacré féminin », courant étouffé par des siècles d'obscurantisme religieux. Je n'ai pu m'empêcher de faire le lien, sur ce dernier thème, avec les déclarations de Gino Sandri, chantre actuel du PoS , dans les interviews récemment données à la Lettre de Thot.

On l'aura compris, j'ai adoré cet ouvrage. Certainement parce que beaucoup de livres sur RLC sont tellement fantaisistes qu'après chaque lecture je ne peux m'empêcher de regretter qu'il ne soit pas mentionné « roman » sur la couverture. Et bien voici un roman de qualité, à mettre à une place d'honneur dans sa bibliothèque, aux côtés de « l'Or du Diable » de Jean-Michel Thibaut.
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